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Le coronavirus au jour le jour : Des Algériens de l’étranger s’expriment

«Qui nous enterrera?»

Pour Mourad, qui se rend au pays chaque année, la situation de stress est la même, il se sent également coincé, même s’il a sa carte de séjour.

Les espaces aériens et terrestres sont fermés en Europe et ce sont des milliers de voyageurs qui ne peuvent plus rentrer chez eux. Le monde est en quasi-hibernation. Plus rien ne fonctionne jusqu’à nouvel ordre. C’est le cas des ressortissants algériens bloqués un peu partout dans le monde, notamment en Europe. L’Espagne, l’Italie et la France. Certains sont dans une situation très délicate comme Safa.
Une jeune Algérienne coincée à Lyon, mais dans un contexte difficile puisqu’elle vient de faire un accident. Elle a une fracture au bassin et à l’épaule. Fort heureusement, sa tante a pu faire le déplacement pour l’assister. Son visa arrive bientôt à expiration, alors que rien ne filtre sur combien de temps durera cette situation quoiqu’indispensable. Sa famille est très inquiète pour elle. C’est sa sœur qui a accepté de témoigner pour L’Expression dans l’espoir qu’une solution soit avancée par les autorités algériennes.
Pour Mourad, un autre ressortissant algérien, mais résidant à Paris, qui se rend au pays chaque année, la situation de stress est la même, il se sent également coincé même s’il a sa carte de séjour. Il sait qu’en cas d’urgence il ne pourra pas bouger, lui qui a toute sa famille en Algérie. Il se confie à L’Expression : «On se sent tous pris au piège, que ce soit les résidents ou les non-résidents. C’est l’apocalypse.
Ce sont ceux qui ne respectent pas les consignes qui sont à blâmer, car si dès le début ils étaient conscients des risques et du danger qui menacent la planète on n’en serait pas là». Notre interlocuteur ajoute que «même pour les opérations de rapatriement, il faut être raisonnable.
Tout ce monde qui veut rentrer en même temps est un énorme risque, je suis d’accord sur le fait qu’ils soient rapatriés, mais dans des conditions étudiées et ils doivent être mis en quarantaine pour ne pas exposer d’autres personnes à ce virus qui n’est pas facile à vaincre».
Une autre ressortissante algérienne est confinée à Barcelone-ville, depuis plus d’une semaine : «Il y a trop de morts autour de moi, je suis triste et paniquée, je ne peux pas voir ma famille, c’est lourd comme situation.» Lila est au bord de la panique, mais tente de se maîtriser.
Elle dit comprendre la situation, mais reconnaît que «c’est dur à surmonter, surtout quand on est obligé de choisir qui laisser vivre et qui laisser mourir. C’est vraiment dur, on a l’impression que c’est la fin du monde et fort bien que c’est le cas». Il faut vraiment vivre cette situation pour mesurer la détresse de toutes ces personnes loin de leur pays et de leurs familles. «Un sentiment de peur, une frayeur de perdre la vie à cause de ce virus et personne pour t’enterrer !», s’écrie Djamel, la soixantaine entamée, en séjour en France. Il est tout le temps au téléphone avec ses proches d’Algérie. Il y a dans le propos de chaque Algérien interrogé par L’Expression un sentiment de solitude qui les ronge de l’intérieur. «C’est la dépression totale, l’angoisse et le stress. Comment pourrait être la situation dans les jours à venir, pour donner de l’espoir à ces ressortissants ?», lance Hassina, à deux doigts de craquer.
Hassina et beaucoup d’autres Algériens habitent les environs de Mulhouse, la ville la plus touchée par le coronavirus. Le docteur Rosselot Thibaut, un médecin qui officie dans un cabinet sis dans le village de Fesches Chatel, à Belfort, à 60 minutes de Mulhouse, pense que «la France a atteint son pic et que la situation va aller vers une stabilité et la courbe va redescendre les jours à venir ».
Mais d’ici là, le médecin continue à dire à tous ses patients : «Protégez-vous, n’exposez pas les autres au danger et ne vous exposez pas. Beaucoup sont paniqués et je leur explique que ce virus est souvent bénin et puis surtout ce que je demande à tous, c’est de ne pas surcharger les urgences pour des symptômes de rhume.» Des consignes que les médecins du monde recommandent aux patients.
Les Algériens en Algérie et à l’étranger ne sont pas seuls face au péril. Voilà des mois que le monde entier fait face à un ennemi mortel et invisible.
Il a déjà causé des milliers de cas de décès, d’autres sont entre la vie et la mort et chaque jour des milliers atteints sont déclarés positifs et ce n’est pas fini. On a l’impression de vivre dans un film de science-fiction genre Contagion et c’est à peine croyable de reconnaître que toute la planète est prise en otage par un virus dont le comportement est à ce jour incompréhensible.

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