{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Centre anticancer d’El Hassi d’Oran

Un leucémique de 15 ans mis à la porte

Deux praticiens du centre d’El Hassi, flegmatiques, se sont ligués contre Mohamed.

Qui a décidé d'infliger cette rossée à Mohamed Bezegrane, cancéreux âgé à peine de 15 ans. Celui-ci devrait être récompensé pour son audace puisqu'il a affronté, samedi dernier, le ministre de la Santé pour lui faire savoir tous les maux qui rongent son secteur, après avoir été chassé du centre anticancer d'El Hassi. Opprobre, pleutrerie ou fait de vendetta; ô combien de comportements répréhensibles! La médecine a perdu sa noblesse, si ce n'est l'intervention des praticiens du service oncologie et la direction de l'EHU d'Oran qui ont sauvé ce qui reste d'un secteur aux prestations tant honnies et des comportements réprouvés par les Algériens.
A l'EHU, on a assisté et admis le petit Mohamed pour le prendre en charge alors qu'il a risqué de se retrouver dans la rue après qu'il eut été chassé, manu militari, par deux spécialistes du centre anticancéreux d'El Hassi. Mohamed Bezegrane est orphelin. Il est venu de Tiaret dans l'espoir de recevoir des soins nécessaires et vaincre la maladie méchante le terrassant, la leucémie. Tout a basculé autour de lui et sa mère l'accompagnait lorsqu'il a été exprimer son cri de détresse au ministre, dépeignant, avec force détails, la situation affligeante à laquelle il a eu droit dans le centre d'El Hassi.
Il n'a rien laissé au hasard en déplorant l'abandon auquel il a été livré alors qu'il est gravement malade. Sa mère, sans aucun soutien, ne sait plus à quel saint se vouer hormis de pleurer sur l'avenir et le devenir de son fils dont l'état de santé se dégrade de jour en jour. Au lieu de prendre tous ces éléments en compte, des praticiens du centre anticancer d'El Hassi se sont ligués contre Mohamed en faisant valoir leur pouvoir, en se vengeant du malade.
Dimanche matin, Mohamed Bezegrane et sa mère ont été surpris par la visite d'un praticien leur tenant un discours dépassant le seuil de l'entendement.
Le visiteur de la première heure, d'un ton revanchard, s'est adressé à Mohamed, alité, lui reprochant, en le tançant, le fait qu'il se soit plaint au ministre. «Nous te remercions beaucoup Mohamed pour les propos que tu as tenus contre nous en t'adressant au ministre», a lâché ce praticien avant de sommer la mère de Mohamed de «plier bagage et se préparer à quitter les lieux», dira la mère du malade.
«Aller à l'EHU ou rentrer à Tiaret ou ailleurs on s'en fiche, nous a sommé ce praticien», ajoute-t-elle, expliquant que «j'ai assisté impuissante à ces propos choquants.
Mon fils, Mohamed, s'est tout de suite mis à pleurer», a confié à L'Expression, la mère de Mohamed expliquant que «nous ne savons plus quoi faire ni à quel saint se vouer en ayant droit à cette sentence, à savoir quitter illico presto l'hôpital». «Nous avons temporisé un peu espérant que ce praticien puisse revenir sur sa décision», a-t-elle ajouté.
En vain. «Une autre femme, vraisemblablement professeure, est venue à son tour. Elle répond à l'initial de S. Celle-ci a été intraitable en nous harcelant d'un ton sec», a enchaîné la maman de Mohamed, la gorge nouée. «Vous n'avez pas encore préparé vos effets», nous a signifié cette femme, a ajouté la mère de Mohamed. Cela s'est passé moins de 24 heures après la visite du ministre de la Santé dans ce centre.
Ayant longuement écouté l'enfant se plaindre, le ministre n'a pas laissé l'affaire passer inaperçue dès lors qu'il a marqué sa désapprobation du comportement du personnel médical dudit centre en lui réitérant le droit de tout Algérien aux soins.
D'ailleurs, il a fait savoir que «le droit aux soins était consacré par la Constitution». Mais le mal est profond.
Quelle sera donc la suite à donner à une telle scène surréaliste? Toutefois, le directeur de la santé d'Oran s'est déplacé à l'EHU d'Oran et rencontré la mère de Mohamed pour la rassurer en lui affirmant que «ces praticiens insolents seront sanctionnés».
Le médecin est censé apporter le sourire, le confort, le réconfort et l'assurance au malade et non pas le museler ne lui laissant aucune chance pour exprimer son mal.
Et l'on attend ces fameuses sanctions pour qu'elles servent d'exemple ne serait-ce que pour redonner de la noblesse aux travaux de recherche sur l'uranium de Pierre et Marie Curie, symbole du dévouement pour l'humanité.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré