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Sahara occidental, Mali, Libye

Les occasions perdues de la diplomatie algérienne

Le ver est-il dans le fruit? Pour bon nombre d'observateurs,le mal est certainement dans le management d'une des équipes les plus aguerries de la planète et qui se trouve quelque peu ligotée par une timidité, difficile à comprendre.

Les derniers mois n'ont pas été «fructueux» pour la diplomatie algérienne. Sur l'ensemble des dossiers où l'Algérie est impliquée, l'on a constaté une lourdeur dans la réaction, une absence d'initiative et une attitude plutôt timorée, au moment où il fallait, au contraire, un déploiement à l'international et des prises de position fortes. Il ne faut pas se voiler la face, l'Algérie a subi des revers diplomatiques sur des dossiers censés être largement à sa portée. Ses tentatives de s'affirmer comme un acteur de premier plan, sur les questions libyenne et malienne, n'ont pas été couronnées de succès, à voir l'évolution de ces deux conflits. Il faut dire que même si l'ensemble des intervenants retiennent l'accord d'Alger comme un document de référence dans les négociations en cours au Mali pour aboutir à une paix durable, il n'en reste pas moins qu'actuellement, la voix de l'Algérie n'est pas très audible et ce sont les sept nations qui ont un pied dans ce pays qui mènent le «manège diplomatique». On retiendra dans ce dossier précisément, l'attitude de la Cédéao, dont le Mali est membre, qui ne coche quasiment plus l'Algérie parmi les capitales dont l'avis compte.
Le même constat peut être fait sur le conflit libyen où Alger, après un retour remarqué sur la scène régionale, a vu son «étoile» s'éteindre petit à petit, jusqu'à prendre la désagréable posture d'un «voisin-observateur» qui «prend acte» de décisions annoncées par telle ou telle autre capitale et susceptibles d'impacter, d'une manière ou d'une autre, la sécurité de l'Algérie. Ainsi, la diplomatie algérienne est réduite à subir au lieu d'agir.
Ces derniers mois, qui ont vu une offensive marocaine tous azimuts au niveau de la quasi-totalité des instances internationales, jusqu'à l'ONU, où le représentant marocain avait animé une conférence de presse pour insulter l'Algérie et son peuple, sans que l'on n'observe une réaction digne de ce nom. Le deal du roi avec le président américain sortant sur la reconnaissance mutuelle du Sahara occidental et de l'entité sioniste, ne peut être comptabilisé comme un échec de la diplomatie algérienne, mais l'on peut très aisément constater la mollesse de la riposte, en ce sens qu'on a eu droit à un Maroc «gueulard» face à une Algérie «aphone» qui a visiblement laissé passer une occasion pour s'affirmer sur la scène internationale, d'autant que l'Etat bénéficie d'un soutien populaire sans faille sur ces deux questions de décolonisation.
Force est de constater, depuis quelques mois, que l'Algérie n'use plus des formidables réseaux dont elle dispose à l'international ou alors la mécanique diplomatique est quelque peu «grippée» en raison d'un manque de cohésion. Disons-le donc clairement, le chef d'orchestre ne semble pas diriger la symphonie à hauteur des aspirations de l'Algérie d'aujourd'hui. On n'inaugure pas une exposition consacrée à l'artisanat dans l'enceinte du ministère des affaires étrangères alors que l'on a fort à faire au Maghreb et au Sahel. On ne se contente pas de simples tweets, au moment où se dessine la nouvelle carte géostratégique de la région. Les observateurs avertis, qui apprécient l'Algérie à son juste poids diplomatique, s'interrogent, aujourd'hui, sur les causes réelles du recul que les compétences dont dispose la diplomatie algérienne ne sauraient justifier.
L'argument du dynamisme économique à l'origine d'un rayonnement régional et international, à l'exemple de la Turquie, et dont l'Algérie manque encore cruellement, n'explique pas le déclin relatif de la diplomatie algérienne. Et encore moins une absence de deux mois du chef de l'Etat. Le mal est ailleurs. il est certainement dans le management d'une des équipes les plus aguerries de la planète mais qui se trouve quelque peu ligotée par une timidité, difficile à comprendre compte tenu de la place qu'a toujours occupée l'Algérie en Afrique, dans le Monde arabe et en Méditerranée.
Bon nombre d'experts soulignent, à juste titre d'ailleurs, un passé diplomatique rayonnant. L'épisode des otages américains libérés, la solution à la guerre érythro-éthiopienne, les négociations inter-maliennes, l'accord sur le nucléaire iranien où la diplomatie algérienne a été la cheville ouvrière, les accords historiques au sein de l'Opep et bien d'autres réalisations qui plaident pour sa puissance, font dire aux observateurs que cette «baisse de régime» que traverse l'Algérie en matière diplomatique est une erreur de casting. Et qu'il faudra très vite réparer.

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