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Des voix appellent à un mandat présidentiel de transition

Un choix contraignant

Les Algériens n’éliront pas une «portion de président» tout juste bon à accompagner une transition.

Le débat entre un processus constituant et une présidentielle sans transition est en passe d’être clos, en ce sens que les arguments développés par les partisans du retour rapide à la légalité constitutionnelle semblent convaincre l’opinion nationale, au contraire des tenants d’une Assemblée constituante qui remettrait tout à plat au risque de faire prendre à la nation le risque d’un chaos, dont il serait quasi impossible d’en sortir. Les Algériens qui ont admis la nécessité de passer directement au scrutin universel à condition de réunir les conditions de sa tenue dans la transparence, en sont à débattre de la mission et des prérogatives du prochain président de la République.
Il est des voix qui estiment nécessaire de baliser le processus post-électoral, à l’effet d’obliger le nouveau chef de l’Etat à un comportement dicté par avance, voire à limiter l’exercice de la responsabilité à un seul mandat. L’objectif des défenseurs de cette thèse consiste à différer la période de transition à après la présidentielle. En gros, il s’agit de contourner le refus de l’ANP et la présidence de l’Etat à concéder une phase transitionnelle, car anticonstitutionnelle, en organisant le scrutin présidentiel, mais dans un cadre presque anticonstitutionnel, pourrait-on dire. Et pour cause, cette démarche débouche inéluctablement sur une phase tout aussi «incertaine» que celle que traverse le pays présentement.
Les partisans d’une «présidence de transition» ne font rien d’autre que proposer un second épisode à la crise actuelle, en la métamorphosant en crise politique majeure. Il suffit de coller au prochain magistrat du pays l’étiquette de «transition» pour en faire un «président entre deux portes». Pareille posture ne permettrait certainement pas à n’importe quel président, quelles que soient sa détermination et sa popularité, à transcender les clivages politiques pour assumer pleinement le mandat qui lui aurait été accordé par une majorité d’électeurs. Outre que la probabilité d’un second tour est très forte, ce qui suppose des alliances pré-électorales et entre les deux tours, la fragilité «naturelle dans toute démocratie», qui en découlera, s’en trouvera aggravée par un statut politique «a minima». En effet, il est clair que l’opposition, comme partout ailleurs, ne se privera pas de rappeler au prochain président son caractère transitoire et fera tout pour l’empêcher d’user des instruments que lui donne la Constitution pour exercer ses fonctions.
Il est entendu que ladite Constitution devra être amendée par voie référendaire, que les Assemblées élues doivent être renouvelées dans le courant du premier mandat, qu’un sérieux débat national doit être lancé pour asseoir les bases d’un Etat de droit. Tous ces chantiers relèvent de l’évidence et aucun candidat à la présidentielle n’omettra de les intégrer dans son programme électoral. Mais il faut aussi dire qu’un programme électoral, ce sont aussi des engagements économiques, sociaux et culturels. Les prétendants à la magistrature suprême doivent dire leur conception de l’école, de l’université, de la santé… Les Algériens n’éliront pas une «portion de président» tout juste bon à accompagner une transition. Dans leur esprit, une présidentielle honnête, signifie une reprise en main des affaires du pays. L’Algérie ne peut pas se permettre le luxe d’un «à-peu-près» qui durera cinq longues années.
Le prochain président ne doit pas souffrir d’une image amoindrie par la qualification de «transitoire», mais un chef d’Etat de plein exercice qui représentera l’Algérie sur la scène internationale. On voit mal des partenaires étranges prendre au sérieux un président-gestionnaire d’une période de transition. Il serait vite assimilé à un intérimaire.
Le pays est déjà sous la présidence d’un intérimaire. Peut-on rallonger cette période hésitante sur 5 autres années ? C’est impensable, cela mettrait l’Etat dans une position inconfortable, avec le risque que cette transition devienne «permanente», à force d’avoir des présidents successifs ne disposant pas du capital politique, à même de jouer un rôle institutionnel majeur. En somme, l’Algérie a besoin d’un vrai président, et non pas de jouer à la transition qui n’en finit pas.

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