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Elles tirent les ficelles pour priver les algériens de la richesse du gaz de schiste

Les puissances de l’ombre

En se passant de l’exploitation du gaz de schiste, il faut que chaque citoyen accepte d’acheter son sachet de lait à près de 100 DA, sa baguette de pain à plus de 60 DA…

Quelques mois après avoir montré une «féroce» opposition aux lois sur les hydrocarbures et des finances, au plus fort des marches du Mouvement populaire, certains milieux politiques ont pris au vol la déclaration du président de la République sur le gaz de schiste pour en faire leur nouveau cheval de bataille dans leur guerre contre le pouvoir. Sitôt le mot schiste prononcé, que des dizaines de pages facebook dédiées au sujet ont été réveillées. Des posts par milliers ont été déversés sur la Toile algérienne et les mêmes rengaines des activistes anti-schiste sont redevenues à la mode. Des citoyens de In Salah ont été «mobilisés» pour l’occasion, et des marches «improvisées» dont on ne sait pas grand-chose ont déjà fait plusieurs fois le tour du Web algérien. La machine de propagande anti-schiste a été réveillée, avec grand renfort de communications, bien huilées, puisque déjà testées avec succès en 2015. Le gouvernement qui s’était fait surprendre à l’époque est-il mieux préparé pour faire face à une nouvelle fronde ?

Se passer du schiste ?
La question est d’autant plus pertinente que la réponse du président de la République à une question relative au gaz de schiste lors de l’entretien qu’il a accordé à huit médias nationaux se voulait franche, directe et responsable. Abdelmadjid Tebboune a clairement affiché l’intention de l’Etat de ne pas se détourner d’une richesse susceptible de constituer un apport substantiel au bien-être social et économique du pays. Cela sur le principe. Pour l’opportunité, le chef de l’Etat n’a pas tourné autour du pot. La situation financière du pays et le niveau des réserves en hydrocarbures ne suffiront jamais à maintenir le rythme des dépenses sociales et des investissements publics, même dans le cas d’un redéploiement rapide et très efficace de la sphère économique hors hydrocarbures. En d’autres termes, la crise avance plus vite que n’importe quelle stratégie pour l’éviter, sans un apport en nouvelles ressources énergétiques. Le président qui a en charge tout le pays, donc responsable de plus de 43 millions d’habitants, n’est pas tenu de contenter les «caprices» d’une catégorie de citoyens, même si leur nombre atteint un million de contestataires. Les enjeux du gaz de schiste sont immenses et dépassent présentement de très loin les considérations écologiques. C’est peut-être politiquement incorrect de le dire, mais le président de la République a pris sur lui de dire la vérité aux Algériens. En se passant de l’exploitation du gaz de schiste, il faut que chaque citoyen accepte d’acheter son sachet de lait à près de 100 DA, sa baguette de pain à plus de 60 DA. Il faut aussi qu’il consente à payer ses factures d’eau, d’électricité et de gaz, trois ou quatre fois plus cher. Il doit également s’attendre à dépenser trois fois la somme qu’il avait l’habitude de dépenser pour un litre d’essence. Cela sans parler des autres produits de consommation dont les prix bénéficient jusque-là des facteurs de production à bas prix que sont l’eau, l’électricité et le gaz.

Désordre social
Il faut, en effet s’attendre, en cas d’abandon du gaz de schiste à une flambée sans précédent des prix de tous les produits de consommation, sans exception aucune. Les militants anti-schiste qui connaissent parfaitement les retombées de leur activisme sur le niveau de vie des Algériens évitent d’en parler et se contentent d’évoquer les beaux paysages salis par le gaz. Leur discours romantique sur l’écologie n’aborde jamais les conséquences sur le terrain pour des dizaines de millions d’habitants de l’Algérie.
Au même titre que tous les experts en économie et les militants écologistes, le président de la République sait tout cela. Et son souci, on le devine aisément, est d’éviter à l’Algérie une véritable descente aux enfers, dont il sera quasi impossible d’en sortir, compte tenu des circonstances locales, régionales et internationales actuelles. Il n’est pas besoin d’être un spécialiste pour imaginer le désordre social que générera une situation de faillite financière. C’est ce qui attend l’Algérie, dans le cas où elle délaisse le gaz de schiste, et ce quel que soit le modèle économique qu’elle aura adopté pour sortir de l’emprise des hydrocarbures. Ledit désordre ébranlera les piliers de l’Etat et pourra conduire à un chaos. Les militants écologistes pourraient qualifier ce genre d’argument de tentative de faire peur aux Algériens, mais lorsque le chaos se sera installé, les Algériens n’auront que leurs yeux pour pleurer. Cela pour dire que la réaction du président de la République est celle d’un homme d’Etat qui connaît les enjeux et sait évaluer les risques encourus par la nation. Il a dit ce qu’il fallait dire avec conviction et responsabilité. Il lui reste maintenant d’expliquer les tenants et les aboutissants du choix de l’exploitation ou pas du gaz de schiste. La bataille sera rude, sachant qu’en face, les anti-schiste sont rompus à la propagande et savent vendre du rêve, même si ce dernier est en réalité un cauchemar. Mais ce combat, il va falloir le mener, car il y va de l’intérêt supérieur de la nation.

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