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Ils ont observé un sit-in devant la cour d'Alger

Les avocats réclament une justice indépendante

Le bras de fer entre les robes noires et le magistrat de la cour d'Alger n'a pas manqué de faire réagir, hier, le président du Syndicat national des magistrats (SNM), Issad Mabrouk qui a donné sa version des faits.

Ils étaient nombreux, hier, à répondre à l'appel de l'ordre des avocats d'Alger pour la tenue d'un sit-in à l'intérieur de la cour d'Alger. Les robes noires ont crié haut et fort leurs revendications: «Adala horra moustaqila» (justice libre et indépendante), «kouthat taâlimat, almouhami la youhan» (magistrats aux ordres, l'avocat ne doit pas être humilié» ou encore «chaâb yourid adala moustaqila» (le peuple veut une justice indépendante). C'est avec ces slogans que les avocats du barreau d'Alger ont protesté pour réclamer l'indépendance de la justice et dénoncer les atteintes au droit de la défense. Cette démonstration de force vient après la manifestation spontanée qui avait éclaté, samedi dernier, à l'intérieur même de la salle d'audience où se déroulait le procès en appel de Mourad Oulmi, le patron de Sovac. Ce jour-là, les avocats avaient annoncé au juge leur refus de poursuivre les plaidoiries dans des conditions jugées inadéquates, notamment après le malaise, deux jours auparavant, du bâtonnier Sellini et son absence à l'audience, demandant un report. Le magistrat avait non seulement rejeté la demande, mais avait même mis l'affaire en délibéré. Considérant que le droit de la défense a été piétiné, les robes noires ont laissé libre cours à leur colère en organisant un mini rassemblement à l'intérieur de la salle pour dénoncer «la justice du téléphone» et en appelant à l'écartement du premier responsable du secteur. En fait, cette montée au créneau des avocats s'explique par l'humiliation subie par le bâtonnier, jeudi dernier, avant son malaise. Ce dernier avait demandé au juge, vers la fin de l'après-midi, de reporter le reste des plaidoiries à samedi en raison de la fatigue générale, mais le magistrat n'a pas accepté. Ce qui va engendrer un échange acerbe entre les deux hommes de loi, mais le juge qui a la police d'audience, a bien évidemment, le dernier mot. Me Sellini, obligé de se soumettre, a fini par avoir un malaise et a été transporté à l'hôpital. Loin d'apprécier l'attitude du magistrat et considérant sa décision comme une atteinte aux droits de la défense, le Conseil de l'ordre des avocats d'Alger a tenu, vendredi dernier, une réunion extraordinaire à l'issue de laquelle il a annoncé le boycott de l'activité judiciaire à la cour d'Alger et dans tous les tribunaux qui lui sont affiliés jusqu'au 4 octobre. Le bras de fer entre les avocats et le magistrat de la cour d'Alger n'a pas manqué de faire réagir, hier, le président du Syndicat national des magistrats (SNM), Issad Mabrouk. Ce dernier a, dans un communiqué, donné sa version des faits, sur la base des témoignages de deux magistrats: un juge et le procureur général de cour, n'ayant pas réussi, selon lui, à entrer en contact avec le bâtonnier Abdelmadjid Sellini. Pour Issad Mabrouk, l'incident de jeudi dernier n'est pas le premier du genre entre Me Sellini et le juge. Il affirme que les deux hommes ont déjà eu un sérieux accrochage lors du procès en appel de l'homme d'affaires, Mahieddine Tahkout. Ce jour-là, selon le président du SNM, les remarques de Me Sellini avaient amené le magistrat à l'inviter à quitter la salle qui est, très vite, entrée en ébullition, ce qui a poussé le magistrat à lever la séance pour remettre de l'ordre. Pour Issad Mabrouk, ce précédent est donc à l'origine de l'incident survenu, jeudi dernier. Allant dans le détail, le président du SNM va montrer le côté «coléreux» de Me Sellini en citant son accrochage dans le hall de la cour avec «un agent l'accusant de l'espionner». Mieux Mabrouk va, sans faire aucun commentaire, préciser «peu après la reprise de l'audience, Me Sellini, assis au second rang, s'est affalé par terre victime d'un malaise.
Les premiers soins lui ont été prodigués sur place en présence du procureur général. Le diagnostic fait état d'un taux de glycémie de 1,25 et une tension artérielle de 16/8. Suite à quoi, le juge a levé la séance et a décidé de reporter le procès au samedi ‘'pour raison humanitaire''». Certes, le président du SNM dit «que chacun juge qui a tort et qui a raison», mais il semble bien que ce dernier a déjà choisi son camp.

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