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Société et classe politique

Quand le débat fait défaut

Le pays a besoin d’une véritable recomposition de la classe politique, cela demande un temps, mais vaut mieux se donner du temps pour une véritable reconstruction de la scène politique que de maintenir un statu quo qui est devenu un danger pour la société et l’Etat.

L’espace public ne semble pas s’inscrire dans la dynamique politique escomptée. La classe politique et la société civile sont, selon toute vraisemblance, murées dans une espèce d’anomie qui renseigne sur l’impasse qui gangrène les partis politiques et le mouvement associatif à la fois.
à suivre le processus en cours de la scène politique nationale, on pourrait déceler une forme de blocage de la classe politique qui n’arrive plus à faire dans la mobilisation et la dynamique de débat constructif et mobilisateur dans la perspective d’enclencher des alternatives et des approches concrètes quant à une issue salvatrice de la crise dans laquelle est empêtré le pays et l’ensemble des institutions de l’Etat.
Pourquoi le débat public a-t-il déserté la société ? S’agit-il d’une crise de projets ou une faillite saillante de la classe politique sous toutes ses formes ? La réponse se voit exprimer à travers la mobilisation hebdomadaire lors des vendredis du Mouvement populaire où les partis en général et ceux de l’opposition en particulier n’arrivent plus à se faire nuancer en tant que tels de peur de se voir perdre le peu de crédibilité qui leur reste.
Est-il vrai que les partis sont rejetés par la dynamique populaire? La réalité politique du pays renseigne que le moment où le peuple avait besoin d’être accompagné politiquement en termes de mobilisation et d’organisation, lesdits partis se contentaient de suivre et surfer sur la vague dictée par les maîtres du moment moyennant rente et allégeance sans se soucier outre mesure des préoccupations des larges couches de la population qui se débattent dans la déchéance et le dénouement des plus insoutenables.
Cette posture leur avait coûté un coup dur, mais il n’y a pas que ça, c’est aussi l’attitude et l’approche bureaucratiques desdits partis qui ne voient dans la pratique politique que le volet inhérent à leur vision étroite de « militantisme » loin de la démarche qui a trait au travail de proximité à l’égard de la société dans sa profondeur.
La faillite de la classe politique se fait sentir à travers le manque de canaux de débats en mesure d’apporter une dynamique remarquable et qualitative au sein de la société qui est frappée par une espèce de blocage et d’impasse des plus chaotiques. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la société se fait une voix, mais c’est une voix plurielle et qui n’obéit pas à une logique homogène en reflétant les attentes et les aspirations du peuple sur la base de la cristallisation d’un projet de société bien illustré et exprimé. La société est livrée à elle-même sans structures viables ni cadres politiques efficaces pour traduire les aspirations et les espoirs de la majorité écrasante du peuple dans des programmes où seuls les partis politiques sont normalement censés les refléter et les exprimer vertement. La crise que traverse le pays est aussi celle de ses élites qui n’arrivent pas à s’affranchir du rôle fonctionnaliste et utilitariste. L’élite a fait montre d’un laxisme, voire d’un abandon de son rôle d’une manière criarde quant à sa mission en tant que force censée proposer des alternatives et éclairer la société sur les voies et moyens en mesure de lui permettre lui ainsi qu’à l’Etat de sortir de la spirale qui guette les institutions sur tous les plans.
Le pays a besoin d’une véritable recomposition de la classe politique, cela demande un temps, mais vaut mieux se donner du temps pour une véritable reconstruction de la scène politique que de maintenir un statu quo qui est devenu un danger pour la société et l’Etat.
Les partis doivent s’arrimer avec les nouvelles exigences que connaît le pays, cela y va de leur existence propre.
La dynamique de la société est le prolongement d’une structuration politique des forces sociales dont la mission est de remettre en question le statu quo par son dépassement avec de nouveaux instruments politiques et de lutte sociale.
L’Etat est aussi la quintessence de cette dynamique qui l’anime et lui donne son sens à travers les débats autour des projets de société qui reflètent les attentes et les aspirations des pans entiers des couches populaires. Sans le débat public il n’y aura pas de sursaut qualitatif en mesure de dépasser les clivages en cours et les impasses qui se dressent telle une forteresse infranchissable.

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