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Bouira

Désenclavez ces hameaux!

Tout au long de l'été, les vendeurs dictent leur loi. Une citerne d'eau potable est livrée moyennant 600 DA.

«Les zones d'ombre». Ce terme, mis en valeur par le président de la République, a fait délier les langues de responsables qui, de tout temps, ont préféré mettre en évidence des régions plus ou moins développées. À l'heure actuelle, même dans ces zones d'ombre, il y a des contrées qui sont, dans le noir total. Le wali et les caméras qui l'accompagnent n'oseront jamais aller dans ces parties de la wilaya qui n'ont à ce jour pas goûté aux délices de l'indépendance. L'exemple reste celui d'un village dont on a rapporté les souffrances, il y a plus de quatre années.
En 2020, la situation est identique et rien ne semble bouger dans ce hameau. Ighil Nath Mohand est un village qui regroupe plus de 500 personnes. Situé à environ 10 kilomètres du chef-lieu de la commune de Ouled Rached, à la limite de la wilaya de Bordj Bou Arréridj, ce village manque de tout. Au regard de la dynamique qui caractérise l'ensemble du territoire de la wilaya, les habitants se disent lésés et considérés comme des laissés-pour-compte. Le gaz, l'AEP, l'assainissement, les routes, l'emploi, sont autant de doléances soulevées par les citoyens par de nombreux écrits transmis au wali et aux diverses administrations.
L'inexistence d'opportunités d'emploi est à l'origine de l'exode vers les villes. Même la présence des carrières aux alentours de la commune n'a pas profité aux jeunes de cette contrée qui, quotidiennement, se rendent à Zriba, Bechloul et Bouira pour essayer de s'occuper et amasser quelques sous. Même ces déplacements sont difficiles, eu égard à l'inexistence de moyens de transport. Les chauffeurs clandestins restent maîtres des lieux et travaillent à leur guise.
Ce manque de possibilités d'emploi a fait du chômage un fantôme qui hante les esprits, mais est aussi à l'origine de l'émergence de graves fléaux sociaux comme la consommation de stupéfiants, l'augmentation des vols et une déperdition des valeurs d'antan, qui dominaient dans les villages. Le village ne dispose d'aucune structure de jeunesse en mesure d'occuper cette frange de la société qui est livrée à elle-même.
Le manque d'eau et la promesse de raccorder le village au réseau de transfert, depuis le barrage Tilesdit, est un autre fait qui complique la vie au quotidien. Là aussi et tout au long de l'été, les vendeurs dictent leur loi. Une citerne d'eau potable est livrée moyennant 600 DA. Le gaz butane reste la seule énergie disponible. Devant la hausse du prix de la bouteille surtout en hiver, où la consommation est plus importante, certains jeunes ont bravé le danger, violé la loi pour ramasser le bois dans les forêts alentours et le vendre. «La situation de pauvreté, le désespoir d'accéder à un poste d'emploi et la nécessité de compter sur soi poussent les jeunes à basculer dans l'illégalité», pense un sexagénaire qui précisera que la région s'est levée contre les fossoyeurs de la République pendant toute la décennie noire. L'agriculture, qui reste l'unique opportunité susceptible de résorber une bonne partie de la population, connaît un faible essor.
Les divers programmes retenus ne connaissent pas une grande avancée. Quelques familles ont investi dans l'apiculture, surtout que le village est entouré d'une forêt dense. La commercialisation du produit freine l'activité. L'agriculture continue à être traditionnelle et se résume à nourrir la petite famille. Sur le plan de la couverture sanitaire, la région souffre d'une faiblesse majeure, puisque la seule structure, une salle de soins, ne répond pas aux exigences de la population. Ne pouvant pas assurer les services les plus élémentaires et appropriés, le manque de fournitures médicales telles que les médicaments, le manque de personnel médical, obligent dans de nombreux cas les patients à aller vers les hôpitaux des villes voisines. Les villageois d'Ighil Nath Mohand continuent à croire en l'avenir, eux qui ont longtemps souffert du fléau du terrorisme. L'inscription de plusieurs projets d'utilité publique et la détermination de l'administration locale à concrétiser ses promesses sont des faits qui sortiront le village de son isolement et mettront un terme à des années d'oubli et de marginalisation. Pour cela, les villageois sollicitent l'intervention directe du wali et des autorités concernées pour les sortir du cercle de la misère et des privations qui leur sont imposés depuis des années. 

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