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Etablissement hospitalier universitaire «1er-Novembre» d’Oran

Un hôpital pas comme les autres

Pourquoi opter pour les soins au niveau de l’EHU alors que ces mêmes services sont disponibles dans tous les hôpitaux et centres d’oncologie des autres wilayas ?

De tradition, il est peu bavard. Il est tout attaché à la gestion des affaires de l’Etablissement hospitalier du 1er-Novembre situé à l’Usto, dans la partie est de la ville d’Oran. Celui-ci reçoit, quotidiennement, des milliers de malades venant de toutes les régions du pays, en plus des 15 wilayas de l’ouest et du sud-ouest du pays. Il ne l’est pas cette fois-ci. En sortant de son silence, le directeur général de cet établissement hospitalier géant, d’Oran, le docteur. Mohamed Mansouri, tire la sonnette d’alarme en revenant longuement sur le sujet des déplacements des malades cancéreux des autres wilayas vers Oran pour le traitement de la chimiothérapie post-opératoire, tout en abordant les incidences qui en découlent en prenant en charge les malades sollicitant un tel soin, dispensé pratiquement un peu partout dans le pays, en particulier dans l’Ouest du pays. Dans ce volet, les charges financières sont d’autant plus qu’importantes que tout l’EHU en pâtit au vu de ce flux croissant que connaît cet établissement.
Le docteur Mansouri a, en ce sens, souligné que «cela représente «une grande charge financière supplémentaire pour l’établissement». Sur sa lancée, il a ajouté que «les malades cancéreux, venant d’autres wilayas et bénéficiant d’interventions chirurgicales au sein de l’EHU, refusent, après avoir été opérés, de suivre leur traitement de chimiothérapie post-opératoire chez eux, malgré la disponibilité du traitement dans leurs wilayas d’origine».

Le DG s’explique
Toute la problématique, qui est à poser avec acuité, mérite un traitement de choc et une réflexion sérieuse. Pourquoi donc opter pour les soins au niveau de l’EHU alors que ces mêmes services sont disponibles dans tous les hôpitaux et centres d’oncologie des autres wilayas ?
La réponse est à apporter par les patients. Cependant, faut-il le souligner, cet établissement est, selon plus d’un patient et plusieurs proches et famille des malades, victime de son aura, de son prestige et des hauts soins qu’il prodigue, cet EHU, prototype en Algérie, mis en place à la faveur de la révision de la carte sanitaire de la wilaya d’Oran décidée en 2003 par Mourad Redjimi ex-ministre de la Santé, de la Réforme hospitalière et de la Population.
Un tel engouement affecte et impacte sérieusement la gestion financière de l’établissement. Le docteur Mansouri avouera en ce sens, affirmant que «les malades préfèrent rester à l’EHU et suivre le traitement de chimiothérapie ici, alors que celui-ci est dispensé ailleurs.
C’est une charge financière supplémentaire pour notre établissement, car les médicaments dont nous disposons doivent normalement être destinés aux malades d’Oran».
Des langues se délient, ces derniers jours, faisant tache d’huile en tentant, vainement, de ternir l’image de cet établissement faisant des jaloux aussi bien au niveau local qu’à l’étranger. Des discours creux et sans aucun fondement sont allés jusqu’à alerter l’opinion publique en faisant état de la disette frappant l’établissement, comme quoi les médicaments destinés aux cancéreux sont rares.

Pas de disette des médicaments
«Faux et archifaux». Niant ce fait, le docteur Mansouri dira que «tous les produits disponibles à la pharmacie centrale des hôpitaux sont disponibles à notre niveau, sauf s’il y a une rupture à l’échelle nationale». «Actuellement, nous disposons des médicaments pour cancéreux», a-t-il assuré. Prendre en charge en matière de traitement en chimiothérapie des malades d’autres wilayas est au détriment des malades de la wilaya. «C’est inacceptable car, chaque malade doit avoir son traitement dans sa ville de résidence», a souligné le directeur Mansouri expliquant que «c’est illogique de faire un déplacement de 200 à 300 km pour suivre sa chimiothérapie, alors qu’elle est dispensée dans sa ville». Cette problématique est, à plus d’un titre, à poser au niveau local, à Oran. Le directeur général de l’EHU dira dans ce chapitre que «même dans la wilaya d’Oran, chaque centre d’oncologie devrait assurer le traitement de la population d’une circonscription bien définie». «Il existe cinq centres à Oran, à l’EHU, au CHU, à l’hôpital d’El Mohguen, à l’hôpital de Aïn El Türck et au centre anticancer de Misserghine», a-t-il énuméré, expliquant que «ces établissements ont été lancés selon une répartition géographique précise».

Un hôpital pas comme les autres
En Algérie, il existe 70 centres d’oncologie qui s’occupent des cancers, c’est-à-dire un centre au minimum par wilaya pour prendre en charge les malades en dispensant le traitement de chimiothérapie. Le ministère les a dotés d’au moins quatre oncologues pour chaque centre et de moyens
financiers par rapport à la population à couvrir. Pour le docteur Mansouri, ce «rush» pour les services de l’EHUen matière de lutte contre le cancer «a mis à mal» les autres services, puisque pas moins d’un milliard de DA est consacré à l’achat des médicaments de traitement du cancer, alors que les autres services restants (45 services) se partagent le 1,4 milliard DA restant, sachant que l’enveloppe
destinée aux produits pharmaceutiques est de 2,4 milliards de DA. Il a précisé que les autres services, en dépit du travail exceptionnel qu’ils font, ont besoin de nouveaux équipements, de praticiens et de formation, entre autres. «Chose impossible pour le moment en raison de la crise. Mais, si nous pouvons nous occuper seulement de nos malades d’Oran et centraliser le traitement des autres dans leurs wilayas respectives, la situation s’améliorerait inéluctablement», a soutenu le docteur Mansouri, rappelant que son établissement «n’a pas de budget, mais des subventions de l’état car, c’est un établissement à caractère spécifique, régi par une comptabilité spéciale et non pas un établissement à caractère administratif comme les établissements publics hospitaliers». Les solutions ne manquent tout de même pas, la contractualisation avec les organismes de la sécurité sociale, qui, selon le DG de l’EHU, «s’impose». «Elle pourrait améliorer la situation et faire rentrer de l’argent à l’hôpital», a-t-il, estimé, ajoutant que «cette contractualisation tarde à venir». «Nous n’avons commencé cette opération que dernièrement avec les services de cardiologie et de cardio-chirurgie» a-t-il dit ajoutant que «nous souhaitons pouvoir le faire avec les autres services le plus tôt possible». Des responsables de plusieurs services, comme ceux de cardiologie, de neurologie, d’urologie, de gastroentérologie et de gynécologie, entre autres, ont, pour leur part, appelé à plus de coordination avec les établissements sanitaires des autres wilayas pour une meilleure prise en charge des cancéreux, sans pour autant bouleverser l’équilibre de l’EHU. En chiffres, l’EHU a assuré, depuis le début de l’année en cours, plus de 10 000 actes chirurgicaux, plus de 220 000 consultations et près de 45 000 hospitalisations.

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