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Les grandes capitales occidentales dénoncent l’ingérence étrangère en Libye

Ralliement aux thèses algériennes

Il est clair que toutes les bonnes volontés, en Afrique et en Europe, attendent beaucoup d’une médiation algérienne dans la crise qui secoue la Libye.

Les ministres des Affaires étrangères de la France, du Royaume-Uni, d’Allemagne et d’Italie ont condamné, hier, toute «ingérence extérieure» dans le conflit en Libye, à l’issue d’une réunion d’urgence à Bruxelles. Les quatre nations européennes concernées à des degrés divers par ce qui se passe en Libye estiment dans un communiqué rendu public, signé par le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell qu’«une cessation immédiate des hostilités est cruciale». «L’ingérence extérieure persistante nourrit la crise.» Le diplomate n’a pas hésité à pointer un doigt accusateur en direction de la Turquie, en réponse à une question d’un journaliste. «C’est évident que cela fait référence à la décision turque d’intervenir avec des troupes (au sol) en Libye, qui est quelque chose que nous rejetons et qui accroît nos inquiétudes sur la situation» dans ce pays, insiste Josep Borell qui s’exprimait au nom de l’Union européenne.
Cette sortie, du reste attendue, de l’Union européenne, intervient au lendemain d’une intense activité diplomatique, dont Alger a été l’épicentre. Il faut dire, à ce propos, que la posture de l’Union européenne appuie sans réserve la démarche de l’Algérie, clairement traduite par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui rejette toute solution militaire et encore moins une internationalisation de la crise libyenne. L’Algérie milite, faut-il le rappeler, pour un dialogue inter-libyen inclusif. Le chef de l’Etat l’a d’ailleurs réitéré au président du Conseil de la présidence libyenne, ainsi qu’au ministre turc des Affaires étrangères. Fayez al Serraj, comme Mevlüt Çavuþoðlu qui ont été informés de l’exigence algérienne de ne pas aggraver la crise, savent désormais que l’ensemble des acteurs politiques du Bassin méditerranéen, et au-delà, est sur la même longueur d’onde que l’Algérie.
Il reste que cette posture unitaire de la quasi-totalité des pays n’est pas suffisante pour obtenir une cessation des hostilités. Encore faut-il convaincre les puissances étrangères qui agitent les belligérants à l’intérieur de la Libye. Plus encore, la situation dans ce pays est d’une complexité telle qu’il est très difficile de mettre tout le monde autour d’une table. La nature tribale de la société libyenne oblige à une connaissance parfaite de son fonctionnement. Il se trouve que les diplomates algériens ont une expérience, voire une réelle expertise dans le domaine. L’Algérie dispose d’un «carnet d’adresses» très étoffé en la matière. Cela, en sus de la réputation de fins négociateurs dont se targuent nos diplomates. D’ailleurs, l’instantanéité de la remise sur orbite de l’Algérie, après plusieurs mois d’éclipse en raison de la crise institutionnelle qu’elle a traversée, confirme si besoin, son poids diplomatique réel. Tout le monde se souvient encore de l’accord d’Alger qui a mis fin au grave conflit du Mali, au moment où personne ne l’attendait. Un accord qui permet à ce pays de tenir, malgré la détérioration de la situation sécuritaire au nord du pays, conséquence de la destruction de la Libye par les forces de l’Otan.
La situation est, aujourd’hui, différente de ce qu’elle était en 2011. L’approche algérienne est soutenue par la communauté internationale, ce qui devrait faciliter quelque peu la mission de la diplomatie algérienne. Le pays a été convié à la Conférence de Berlin consacrée au dossier libyen et les nombreux contacts qu’a l’Algérie à l’intérieur de la Libye et le respect dont elle jouit auprès de l’Egypte, du Qatar et des Emirats arabes unis, constituent autant d’atouts, susceptibles d’aider les diplomates algériens à aplanir le terrain pour un dialogue serein entre Libyens, sans ingérence étrangère.
Il est certain que la mission ne sera pas de tout repos, qu’il y aura des «sorties de piste» de la part de l’un ou l’autre acteur du conflit, mais à voir l’empressement de nombreuses nations à vouloir éviter une solution «à la turque», consolidera la position d’Alger et mettra en minorité toute velléité guerrière.
Après son retour sur la scène régionale et internationale, l’Algérie tient ainsi, dans le conflit libyen, un test grandeur nature de ses capacités à rayonner sur l’Afrique du Nord et le Sahel. Puissance régionale incontestée et incontestable, grâce à la force de son armée, elle apportera la preuve de la puissance de sa diplomatie. Il est clair que toutes les bonnes volontés, en Tunisie, en Libye, au Maroc, au Mali, au Niger, en Europe attendent beaucoup d’une médiation algérienne dans la crise qui secoue la Libye.

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