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L’audit de Sonatrach fait trembler des barons

Panique chez les prédateurs du désert

Il fallait que ce massacre cesse ! Le 12 juillet dernier le chef de l’Etat a mis le holà en Conseil des ministres quand il a ordonné un audit de cette compagnie. Tebboune réclame, sans délai, un tableau de bord net et précis de l’entreprise.

Un pré carré inaccessible au commun des Algériens. Pour y être admis, il faut bénéficier de relais dans les hautes sphères du pouvoir. Les compagnies de catering, de surveillance, de gardiennage etc. pullulent. Les millions de dollars aussi. La surfacturation a atteint des niveaux inimaginables. Un simple calcul des résultats hors exploitation de la compagnie nationale nous donne l'ampleur de ce trafic du désert. Au mieux, de ses résultats hors exploitation, Sonatrach affiche une perte sèche de 2 milliards de dollars. Le résultat hors exploitation est composé de produits et de charges. On soustrait toujours le chiffre des produits de celui des charges. Si le résultat obtenu de cette soustraction est positif, on déduit alors que le résultat hors exploitation est positif, mais si le chiffre obtenu est négatif on dira alors que le résultat hors exploitation est négatif. En d'autres termes, le poids des charges l'emporte sur les produits. C'est ce qui se passe à la Sonatrach depuis 2007 à nos jours. Analysant les rapports financiers (bilan et comptes de résultats) de Sonatrach des années 2005, 2006, 2007 et 2008, Noureddine Legheliel, expert boursier basé en Suède, a relevé un fait anodin: la flambée des surfacturations et surtout des charges hors exploitation qui ont doublé en l'espace de deux ans: elles étaient à 152 milliards de DA en 2005 et se retrouvent à 311 milliards de DA en 2007, selon cet expert qui s'est basé sur des chiffres officiels rendus publics par la compagnie pétrolière sur son site. Il fallait que ce massacre cesse! Le 12 juillet dernier le président de la République a mis le holà en Conseil des ministres quand il a ordonné un audit de cette compagnie. Tebboune réclame sans délai un tableau de bord net et précis de l'entreprise au-delà de ses comptes consolidés. Le chef de l'Etat a instruit les responsables de Sonatrach de baisser, de 14 à 7 milliards de dollars, les charges d'exploitation et les dépenses d'investissement, afin de préserver les réserves de change avant de lui imposer un audit profond. À cette annonce, la panique se saisit des prédateurs du désert. Bien des fortunes risquent de disparaître et des têtes insoupçonnées risquent de tomber du jour au lendemain. Le ministre de l'Energie, très au fait des dessous de l'entreprise pour l'avoir dirigée durant une période difficile, tente de calmer les esprits assurant qu'il ne s'agit pas de rendre des comptes, mais plutôt de dégraisser le mammouth, pour le rentabiliser. Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision Ennahar, Abdelmadjid Attar a écarté toute idée de recourir à des actes punitifs ou à la vengeance. Il a affirmé que son but premier consiste à redresser le secteur en privilégiant «une gestion apaisée et efficace du secteur».
L'idée du recentrage de la compagnie budgétivore (15 milliards de dollars sur les dépenses d'investissement et de fonctionnement) sur ses métiers de base est actée. Dans la nouvelle dynamique de redéploiement de l'Algérie sur le continent africain, il est question d'ouvrir un couloir de développement vers l'Afrique. Sonatrach est bien ancrée dans cette zone, surtout qu'elle dispose d'une longueur d'avance pour y avoir travaillé depuis de longues années. Avec ce capital expérience et confortée par la nouvelle loi sur les hydrocarbures promulguée fin 2019, la compagnie pétrolière, jugée trop frileuse, peut repartir du bon pied au terme de cet audit déterminant.
Sonatrach est à l'économie du pays ce que l'institution militaire est à la Sécurité nationale. Aussi, cet audit, doit impérativement être mené de manière indépendante, et sans esprit de vengeance. Car il ne s'agit pas de pourchasser des personnes, mais d'élucider les vraies raisons qui ont conduit à cette gestion désastreuse de cette entreprise nourricière de l'Algérie. Il ne peut en être autrement si l'on veut construire une dynamique de développement durable. C'est ce qui nécessite un diagnostic approfondi de son patrimoine humain et économique. Et, surtout, une évaluation rigoureuse de sa technostructure managériale et de sa tutelle sectorielle.

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