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Décès d’Ahmed Benaoume, fondateur du groupe de presse «Er-Raï»

Un passionné au rêve brisé

Il y avait beaucoup de «romantisme» dans l’idée qu’il se faisait de la mission du journaliste.

Le fondateur du groupe de presse «Er-Raï», Ahmed Benaoume, est décédé dans la nuit du lundi à mardi à Marseille (sud de la France) à l’âge de 72 ans, des suites d’une longue maladie, a-t-on appris de ses proches.
Le défunt, plus connu dans les milieux de la presse sous le prénom de Moussa, a rendu l’âme après avoir longtemps souffert de problèmes cardiaques. Il a subi dernièrement plusieurs interventions chirurgicales au niveau du cœur. Feu Ahmed Benaoume a fondé à Oran le groupe de presse «E-Raï» dont les titres ont cessé de paraître à partir du mois d’août 2003. Ce groupe, lancé avec plusieurs journalistes, éditait deux hebdomadaires «Détective» et «Er-Raï» ainsi que deux quotidiens «Le journal de l’Ouest» en français et «Er-Raï» en langue nationale. Ainsi résumée, la vie et l’œuvre du défunt peut paraître anodine. Pourtant, l’homme a marqué toute une génération de journalistes. Il a été, au tout début des années 90, l’un des pionniers de la presse oranaise. Il a créé avec un groupe de journalistes des quotidiens publics Horizon et El Djoumhouria l’hebdomadaire Détective. Ce fut une expérience fabuleuse pour nombre de jeunes journalistes qui faisaient leurs premiers pas dans le métier. Sans être lui-même du métier, mais parce qu’il avait une passion sans limite pour le journalisme, il en avait fait une sorte de mission. Il y avait beaucoup de «romantisme» dans l’idée qu’il se faisait de la mission du journaliste. Il en parlait comme en parlerait un vieux routier qui avait connu les temps des grands reportages, des enquêtes bien ficelées, peu importe le temps que ça prendrait pour les réaliser. De fait, il se voyait dans chacun des journalistes de ses autres rédactions. Il dépensait sans compter pour un seul papier. Il ne voyait pas la quantité, mais pensait que chaque article avait sa vie, sa mission et son impact. Bref, la comptabilité, ce n’était pas son fort, mais il avait pour lui, un amour inconsidéré du métier de journaliste. Bien que piètre gestionnaire au plan financier, il s’est battu pour ces journaux et rêvait d’en faire de grands titres. Il n’avait que des amis dans la presse et L’Expression en faisait partie.
Son parcours dans le monde des médias s’est fracassé à la réalité ingrate de la politique. Il a chèrement payé son positionnement contre l’ancien président de la République. Du jour au lendemain, il a perdu ses quatre journaux. Il est allé s’exiler volontairement à Marseille où il a trouvé la mort. Une vie professionnelle courte, mais très intense. Il y a laissé une empreinte indélébile.

De Quoi j'me Mêle

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