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Travail des enfants en été

Halte à l’exploitation des mineurs!

Il semble que la crise sanitaire qui a affecté beaucoup de familles à revenus moyens, a obligé les plus démunies à envoyer, à contrecœur, leurs enfants mineurs en quête de travail pour aider à subvenir à leurs besoins.

Quand certains adultes ont choisi de tourner le dos au travail, des enfants en bas âge ont mis de côté leurs jeux et toutes leurs fantaisies en désertant même les bancs des écoles, pour se lancer dans un monde qui n'est pas le leur encore, celui du travail et de la sueur au grand dam des parents qui ne sont pas toujours consentants, ni favorables à un tel revirement. Sans se poser trop de questions, ils ne se rendent pas compte qu'ils se noient dans un milieu qui leur vole leur innocence, voire leur insouciance en faisant d'eux des adultes avant l'heure. Ils sont filles et garçons, petits, déguenillés et maigrichons, à constituer un triste décor dans des coins de marchés informels, sur les autoroutes, les plages et même des ateliers. Il semble que la crise sanitaire, qui a affecté beaucoup de familles à revenus moyens, a obligé les plus démunies à envoyer, à contrecoeur, leurs enfants mineurs en quête de travail pour aider à subvenir à leurs besoins.
La société civile dénonce
«Il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir...«Cette situation est illustrée quotidiennement sur les autoroutes et dans les marchés. Il faut dire que les chiffres officiels relatifs au travail des enfants sont malheureusement loin de refléter la réalité...», regrette le porte-parole du Réseau national pour la défense des droits de l'enfant Nada. Pour lui, malgré l'existence d'un important arsenal juridique pour la protection des enfants de toute sorte d'exploitation, ce phénomène réel, mais invisible existe dans plusieurs secteurs d'activité. Le travail des enfants, notamment en cette saison estivale ne cesse de prendre de l'ampleur. Chiffres à l'appui, le réseau Nada explique que près de 70% des enfants qui sont exploités économiquement sur le marché parallèle exercent une activité commerciale souvent familiale en tant que vendeur de galette, gâteaux, fruits et légumes...
Le responsable souligne que l'apparition du coronavirus a affecté des milliers de familles aux quatre coins de l'Algérie, ce qui explique l'explosion du marché informel et surtout la présence des enfants dans ce milieu. Le réseau Nada a récemment fait une étude sur le travail des enfants, celle-ci, selon le responsable concerne les willayas du Centre. Elle démontre que 55% des enfants exploités économiquement sur le marché parallèle sont âgés entre 15 et 18 ans, 31% entre 11 et 14 ans et plus de 13% entre 6 et 10 ans. Il faut dire que les chiffres restent approximatifs et la complexité de recenser «les enfants travailleurs» complique davantage la lutte contre ce phénomène qui prend de l'ampleur. Face à cette réalité, la société civile appelle les autorités à préconiser l'introduction d'amendements juridiques élargissant les missions de l'inspection du travail en matière de contrôle et d'inspection aux marchés parallèles en se focalisant sur la prévention et la vigilance pour protéger les enfants exploités.
ils occupent les champs et les autoroutes...
Le travail des enfants affecte notre société et compte parmi les problèmes sociopsychologiques qui touchent des milliers de familles. Malheureusement, ces enfants, livrés à eux-mêmes sont exposés au danger et le travail met en difficulté leur santé morale et leur sécurité physique... «Les enfants qui travaillent sont exposés à toute forme d'exploitation», indique Fatma Haddadi, avocate et militante des droits de l'homme. Elle tire la sonnette d'alarme en soulignant que le travail des enfants est interdit par la loi en Algérie, les articles de lois sont clairs. « La réalité est loin de répondre aux standards de protection légale.» Pour mettre un terme à ce fléau, l'avocate insiste en invitant les autorités à être plus rigoureuses et faire un état des lieux au niveau national pour cerner et éradiquer ce phénomène. Face à cette situation, il est impérativement urgent de créer des institutions pour le suivi et la promotion des droits de l'enfant, la création d'un observatoire national qui veille sur l'application des mesures une fois prises et aussi l'application des lois contre les exploiteurs.
J'ai 14 ans et je suis un homme!
Les circonstances et la situation sanitaire ont fait que certaines familles se retrouvant dans le besoin, envoient malgré elles leurs enfants dans le monde du travail. Dans les rues, livrés à eux-mêmes, parfois pieds nus, et souvent sans défense, debout durant de longues heures et sous un soleil plombant, ces enfants subissent et risquent leurs vies juste pour gagner quelques dinars... Condamnés à tourner le dos à leurs jouets, Khaled, Sarah, Meryem et Farès, nous racontent leur quotidien... Khaled, un jeune adolescent âgé de 14 ans, vient d'un quartier populaire de Zéralda, il a marqué son territoire sur un axe routier pas loin de chez lui. Il vient quotidiennement avec un couffin rempli de galettes préparées par sa mère. Il se comporte et parle comme un adulte.« Je viens quotidiennement sur cet axe routier pour vendre du pain préparé par ma mère, nous formons une équipe. Elle prépare toutes sortes de pain et moi je le vends et l'écoule avant que je ne rentre à la maison», nous raconte Khaled tout fier de lui.
Il ajoute: «C'est vrai que je n'ai que 14 ans, mais je suis l'homme de la famille. Ma mère me fait confiance et compte sur moi.» Pour lui, il doit absolument écouler sa marchandise avant que la nuit tombe. Pour les enfants rencontrés, c'est simple, ils ne se posent pas trop de questions, ils travaillent puisqu'ils doivent travailler. Plusieurs histoires pour un seul sort. Pour Sarah et Meriem, la situation est plus simple à leurs yeux, elles sont cousines et âgées respectivement de 14 et 10 ans. Elles prennent le bus tôt le matin et se dirigent vers la plage. Elles vendent des bouteilles d'eau fraîche, mouchoirs en papier, biscuits et autres. Les deux fillettes, timides et surtout méfiantes, n'ont pas voulu trop s'étaler sur leurs vies. Elles se sont contentées de nous dire qu'elles travaillent pour donner un coup de main à leurs parents. « Nous ne travaillons qu'en été. Le reste de l'année nous sommes à l'école», dit la plus jeune en regardant les autres enfants se baigner et s'amuser... Pour la cousine aînée, elle garde toujours un oeil sur sa petite cousine, puisqu'elle se sent responsable d'elle. «Nous venons sur cette plage, puisque c'est tout près de chez nous et tout le monde nous connaît», lance l'une d'elles. Sur cette même plage, plusieurs autres vendeurs mineurs se sont installés dans l'espoir de vendre leurs petites marchandises. Pour certains garçons, ils préfèrent de loin garder des parkings ou louer des parasols, tables et chaises aux estivants.
« C'est beaucoup mieux puisque ce n'est pas fatiguant et ça rapporte beaucoup d'argent sans faire d'efforts et se déplacer sous le soleil», nous raconte Farès, un jeune de 17 ans de Zéralda. «Depuis que les plages ont ouvert, j'ai loué cinq parasols, cinq tables et une vingtaine de chaises, comme ça je gagne mieux et je n'ai pas besoin de travailler toute la journée», ajoute-t-il en soulignant qu'il est obligé de travailler puisque ses parents sont divorcés et que chacun d'eux a refait sa vie. Malheureusement, la misère sociale est un monde à lui tout seul... Entre irresponsabilité des parents, absence, pauvreté, problèmes sociaux et autres, le droit à une vie saine et sauve se perd. Ce fléau s'accentue et prend de l'ampleur dans les grandes villes où presque personne ne connaît personne....

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