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L'innocent targui au «col des Genêts»

Un matin, à Tizi Ouzou, le tribunal criminel présidé par la terrible, mais compétente Farida Bouamrane, jugeait un Targui, complètement dépaysé par la grave accusation et le relief de la région. Il a dû se farcir plus d'un millier de kilomètres, du Grand Sud à la Grande Kabylie pour être entendu autour d'une très grave accusation: «Appartenance à un groupe terroriste», avec le risque d'écoper de la perpétuité, à défaut de la peine capitale, peine prononcée, mais suspendue depuis l'affaire de 1993, de l'attentat à «la bombe de l'aéroport «Houari Boumediene»!
Les magistrats du tribunal criminel de Tizi Ouzou et les jurés avaient de la peine à suivre son unique réponse qui était celle-ci: «J'ai égaré mon mobile dans le désert et depuis qu'il a été retrouvé par les services de sécurité, je n'ai plus fermé l'oeil.» Mais pour l'initié en matière de tribunal criminel, chaque détail compte. Tout est pris en compte. Un mot lancé de travers, un lapsus-lingue, une expression dite gauchement, et nous passons des «ruades» du malheureux Targui, dépaysé, sonné et tourmenté à l'extrême! Sonné, parce qu'il était entré dans le couloir menant à la salle d'audience, il faisait l'objet d'étroite surveillance, digne des plus grands criminels de notre ère! Dans la salle d'audience, il a fallu toute la patience, la classe et l'expérience de Bouamrane, la présidente du tribunal criminel, qui a bien regardé au fond des yeux l'accusé, en écoutant bien ses réponses claires et sans équivoque pour s'apercevoir que le pauvre mec n'était pas celui dont les coordonnées étaient sur l'arrêt de renvoi, qu'elle avait sous les yeux. à un moment donné, on avait l'impression que la magistrate voulait arrêter subitement l ‘audience, s'excuser et cesser toutes les viles poursuites. Mais ces sacrées procédures l'en empêcheront, et donc, il lui faudra attendre les délibérations pour en faire une simple formalité. C'est ainsi que le Targui retrouvera la liberté, la beauté du «col des Genêts», l'aéroport Houari Boumediene de Dar El Beida (Alger), où les émouvants adieux des gendarmes étaient au rendez-vous, des gendarmes qui auraient bien voulu demander pardon à la suite des désagréments causés au pauvre et (heureusement sauvé) Targui. Bien plus tard, dans la même journée, ses proches le virent arriver chez lui, libre, sain et sauf, au Grand Sud, le sublime Sud!

De Quoi j'me Mêle

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