{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Sept mois de vacances ou une première dans l’histoire de l’école algérienne

Quelles répercussions sur les enfants ?

Exception faite de l’année du boycott scolaire, les élèves algériens n’ont jamais été séparés de leurs bancs d’écoliers aussi longtemps.

C'est en effet, «inédit». Des vacances forcées de sept mois avec au bout pour les collégiens et les lycéens un examen. Depuis que l'on s'est fixé sur l'organisation de la fin de l'année scolaire en cours et des examens nationaux session 2020, avec le report du BEM et du bac, l'annulation de l'examen de fin du cycle primaire, les parents d'élèves, les enseignants et les élèves se sont rendus à l'évidence en posant comme problématique «comment faire pour que les candidats aux deux examens, et plus largement l'ensemble des élèves, ne sombrent pas dans un relâchement total, qui leur serait fatal pour la suite de leur scolarité?».
La joie procurée par les modalités de passage d'une année à une autre dans les trois paliers d'enseignement, a été de courte durée laissant présentement perplexe surtout les parents d'élèves devant cette période de vacances inédites et ses conséquences sur les élèves. Une coupure de 7 mois ne s'est jamais produite dans l'histoire de l'école algérienne. Exception faite de l'année du boycott qui a touché principalement la région de Kabylie, l'année scolaire n'a jamais connu une aussi longue période creuse. Au satisfecit affiché par les syndicats, les enseignants et les parents d'élèves a vite succédé l'inquiétude quant au devenir des élèves, notamment ceux qui subiront en octobre prochain les épreuves du BEM et du bac. L'impact psychologique du confinement prolongé et de l'arrêt des cours sur les enfants était déjà lourd à supporter par la famille en particulier et la société en général. «La situation est encore plus lourde maintenant que la reprise n'aura lieu que dans quatre mois», relève cette enseignante, qui se remémore encore des changements constatés dans le comportement des élèves après la grève du cartable en Kabylie en 1995. « J'ai vécu la grève du cartable décrétée en Kabylie et j'ai subi au même titre que les collègues ses conséquences sur le comportement psychique des élèves à la reprise des cours l'année suivante», nous dit-elle, non sans préciser que « les élèves avaient eu tout le mal du monde à reprendre le rythme d'avant, faisant preuve d'instabilité et de manque flagrant de concentration». «La présente situation est encore plus compliquée», estime Nabil Ferguenis, un syndicaliste. Avec le confinement, les enfants perdent leurs repères de la vie normale. Les interdits et la peur exacerbent l'enfant au point de faire de lui un être irrité sans cesse.» Un état d'esprit que confirme cette mère de quatre enfants, tous scolarisés. « Je n'ai jamais vu mes enfants se disputer et se bagarrer autant que depuis le confinement», raconte-t-elle.
«J'ai particulièrement peur pour les deux grands qui préparent respectivement le bac et le BEM», ajoute-t-elle C'est, en effet, particulièrement difficile pour les élèves en classe d'examen, qui ne se projettent plus vraiment dans la réussite. La longue durée des vacances risque d'être moins conséquente si la situation sanitaire évolue vers le déconfinement, estiment certains spécialistes. «Si on déconfine avant le mois de juillet, l'enfant se sentira mieux comme s'il venait de terminer l'année scolaire pour se retrouver en vacances», explique Ahmed, un surveillant général au CEM d'Akfadou, estimant que «les conséquences d'une longue absence des bancs de classes pourraient être noyées par les vacances et la reprise sera presque habituelle, car les élèves et parents auront assez de temps pour ´´digérer´´ les effets du post-confinement, rattraper les éventuels retards et se préparer à la prochaine rentrée comme d'habitude». Pour les candidats aux deux examens, la préparation peut être plus aisée en temps normal, même si les mesures barrières doivent rester de mise, mais déjà à l'idée de pouvoir circuler, rendre visite à un camarade de classe, consulter ses enseignants est en soi d'un apport psychique important qui peut soulager le candidat dans sa préparation. Les élèves des classes d'examens, en particulier le baccalauréat, auront un vécu psychologique très spécial et nécessitent plus d'accompagnement et de soutien, lesquels peuvent intervenir pour les déstresser par rapport aux retards dans les programmes, à la perte du rythme des apprentissages due à la lacune créée par le confinement, à la perte de l'élan et de la volonté initiale d'aller droit vers le succès.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours