{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Dégringolade des prix du pétrole

Trump au chevet du baril

Une alliance pétrolière américano-saoudienne était une option pour stabiliser les prix, a suggéré le secrétaire américain à l’énergie, Dan Brouillette.

Les Etats-Unis et l’Arabie saoudite feront-ils front commun pour stopper le plongeon des cours de l’or noir ? La piste est sérieuse. L’option est envisagée, un tandem qui était impensable il y a quelques mois de cela. Les positions des uns et des autres étant aux antipodes. L’Arabie saoudite était à la manœuvre en première ligne de l’alliance Opep- non Opep liée par un accord de baisse de leur production de
1,7 million de barils par jour, qui devait être amplifiée avant que le sommet du 6 mars ne tourne au fiasco après que la Russie a refusé la proposition saoudienne de retirer 1,5 million de barils par jour supplémentaires. Ce qui a conduit Riyadh à augmenter sa production et à proposer son pétrole à la vente à des prix imbattables pour protéger ses parts de marché et en gagner d’autres certainement. Les cours de l’or noir qui étaient déjà plombés par l’épidémie du coronavirus se sont aussitôt effondrés, sous l’effet de cette double peine. Leur niveau actuel, sous les 30 dollars, menace l’industrie pétrolière mondiale, la stabilité des pays producteurs dont l’Arabie saoudite malgré ses réserves financières colossales. Le Royaume wahhabite avait accusé un déficit commercial de près de 100 milliards de dollars en 2015, à cause justement de la baisse des prix du baril, après avoir provoqué leur dégringolade. Les Etats-Unis qui sont devenus premier producteur d’or noir grâce à une exploitation effrénée du pétrole de schiste qui a, par ricochet, inondé le marché pétrolier qui a largement contribué, soit à ralentir les rebonds répétés des prix du baril soit à carrément contribuer à les faire chuter, risquent aujourd’hui de faire les frais de ce nouveau krach pétrolier, leur niveau actuel n’étant plus rentable pour la prospection du pétrole de schiste. Cette dégringolade des cours de l’or noir et le plongeon des Bourses ont mis dans le pétrin les chercheurs d’or noir des temps modernes qui ont pullulé, ces dernières années, au pays de l’Oncle Sam. La majorité des producteurs de pétrole de schiste s’est endettée à un point où elle sera obligée de carrément disparaître, dans le cas où le baril de brut plongerait davantage. De grandes compagnies pétrolières américaines ont subi de lourdes pertes. C’est le cas d’Exxon Mobil, Chevron et ConocoPhillips, déjà endettées qui ont vu leurs actions dégringoler à la Bourse de New York. «Le boom du schiste, qui a permis aux Etats-Unis de devenir le premier producteur mondial d’or noir devant la Russie et l’Arabie saoudite, a nécessité des milliards de dollars d’engagements financiers que banques et investisseurs, avec des taux d’intérêt particulièrement bas, ont accordé», souligne un rapport de Moody’s rendu public vers la mi-février 2020. Et cela a un prix ! «Les sociétés d’exploration et de production aux Etats-Unis et au Canada ont environ
86 milliards de dollars de dettes à rembourser entre 2020 et 2024», indique la célèbre agence américaine de notation financière qui souligne que 62% de cette dette sont considérés comme spéculatives. Une bombe à retardement qui a intérêt à être désamorcée le plus vite possible. C’est ce que vont tenter de faire les Etats- Unis en annonçant une éventuelle alliance avec l’Arabie saoudite pour faire remonter les prix. Une alliance pétrolière américano-saoudienne était une option pour stabiliser les prix alors que la pandémie de Covid-19 continue de réduire la demande et que la guerre des prix entre l’Arabie saoudite et la Russie ne montre aucun signe de ralentissement, a suggéré, ce qui n’a pas été le cas par le passé. Le président américain, qui avait sorti de ses tiroirs un projet de loi visant à empêcher l’Organisation des pays exportateurs de pétrole de réguler le marché pétrolier, ne s’est pas privé de lui lancer des ultimatums à un moment où le baril de Brent se situait au-dessus des 66 dollars «Les prix du pétrole montent trop. L’Opep, s’il vous plaît, détendez-vous et gardez votre calme. Le monde ne peut pas encaisser une hausse des prix - trop fragile !», avait écrit Donald Trump dans un message posté sur Twitter. C’était en février 2019, une année avant que le coronavirus n’ait redistribué les cartes. Ironie du sort, le président américain se porte au chevet du bari.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré