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Colonisation française et lutte des algériens pour leur indépendance

Quelques grands rendez-vous de l'Histoire

L'Emir Abdelkader est le précurseur de la fondation de l'Etat algérien et Messali Hadj l'un des fondateurs du nationalisme algérien.

L'Algérie célèbre le 5 juillet 2020 la Fête de l'indépendance marquant la fin de la colonisation française depuis la conquête de l'Algérie de 1830 à 1871 par la France, qui marquera une longue résistance avec l'avènement du nationalisme avant le déclenchement de la guerre de Libération nationale. La France reconnaît l'indépendance de l'Algérie le 3 juillet et sa proclamation a lieu le 5 juillet 1962. Cependant, l'histoire ne se découpe pas en morceaux. Celle de l'Algérie remonte à la période des Numides, IVe siècle avant J.-C, à la période romaine, de la période du Kharidjisme à la dynastie des Almohades, à l'occupation espagnole et ottomane (voir contribution du professeur A.Mebtoul www.google.com).
La conquête de l'Algérie de 1830 à 1871 par la France marque la fin de la domination ottomane et le début de la domination française. Il semblerait, peut-être un prétexte, que tout aurait commencé par la fameuse affaire de l'éventail.
Le déclin démographique de l'élément arabe était considéré comme bénéfique sur le plan social et politique, car il réduisait avantageusement le déséquilibre numérique entre les indigènes et les colons». Plusieurs observateurs s'accordent à dire que la conquête de l'Algérie a causé la disparition de presque un tiers de la population algérienne. Guy de Maupassant écrivait dans Au Soleil, en 1884, je le cite: «Il est certain aussi que la population primitive disparaîtra peu à peu; il est indubitable que cette disparition sera fort utile à l'Algérie, mais il est révoltant qu'elle ait lieu dans les conditions où elle s'accomplit.»
Le 11 décembre 1848 la Constitution de 1848 proclame l'Algérie partie intégrante du territoire français. Bône, (Annaba actuellement), Oran, Alger deviennent les préfectures de trois départements français. Les musulmans et juifs d'Algérie deviennent «sujets français» sous le régime de l'indigénat. Le territoire de l'ex-Régence d'Alger est donc officiellement annexé par la France, mais la région de la Kabylie qui ne reconnaît pas l'autorité française résiste encore. L'armée française d'Afrique contrôle alors tout le Nord-Ouest de l'Algérie. Les succès remportés par l'armée française la résistance d'Abd el-Kader, renforcent la confiance française et permettent de décréter, après débats, la conquête de la Kabylie qui doit intervenir à l'issue de la guerre de Crimée (1853-1856) qui mobilise une partie des troupes françaises. C'est à cette époque que Fatma N'soumer, la femme rebelle, marqua une grande résistance. Née en 1830, l'année même de l'occupation française d'Algérie, en 1853, elle avait 23 ans dans son Djurjura natal. Elle est arrêtée le 27 juillet 1857 dans le village de Takhliit Ath Atsou près de Tirourda. Placée ensuite en résidence surveillée à Béni Slimane elle y meurt en 1863, à l'âge de trente-trois ans, éprouvée par son incarcération. En mars 1871, profitant de l'affaiblissement du pouvoir colonial à la suite de la défaite française lors de la guerre franco-prussienne (1870-1871), une partie de la Kabylie se soulève favorisée par plusieurs années de sécheresse et de fléaux.

Le nationalisme algérien
Le Code de l'Indigénat est adopté le 28 juin 1881 distinguant deux catégories de citoyens: les citoyens français (de souche métropolitaine) et les sujets français, c'est-à-dire les Africains noirs, les Malgaches, les Algériens, les Antillais, les Mélanésiens. Après la loi du 7 mai 1946 abolissant le Code de l'indigénat, les autochtones sont autorisés à circuler librement, de jour comme de nuit, et récupérer le droit de résider où ils voulaient et de travailler librement. Cependant, les autorités françaises réussirent à faire perdurer le Code de l'indigénat en Algérie jusqu'à l'indépendance en maintenant le statut musulman et en appliquant par exemple le principe de responsabilité collective qui consistait à punir tout un village pour l'infraction d'un seul de ses membres. L'Algérie possède un nouveau statut en 1900: elle bénéficie d'un budget spécial, d'un gouverneur général qui détient tous les pouvoirs civils et militaires. Si l'Emir Abdelkader est considéré comme le précurseur de la fondation de l'Etat algérien, Messali Hadj est considéré comme un des fondateurs du nationalisme algérien. Ainsi Messali Hadj dès 1927 réclame l'indépendance de l'Algérie ayant été le fondateur du Parti du peuple algérien (PPA), du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques et du Mouvement national algérien(MNA). Cependant, bien que la résistance ait toujours existé depuis toutes les invasions, ce sont les guerres mondiales qui permirent une prise de conscience plus forte de l'injustice qui frappait la majorité des Algériens souvent analphabètes et travaillant à des salaires de misère.
Le 8 mai 1945 alors que la Seconde Guerre mondiale prend fin en Europe, en Algérie, des manifestations nationalistes algériennes sont réprimées par l'armée française à Sétif et Guelma. On dénombre 103 Européens tués, selon la source officielle française 10 000 Algériens et selon la source algérienne 45.000. Suite au «Manifeste du peuple algérien» de Ferhat Abbas en 1943, les élections législatives de 1946 sont un succès pour l'Union démocratique du Manifeste algérien (Udma). Son parti remporte 11 des 13 sièges réservés à l'Algérie à l'Assemblée nationale. La loi sur le statut de l'Algérie est promulguée en septembre 1947: l'Algérie reste composée de trois départements et le pouvoir est représenté par un gouverneur général nommé par le gouvernement français. Une Assemblée algérienne est créée, composée de deux collèges de 60 représentants chacun.

La Guerre de Libération
Le premier sera élu par les Européens et une élite algérienne (diplômés, fonctionnaires...) et le second par le reste de la population algérienne. Enfin l'article 2 précise «l'égalité effective est proclamée entre tous les citoyens français». En octobre 1947, le MTLD de Messali Hadj obtient une large victoire lors des élections municipales entraînant la répression des autorités françaises. En 1948, 36 des 59 candidats du MLTD sont arrêtés. Il est utile de préciser qu'au début du XXe siècle plusieurs leaders algériens revendiquent le droit à l'égalité ou à l'indépendance. Plusieurs partis vont être créés et plusieurs pamphlets seront écrits pour défendre les droits des Algériens. Plusieurs penseurs algériens vont vilipender les plus importantes personnalités du régime colonial français.
Face à l'impasse politique pour l'indépendance de l'Algérie, le Front de Libération nationale FLN par la branche du CRUA fondé en mars1954 (Comité révolutionnaire d'unité et d'action) déclenche la lutte armée le 1er Novembre 1954. Par la suite, existera une divergence entre la tendance de Messali Hadj et celle du FLN, suite à l'échec de la médiation de Ben Boulaïd, ce qui entraînera par la suite des luttes fratricides. Le déclenchement de la révolution algérienne a été décidé dans la casbah d'Alger et à Batna sous la présidence de Mostefa Ben Boulaïd dans la réunion des 22 cadres du Comité révolutionnaire d'unité et d'action CRUA).
Le congrès de la Soummam organisé par Abane Ramdane, Larbi Ben M'hidi et Krim Belkacem le 26 août 1956 aux villages Ighbane et Ifri dans la commune d'Ouzellaguen (Kabylie) a été déterminant et a été l'acte fondateur de l'État algérien moderne et pilier déterminant pour la réussite de la révolution algérienne. «La primauté du politique sur le militaire» constitua l'un des fondements du congrès. Après le congrès de la Soummam, l'Algérie a été divisée en six wilayas ou états-majors. Une wilaya est divisée en quatre zones. Chaque zone est divisée en quatre régions. La région est divisée en quatre secteurs. Les Aurès, le Constantinois, l'Ouest de l'Algérie, la Kabylie, etc. seront les zones les plus sensibles du point de vue stratégique et logistique. Les deux pays(le Maroc et la Tunisie) sont sous protectorat français, mais aideront le FLN. Ils hébergeront les deux armées de l'ALN aux frontières. Cependant l'histoire se précipite. La délégation des principaux dirigeants du FLN Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Hocine Ait Ahmed, Mohamed Boudiaf, et Ahmed Ben Bella est arrêtée, à la suite du détournement, le 22 octobre 1956 par l'armée française, de leur avion civil marocain. En 1959, Messali Hadj sort de prison, il est assigné à résidence.
Durant cette période, des sous- officiers algériens de l'armée française désertent, venant grossier les rangs de l'ALN dont certains seront connus au lendemain de l'indépendance politique comme Khaled Nezzar, Larbi Belkheir, Mohamed Touati, Mohamed Lamari, Abbas Gheziel, Abdelmalek Guenaïzia etc.... Les étudiants algériens s'impliquent. Après la création de l'UGEMA, en 1955, par Belaïd Abdeslam, Mohamed Seddik Benyahia, Lamine Khène, et Aït Challal, la section locale de Montpellier élit à sa tête Mohamed Khemisti (futur ministre des Affaires étrangères qui fut assassiné durant la période Ben Bella).

17 octobre 1961: la bataille de Paris
Des intellectuels français vont aider le FLN comme Maurice Audin qui fut torturé et assassiné par les services français. Frantz Fanon s'engage auprès de la résistance algérienne. Albert Camus, natif d'Algérie, fut un défenseur des droits des Algériens, dans les années 1940, avant de refuser de prendre position pour l'indépendance avec cette phrase célèbre prononcée à Stockholm en 1957: «Si j'avais à choisir entre la justice et ma mère, je choisirais encore ma mère.» Dès 1956, Jean-Paul Sartre, et la revue «Les Temps modernes» prennent partie contre l'idée d'une Algérie française et soutiennent le désir d'indépendance du peuple algérien.
En 1960, l'ONU annonce le droit à l'autodétermination du peuple algérien. Le côté français organise des pourparlers avec le gouvernement provisoire algérien Plusieurs réunions à l'extérieur du pays vont aboutir aux accords d'Evian. Le 17 octobre 1961, la nuit noire débute à Paris, appelée aussi la bataille de Paris avec le massacre du 17 octobre 1961. Plusieurs Algériens sont tués en métropole lors d'une manifestation du FLN. Il y aura aussi des milliers d'arrestations au sein des Algériens. Le tournant a été les accords d'Evian qui sont le résultat de négociations entre les représentants de la France et du Front de Libération nationale, accords signés le 18 mars 1962 à Evian-les-Bains (Haute Savoie France) et se traduisent immédiatement par un cessez-le-feu applicable sur tout le territoire algérien. Ce document que l'histoire retient sous le nom de programme ou parfois charte de Tripoli, caractérisé par bon nombre de dissensions internes au sein de la direction, certains acteurs affirmant qu'il n'a jamais été adopté, établit pourtant le régime socialiste comme modèle de développement et impose le parti unique comme système politique.

*Professeur des universités Expert international.

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