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Dialogue national inclusif

Taleb Ibrahimi expose sa vision

«Toute démarche sérieuse doit admettre qu’il existe une profonde crise de confiance entre le peuple et ses gouvernants.»

Visiblement conscient de la responsabilité historique qui lui incombe, Ahmed Taleb Ibrahimi a choisi de ne pas tourner le dos à l’appel de la nation, dans les circonstances qui sont les siennes, ces derniers mois. Considéré comme un recours crédible pour l’ensemble de la classe politique et jouissant d’une considération morale incontestable, l’ancien ministre des Affaires étrangères n’est pas resté insensible à l’appel dont il a fait l’objet pour figurer sur la liste de 13 personnalités nationales concoctée par le Forum civil pour le changement. Dans une lettre qu’il a rendu publique, hier, il a d’abord tenu à souligner le fait qu’il n’a pas été consulté, mais cela ne l’a pas offusqué, bien au contraire. Ahmed Taleb Ibrahimi a même apprécié l’attention des initiateurs de ladite liste et n’a pas manqué de «remercier tous ceux qui placent leur confiance» en lui. L’ancien ministre, dont la démarche est totalement dénuée de toute lecture politicienne ou de sous-entendu partisan, dit trouver dans cette «invitation» de la société civile «une reconnaissance claire du bien-fondé de la position constante que j’ai adoptée depuis que j’ai appelé au dialogue et à la réconciliation nationale pour éviter le drame national des années 90.» Et Ahmed Taleb Ibrahimi de préciser : «Une position à laquelle je demeure attaché.» Le décor, ainsi brillamment planté, le diplomate chevronné a su trouver les mots pour démêler l’écheveau d’une situation politique compliquée. «Dans l’état présent, toute démarche sérieuse visant à raccourcir le chemin du salut et libérer définitivement le pays des pratiques de la corruption et de la dictature, doit admettre qu’il existe une profonde crise de confiance entre le peuple et ses gouvernants qui a précipité la rupture du 22 février», a-t-il souligné. C’est là un postulat de départ clairement présenté et qui gagnerait à être adopté par tous, y compris les tenants actuels du pouvoir.
Pour l’ancien ministre, cet état de fait a généré au sein de la jeunesse algérienne «une prise de conscience qui n’admet plus de solutions de replâtrage ou de demi-solutions». Le propos est on ne peut plus clair. Il n’existe aucune marge de manœuvre pour remettre en selle le système. La solution devra donc venir d’ailleurs.
Prenant acte de la volonté du pouvoir d’enclencher un dialogue sérieux, Ahmed Taleb Ibrahimi estime que sa démarche «doit être soutenue par une volonté politique réelle de transcender les considérations conjoncturelles immédiates». Cela passe par la satisfaction des «revendications exprimées par les forces politiques et sociales appelant à des mesures d’apaisement préalables pour rassurer les citoyens». Ce sont les fameux préalables auxquels appelle l’ensemble des acteurs de l’opposition politique et de la société civile, à savoir la libération des détenus d’opinion, la levée des restrictions sur les médias et les marches populaires.
Endossant la revendication du Mouvement populaire, Ahmed Taleb Ibrahimi rejoint également l’autre revendication qui consiste à éloigner le pouvoir de la gestion du dialogue. «La constitution de la commission du dialogue projetée n’aura de rôle utile en cette étape que si elle est indépendante dans son fonctionnement, libre et souveraine dans ses décisions», insiste-t-il. Il se trouve que cette exigence a déjà été prise en charge par le discours de Abdelkader Bensalah, le 3 juillet dernier.
Ce qui revient à dire que sur ce point stratégique, il existe une convergence de vues. Sur les missions de ladite commission, l’ancien ministre des Affaires étrangères, préconise des prérogatives plus larges, puisqu’il la voit «contribuer à la construction d’un consensus national autour de la meilleure formule pour concrétiser les revendications légitimes du Harak».
Dans l’expression «meilleure formule», il y a certes la présidentielle, comme principal objectif, mais les moyens d’y parvenir devront être identifiés par les participants au dialogue. Est-ce un point de divergence ou une simple précaution de diplomate pour garantir un maximum d’adhésions au dialogue ?
Il y a des deux, sachant que présentement l’option de la présidentielle demeure majoritaire au sein de l’opinion nationale. Autant la soumettre au débat pour mieux la conforter.
L’essentiel est de parvenir à «un changement radical du système en vigueur, dans le cadre de la préservation de l’Etat bâti sur l’esprit rassembleur de la proclamation du 1er Novembre», insiste Ahmed Taleb Ibrahimi.

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