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Propos du ministre de l’Intérieur

Le mot qui fâche

Salaheddine Dahmoune a-t-il franchi le Rubicon ? L’Histoire, souvent impitoyable, le jugera.

Le ministre de l’Intérieur, Salaheddine Dahmoune, a défrayé la chronique par sa dernière sortie devant les sénateurs. Il a tenu le moins que l’on puisse dire,une déclaration incendiaire, mal appréciée par les citoyens. Aucun n’a imaginé qu’un ministre de la République puisse qualifier ses concitoyens avec des propos peu amènes . Pour de nombreux citoyens qui nous ont contactés, il s’agit tout simplement « d’obscénités ». Dahmoune a-t-il oublié qu’il a agi au nom de l’Etat et en sa qualité de ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales ?.
Il ne s’agit pas d’un dérapage verbal ou d’une allégorie qui pourrait renvoyer les spécialistes vers un lexique pouvant disséquer les non-dits et ce qui entoure en filigrane sa dite déclaration des plus saugrenues et des plus hideuses. Salaheddine Dahmoune a déclaré en substance que «des pseudos-Algériens, des traîtres, des mercenaires, des pervers et des homosexuels qui véhiculent les idées restantes du colonialisme», et d’ajouter «nous ferons barrage, au côté de ce peuple glorieux, au colonialisme brutal, ou ce qu’il en reste», (sic).
N’est-ce pas qu’un ministre de la République est censé être pétri de valeurs d’Etat qu’il incarne, de même que la retenue et le sens de la citoyenneté par excellence ? Traiter les gens, quand bien même il s’agirait de l’adversaire politique le plus farouche, avec des qualificatifs innommables, relèverait alors de l’indigence intellectuelle, voire même de l’indécence. Toute insulte, d’où qu’elle vienne sèmerait les germes de la discorde qui risquent d’attiser le feu et embraser la situation. L’Algérie traverse une situation d’une extrême complexité qui impose expressément de la sagesse et de la retenue. Le contexte est déjà délicat, voire critique, dès lors qu’un ministre de l’Intérieur de surcroît, se permet des dérapages dont les conséquences sont gravissimes et intolérables.
Les patriotes, les vrais, cherchent coûte que coûte à faire dans l’apaisement et la retenue dans le but de barrer la route, aux agissements et actes de violences aux retombées suicidaires et désastreuses sur le pays.
Au moment où les choses doivent se diriger vers la sérénité et le bon sens patriotique, on trouve le moyen sordide pour envenimer davantage la situation et galvaniser les esprits.
L’Etat n’est pas partisan, la République n’est pas un parti politique ou une caste au service d’un centre d’intérêt ou d’une logique clanique. L’Etat est une valeur morale dont les attributions englobent les citoyens dans leurs différences, leurs doctrines et leurs choix politiques consacrés par un contrat qui se résume en l’attachement à ce même Etat, en sa qualité de garant de la liberté de pensée, liberté de conscience et liberté de vivre sa citoyenneté tel qu’il se doit, pour peu que les valeurs de cet Etat doivent être respectées par tous les citoyens et toutes les citoyennes.Une République qui se respecte doit limoger illico presto ce ministre qui n’a rien compris à la culture de l’Etat et à son éthique républicaine. Salaheddine Dahmoune a-t-il franchi le Rubicon ?  L’Histoire, souvent impitoyable, le jugera.

 

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