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Récupération de l’argent à l’étranger et des biens de l’état détournés

Zeghmati : le ministre qui ose

Pour le garde des Sceaux «la corruption a terni l’image de l’administration algérienne et a nui à la réputation de ses fonctionnaires».

Il n’a pas peur des mots, comme il n’a pas peur d’agir. Le nouveau ministre de la Justice dit les choses telles qu’elles sont tout en affichant une redoutable volonté de les changer. «La corruption a terni l’image de l’administration algérienne et a nui à la réputation de ses fonctionnaires», a lâché, sans détour, Belkacem Zeghmati, en marge de l’installation, hier, de Mme Benyahia Farida au poste de présidente du Conseil d’Etat (CE) en remplacement de Mme Soumia Abdelsadok. Il a affirmé que la corruption dans le pays «ne se limite pas au détournement des deniers publics et à l’enrichissement illicite mais s’étend au détournement des biens publics par des décisions émanant de l’administration». Une situation qui doit changer car il y va de l’autorité de l’Etat. Et c’est là le rôle de la justice administrative, le Conseil d’Etat en tête, comme l’a expliqué Zeghmati qui tient absolument à le lui faire jouer. Un rôle «tout aussi important que celui dévolu aux juridictions ordinaires», a-t-il expliqué. Il n’est pas seulement important, mais même vital en cette période de grande lutte contre la corruption en Algérie. Surtout après la levée du voile sur une corruption à grande échelle qui a touché tout le système et a risqué l’effondrement même de l’Etat. Belkacem Zeghmati en a conscience et l’a bien exprimé, hier, en évoquant une corruption «flagrante et organisée». Il a même parlé de décisions «arbitraires» prises par l’Administration, avec la complicité des ex-hauts responsables et fonctionnaires de l’Etat. Cela a bien évidemment été établi après les innombrables arrestations de walis, chefs de daïras, responsables d’agences foncières et bien d’autres. Face à une telle situation «la justice se trouve à la croisée des chemins, étant sous les regards des autorités et de la société qui attend d’elle beaucoup pour rétablir l’autorité de l’Etat et cristalliser les droits des citoyens» a reconnu le ministre ne manquant cependant pas d’assurer que «la justice est attendue par tous, pouvoir et peuple, elle doit restaurer l’autorité de l’Etat». «La conjoncture difficile que traverse notre pays fait reposer sur le Conseil d’Etat une énorme responsabilité pour contribuer efficacement à la lutte contre ce phénomène et contre les détournements de biens publics par des procédés frauduleux et des décisions illicites qui en résultent», a estimé Zeghmati, appelant cette institution à trancher le cas de ces dossiers «conformément à la loi et en toute neutralité, objectivité et indépendance» en vue de récupérer les biens détournés ou dilapidés sans droit.
Le garde des Sceaux a, également, invité l’administration à saisir la justice pour faire annuler les décisions illicites et ainsi mettre un terme aux situations et statuts illégaux qu’elles ont créés. «C’est ce qu’attend tout Algérien en ces moments» a dit Belkacem Zeghmati qui se lance ainsi dans un nouveau combat. Après celui de la récupération de l’argent détourné, le garde des Sceaux ouvre un nouveau front : la récupération des biens publics dilapidés.

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