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Commission algéro-française sur la mémoire

Le temps du dégel

La commission de la mémoire aura à entériner l'esprit de la reconnaissance des crimes contre le peuple algérien.

La commission algéro-française sur la mémoire est l'outil idoine pour traiter de la question de l'histoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie.
L'enjeu de l'écriture et du travail de la mémoire est éminemment politique dans la mesure où cette entreprise obéit à une entente voire à un modus vivendi qui s'exprime comme une véritable volonté d'aller de l'avant pour en finir avec les «guerres des mémoires» qui ont été instrumentalisées dans le but de faire de l'histoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie une sorte de surenchère sans pour autant que l'enjeu ne soit réglé et jugulé d'une manière définitive. L'Algérie n'a rien à perdre dans la nouvelle conception qui a trait à l'écriture de l'histoire de cette période sombre, bien au contraire, la commission mixte pour réécrire cette tranche des plus dures et violentes de l'histoire de l'Algérie. S'il y a des résistances quant à la réécriture et la mise en branle d'une nouvelle approche de travail de mémoire, c'est bien au niveau des ultras et des nostalgiques de l'Algérie française de là-bas.
Cette vision étriquée commence à faire son petit bonhomme de chemin dans la diabolisation et l'acharnement conte cette nouvelle commission mixte pour un travail mémoriel qui mettra fin à des années de glaciation et de froid dans les relations algéro-françaises. La question de la mémoire et de la reconnaissance des crimes coloniaux est une affaire qui mettra devant le fait accompli l'histoire de la France qui est entachée de périodes sombres et caractérisée par des images de cruautés et de génocides. Cet aspect macabre de l'histoire de la France et le négationnisme aidant ont fait que beaucoup de partisans de l'approche coloniale se font montrer, toute honte bue, dans la perspective de saborder toute initiative qui va dans le sens de règlement de ce contentieux qui taraude les relations algéro-françaises. La nouvelle page de l'histoire qui doit s'ouvrir est celle d'une relation équitable fondée sur la réciprocité et le respect mutuel dans le cadre d'une démarche politique et diplomatique où la souveraineté doit être l'élément clé dans les échanges et la coopération mutuelle. La réconciliation est une affaire très complexe, les jalons d'une réconciliation concrète doit prendre en considération l'héritage colonial et le disséquer avec minutie dans la perspective de formuler une démarche cohérente et claire quant à une véritable reconnaissance des crimes coloniaux en mettant en exergue l'allusion quant à cette période ténébreuse et l'assumer officiellement. Cela pourrait donner à la France son aura d'antan en tant que pays des Lumières et de liberté et de la Déclaration universelle des droits de l'homme et du citoyen. Cette perspective est soumise à des atermoiements de certains cercles néocoloniaux dont l'approche belliciste constitue son alpha et son oméga dans leurs relations avec ce qu'ils qualifient comme anciennes colonies. Les nostalgiques et les ultras vont tout faire pour saborder la nouvelle démarche algéro-française qui vise à mettre un terme d'une manière définitive à une lecture anachronique de l'histoire du colonialisme et de la guerre d'Algérie. La volonté politique des deux pays à l'aune des nouveaux enjeux et défis qui se dressent dans un monde où la coopération et la géopolitique déterminent les rapports entre Etats et non pas l'approche classique de domination qui, selon toute vraisemblance, n'est plus une recette qui pourrait porter ses fruits comme c'était le cas lors de la période des empires dans un contexte géostratégique où les nations de par le monde n'ont pas connu cet essor et évolution. Le cas échéant, ce sont les Etats bellicistes qui paieront les frais de leur politique agressive et aventurière. La réconciliation est tout bénef pour la France si elle veut développer un partenariat d'égal à égal et gagnant-gagnant. La commission de la mémoire aura à entériner l'esprit de la reconnaissance des crimes contre le peuple algérien et comme une sorte préambule d'une réconciliation assumée et un prélude d'une nouvelle ère fondée sur le respect mutuel et les rapports d'Etat à Etat.

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