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Ils seraient près de 3000 à avoir rejoint les côtes espagnoles

Les harraga ont la bougeotte

Après avoir mis une sourdine durant pratiquement une année, le phénomène de l'émigration clandestine reprend de plus belle.

La «harga» fait à nouveau l'actualité. Après avoir mis une sourdine durant pratiquement une année, le phénomène de l'émigration clandestine reprend de plus belle. Les statistiques sont affolantes. Près de 2500 Algériens ont rejoint les côtes de la région de Murcie, sud-est de l'Espagne, depuis le début de l'été, rapporte le quotidien Le Monde dans un reportage consacré à cette question, plus que les 1900 migrants arrivés durant toute l'année 2019, souligne le journal français. Inimaginable, avec la pandémie de Covid-19 qui fait des ravages en Europe, destination prisée par les candidats à ce type d'exil, l'Espagne l'Italie et la France notamment, qui ont pris, de surcroît, des mesures exceptionnelles pour tenter de faire barrage à cette seconde vague de la pandémie de coronavirus qui frappe de plein fouet leurs économies. Un paramètre qui indique que la perspective de trouver un boulot relève du miracle. Cela ne semble pas décourager, outre mesure, nos harraga. Le phénomène est un vrai casse-tête pour les responsables chargés de ce dossier. La dissuasion, par la répression, s'est avérée inefficace. La loi punissant toute personne qui tente de quitter illégalement le territoire national de 2 à 6 mois de prison ainsi que d'une amende de 20000 à 60000 dinars s'est avérée bien peu dissuasive et pratiquement d'aucune efficacité pour, ne serait-ce que juguler ce fléau. Les candidats à l'émigration clandestine, par le biais de la «harga», ne reculeront devant rien. Pas même devant la mort, si c'est le prix qu'ils devront payer, rien que pour caresser le fol espoir d'une vie meilleure outre-Méditerranée, alors, même le risque fort probable de se retrouver outre-tombe, ne les effraiera pas. Ils demeurent prêts à relever le défi, à affronter toute mer démontée et ses vagues en furie. Les risques sont connus: disparition en mer, les gardes-côtes qui les prennent en chasse...Les moyens sont dérisoires: embarcations de fortune...Tous les ingrédients sont réunis pour transformer ces folles et insouciantes équipées en autant de drames humains. À la fin du mois de décembre 2008, la presse écrite nationale, dans son ensemble avait largement fait cas dans ses manchettes de 600 corps d'Algériens se trouvant dans les morgues espagnoles. Almeria, Alicante et d'autres villes encore. Une comptabilité macabre qui n'a pas découragé ces damnés de la terre, de tenter l'aventure. Ils seront certainement encore plus nombreux les jeunes candidats à l'émigration clandestine qui rêvent d'atteindre les côtes espagnoles ou italiennes. Deux destinations parmi les plus prisées à cause des réseaux de solidarité (amis, proches parents...) qui les prendront en charge, même si les régularisations sont devenues très difficiles dans ces deux pays. Faute de ne pas avoir été entendus, et de réponse adéquate à leurs préoccupations, ils ont choisi d'hypothéquer leur vie en mer plutôt que de moisir et de vieillir, un peu trop tôt, à l'intérieur de cités qui mettent à nu leur désespoir.
Le Covid-19 a, sans doute, anéanti, en eux, cette lueur naissante d'une vie meilleure dans leur pays, mais pas de le quitter.

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