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Le coronavirus a boosté la vente des produits parapharmaceutiques

Les dessous d'un nouveau «business»

Ce commerce des plus juteux a permis à certains de se reconvertir. Les vendeurs sur Internet ont flairé «la bonne affaire».

Vous avez dû le remarquer, depuis quelques mois, les boutiques de produits parapharmaceutiques pullulent à travers le pays. Elles sont en train de remplacer peu à peu certains commerces «coulés» par le Covid-19! C'est le cas de Amine, un voyagiste, qui, après la dé-sillusion de l'été, a décidé de changer d'activité. «Le Covid-19 m'a poussé vers la faillite. Il fallait que je me reconvertisse pour pouvoir nourrir ma famille», souligne cet ex-agent de voyages qui s'est retrouvé sur la paille, à cause de la fermeture de l'espace aérien, depuis le mois de mars dernier. «J'ai alors décidé de transformer mon agence, dont la location court encore pour deux ans, en magasin de produits paramédicaux», rapporte-t-il. Amine assure que c'était l'option la moins risquée, du fait que l'engouement que provoque ce type de produits depuis le début de la crise sanitaire. «Entre les articles de protection contre le coronavirus et les compléments alimentaires, on est au moins sûr de vendre. Chose qui est déjà un grand luxe en cette période de vaches maigres», souligne-t-il. Ce que notre ami ne nous dit pas, c'est que ce type de commerce n'est pas qu'un moyen de sauver les meubles. Il est des plus rentables avec de belles marges sur des articles très demandés, à l'image des masques, des gels hydro-alcooliques ou encore les oxymè-tres. D'après ce que nous avons constaté, certains prennent le double du prix, voire le triple. C'est le cas particulièrement, de certains de ces appareils qui permettent de vérifier la saturation de l'oxygène dans le sang. Chez les grossistes, ils ne dépassent pas 1 600 dinars alors qu'ils sont vendus à plus de 3 500 dinars. Pis encore, depuis la recrudescence de la pandémie en Algérie, leurs prix ont augmenté au même rythme que le nombre de cas.

Internet et ses produits miracles
«C'est du vol! Certes, il y a des oxymètres de marque et très fiables qui peuvent coûter ce prix ou plus, mais la plupart de ceux qui nous sont proposés en Algérie sont des gadgets venant de Chine», explique Réda, médecin spécialiste en cardiologie. «Vous n'avez qu'à faire un tour sur la plateforme chinoise de vente en ligne Aliexpress pour voir que la majorité de ces produits, sont vendus sur le marché algérien, ne dépassent pas les 6 euros. Il y en a même à partir de 1 euro», soutient-il pour montrer les grosses marges qui sont appliquées par ces nouveaux commerçants.
Un business des plus juteux, qui n'a pas échappé aux vendeurs sur Internet. Ils ont, en fait, leur nouveau gagne-pain. Sur les réseaux sociaux, où les sites de vente pullulent, on y propose, bien évidemment, les articles de protection, les fameux oxymè-tres, mais surtout tous types de compléments alimentaires. Certains n'hésitent pas à se «vanter» du fait que leurs compléments soignent le coronavirus ou permettent d'éviter de l'attraper. Comme cette annonce «chopée» sur une page de vente, sur Facebook. «J'ai un complément alimentaire anti-Covid -19. Il permet d'éviter à 90% d'attraper le virus et aide les personnes atteintes du Covid-19 à se soigner», écrit, toute honte bue cet annonceur. Nous avons alors décidé de contacter celui qui semble avoir reçu en «exclusivité» un vaccin et un traitement contre le coronavirus. Il commence par nous vanter les bienfaits de son produit miracle qu'il «garantit» efficace, en l'ayant essayé, les membres de sa famille et lui. «Aucun d'eux n'a eu le coronavirus», assure-t-il. On «ose» alors lui demander la provenance du produit, il rétorque qu'il vient d'un grand laboratoire spécialisé en Turquie. Mais une petite recherche sur Internet et on ne trouve aucune trace ni du labo, ni du produit! Il finit par nous «convaincre» de l'arnaque, en assurant qu'il n'avait ni magasin ni site Internet, non sans essayer de nous donner une leçon sur le commerce. «C'est ça la vente en ligne», précise fièrement ce faux profil Facebook; après quelques recherches, on a trouvé qu'il n'était pas à son coup d'essai en proposant à la vente plusieurs au-tres produits du même genre. Ce n'est pas un cas isolé. Ce genre d'annonces est légion sur la Toile.

Les sites de vente arrivent...
Différents produits du type, de provenance inconnue, polluent chaque jour l'actualité des Algériens. Certains vont jusqu'à sponsoriser leurs publications avec des arguments aussi farfelus les uns que les autres. Comme cette page dont l'argument du sérieux et de l'efficacité de ses produits est le fait qu'elle a déjà vendu le fameux «RHB» (Rahmet Rabbi) du farfelu Taoufik Zaïbet. Elle propose même sa nouvelle version qui est désormais «fabriquée en Algérie». L'annonceur atteste donc que les autres types de compléments alimentaires qu'elles proposent sont aussi efficaces que le «RHB». C'est «rassurant»! Cette publication «bombarde» à longueur de journée les «facebookeurs» dont les données numériques montrent une certaine peur avec des recherches sur divers produits et objets pour se prémunir de ce virus. Un véritable «souk» sur Internet qui peut réserver bien de mauvaises surprises, avec des produits souvent inefficaces, voire dangereux, pour la santé. Certains ont alors eu l'idée de réguler le marché en lançant de vraies boutiques, mais «virtuelles». Ils ont dans ce sens créé des sites Internet pour vendre, de façon légale et sécurisée, ce type de produits, à l'exemple de Pharmacima. Dz ou 123 médical.pro. Enregistrés au Centre national du registre du commerce, ces sites sont comme les boutiques classiques avec les mêmes granites, sauf qu'ils vendent sur le Net et livrent directement leurs clients. Ils disposent même de sièges et de services-clients pour les réclamations, ce qui évite souvent de se faire avoir. Les spécialistes de la santé recommandent de passer par ces boutiques en ligne plutôt que par les vendeurs qui ne disposent que de pages sur les réseaux sociaux. «C'est comme les vendeurs à la sauvette, dans la vie réelle. Dès qu'ils vous vendent, ils disparaissent dans la nature, ce qui n'est pas le cas des sites en ligne», assure Sihem, médecin nutritionniste. «Pour moi, il n'y a pas mieux que d'acheter en boutique mais pour ceux qui choisissent la vente en ligne et ses avantages, gare aux charlatans», conclut le même médecin. Attention donc aux loups d'Internet, ils vous guettent à chaque clic...

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