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SCANDALES DE SONATRACH

Le silence inquiétant de la justice

Les promesses du ministre de la Justice, garde des Sceaux de tenir informée l'opinion publique du moindre développement de l'instruction, semblent avoir fondu comme neige au soleil.

L'affaire Sonatrach 2 qui n'a pas livré tous ses secrets, continue d'animer le débat public. Les dernières informations faisant état de l'émission d'un mandat d'arrêt international contre Farid Bédjaoui, qui servait d'intermédiaire entre la société italienne Saipem et l'ex-ministre de l'Energie, Chakib Khelil, dans la conclusion des marchés, suscite des interrogations. Comment le parquet de Milan a-t-il été plus prompt à prendre le dossier en main au moment où en Algérie on n'ose même pas citer les noms des personnes impliquées dans ce scandale et qui, au demeurant, sont ressassés dans les colonnes de la presse nationale et internationale? Les promesses du ministre de la Justice, garde des Sceaux de tenir informée l'opinion publique du moindre développement de l'instruction, semblent avoir fondu comme neige au soleil.
Invoquant le respect du secret de l'instruction, le ministre a pourtant reconnu que «90% des personnes impliquées dans l'affaire Sonatrach 2 ont été identifiées». Il affirmera également, que «parmi les personnes impliquées, il y a celles qui font l'objet de poursuites internationales, tout comme, il est question de certaines qui se trouvent actuellement sous contrôle judiciaire». Une chose est sûre, le ministre a reconnu «la présence d'un véritable réseau international de corruption dont les ramifications s'étendent à tous les continents et dont le but est d'absorber la substance de Sonatrach à travers des mécanismes financiers complexes visant à couvrir des crimes commis». Charfi a, par ailleurs, tenu à préciser que «cette pieuvre utilisait des mécanismes financiers complexes destinés à protéger les méfaits commis». Ainsi, au moment où la justice italienne a connu une nette avancée dans le traitement de l'affaire Sonatrach 2, les autorités judiciaires algériennes, invoquant tantôt l'impératif de la non-violation du secret de l'instruction et tantôt l'absence d'éléments nouveaux à transmettre à la presse, se confinent dans un silence radio.
La justice algérienne est, par exemple, restée muette par rapport aux commissions rogatoires dépêchées en Europe et dans le Golfe, le sort des personnes citées dans l'instruction du parquet de Milan, notamment leur audition et leur placement ou pas sous contrôle judiciaire. C'est le cas de l'ex-ministre de l'Energie et des Mines qui manifestement n'est pas inquiété par les révélations qui l'accablent en premier lieu.
Pis encore, alors que d'habitude ce sont la police judiciaire et la Gendarmerie nationale qui remettent à la justice toute la matière nécessaire à l'instruction de tout dossier, cette fois-ci ces informations émanent de juridictions et de médias étrangers. Cependant, le ministre de la Justice a estimé que l'avant-projet de loi amendant la loi portant prévention et lutte contre la corruption promulguée en 2006 nécessite d'être revu. Qu'est-ce qui justifierait une telle décision? Serait-ce pour lever les blocages et donner plus de garantie et de protection aux magistrats en charge des affaires de corruption? Il citera également le statut de l'informateur dans ce genre d'affaires qui à ses yeux «ne doit pas être sanctionné, parce qu'il s'agit d'une personne loyale et intègre».
En somme, la lenteur dans l'instruction de l'affaire de Sonatrach 2 ne peut pas être justifiée par les seuls jeux de procédure. Les juristes évoquent plutôt les interférences et autres entraves dues au fait que la notion de l'indépendance de la justice en Algérie est loin d'être une réalité.

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