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L'Algérie à la veille de la campagne de vaccination anti-Covid-19

Un challenge inédit

Le défi de l'heure consiste plutôt à alimenter le pays en doses de vaccins en nombre suffisant pour éviter des ruptures d'approvisionnement.

Le coup de starter de la Campagne nationale de vaccination est pour très bientôt. Les équipes dédiées à l'opération sont identifiées et prêtes à passer à l'action à travers le pays.
Les autorités sanitaires qui ont visiblement bien maillé le territoire national, donnent l'impression de maîtriser leur sujet. Aux dires de plusieurs responsables des ministères de la Santé et de l'Intérieur, le dispositif mis en place répondra efficacement aux exigences que recommande la situation.
La campagne montera en puissance à fur et à mesure des semaines et des mois et tous les fonctionnaires versés dans la logistique et l'opération de vaccination à proprement parler auront, en principe, le temps de voir venir. En établissant les priorités par rapport aux populations à vacciner, les autorités du pays avancent, dans la première phase de vaccination, en terrain connu.
Le personnel de santé et les mem-bres des corps constitués, les premiers à se faire vacciner, ont l'avantage de la maîtrise du processus en lui-même, pour les premiers, et le sens de la discipline pour les seconds.
Les responsables du dispositif de vaccination pourront donc, le cas échéant, repérer les insuffisances et y remédier.
Il faut dire que cette première phase est partie pour durer plusieurs mois. En effet, la population à vacciner devrait avoisiner les 2 millions de personnes.
Les candidats à la vaccination seront, bien entendu, disséminés à travers le pays, de sorte à ce que les 8000 points réservés à la vaccination seront sollicités. C'est là un très bon exercice pour jauger la performance du dispositif mis en place, tant au plan logistique qu'en renfort humain.
Cela pour dire que l'entame de cette vaste opération, la première du genre à l'échelle de la planète, ne sera pas très visible, en ce sens qu'il n'y aura pas de «vaccinodromes» dans les grandes villes du pays. Durant plusieurs mois les vaccinations se feront dans la discrétion des salles de soins des hôpitaux, notamment. L'opération, inédite dans sa forme, sera visible à partir de la fin du printemps lorsqu'on arrivera à la phase «grand public» où l'ensemble de la population dite non prioritaire sera invitée à se faire vacciner. Entre- temps, les équipes dédiées à la campagne de vaccination auront acquis assez de savoir-faire pour gérer un afflux massif de citoyens. Un exercice difficile et sans précédent dans le pays, sachant qu'il s'agira de vacciner plus d'une quinzaine de millions de personnes. Ce nombre ne relève pas d'un record à battre, mais d'une impérieuse nécessité pour obtenir l'immunité collective recherchée à travers la vaccination de masse.
En effet, l'obligation de vacciner entre 60 et 80% des adultes est une condition sine qua non pour espérer se débarrasser du coronavirus et reprendre une vie normale.
Le grand challenge des autorités sera de convaincre une majorité d'adultes algériens, sachant que l'acte vaccinal n'est pas obligatoire. Pour l'heure, en l'absence de sondages, on ne connaît pas la proportion des citoyens hésitants ou carrément opposés à l'acte vaccinal. Le ministère de la Santé se suffit de suppositions et appuie sa détermination à réussir dans sa démarche par une campagne de sensibilisation qui sera lancée sous peu. Cette initiative arrive à point nommé pour contrecarrer les campagnes anti-vaccination qui fleurissent sur les réseaux sociaux. L'enjeu est très important pour le pays, d'autant que tout le monde se souvient de l'échec patent de la campagne anti-rougeole en 2017.
Face à la pandémie, l'Algérie a l'avantage de compter dans sa communauté scientifique des personnalités dont la crédibilité ne fait pas de doute et qui disent tous la même chose concernant la nécessité de la vaccination. Cette unanimité du monde scientifique algérien, qui n'existe pas ailleurs, répare l'échec de 2017 et amène à espérer une mobilisation populaire, lorsque la campagne deviendra massive.
La seule entrave sérieuse à la vaccination sera paradoxalement une sérieuse baisse des contaminations à la fin du printemps. Les Algériens pourront ne pas sentir la nécessité de se vacciner, tant le Covid-19 sera en recul. La difficulté sera d'expliquer aux citoyens le sacro-saint principe de l'immunité collective. On n'en est pas encore là.
Le défi de l'heure consiste plutôt à alimenter le pays en doses de vaccins en nombre suffisant pour éviter des ruptures d'approvisionnement. C'est la grande question de l'heure. Les Allemands ont échoué à cet exercice. Il faut tirer les enseignements de cet échec et l'éviter au pays.

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