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Oran

Un mouton malgré tout

Dans plusieurs points de vente agréés et permanents, les moutons sont exposés, depuis plus d’un mois.

Les préparatifs de l’Aïd El Adha, prévu pour les premiers jours de la deuxième dizaine du mois en cours, sont bel et bien lancés, aussi bien par les ménages que par les maquignons, localement baptisés au nom de «moualines», les marchands de moutons. Il ne s’agit nullement d’une simple apparition, le commerce de circonstance l’oblige, tant que ça rapporte. Dans plusieurs points de vente agréés et permanents, les moutons ont, depuis plus d’un mois, envahi la cité, la ruralisant. Loin des racontars de beuveries et celles des cafétérias et des terrasses, les moutons de l’Aid El Kebir sont excessivement chers. Cela n’empêche en rien ces fêtards d’une journée, de rassasier leur désir en parcourant, comme dans les contes des fées, mille et un lieux en quête d’un mouton gros, bien garni, cornu et tutti quanti.
Peu importe le prix. Cette caste de société est, dans sa majeure partie, constituée d’affairistes, d’élus et de cadres hautement placés, ne sentant pas les «épines» les picoter en «forçant» leurs poches rien que pour céder aux caprices de leurs enfants très souvent gâtés, «mkalchine», mais aussi pour faire montre de la bulbe de leur richissime en dégageant les senteurs du «melfou» grillés par les barbecues qu’ils mettent en place devant les piscines de leurs somptueuses villas de Saint-Hubert, des Palmiers et de Canastel. D’autres, constitués de la classe ouvrière, ne sont aucunement arrangés par les aléas d’un marché en mouvement permanent, connaissant, d’année en année, la hausse du prix de ce bélier de sacrifice, si sacrifice il y a étant donné que les faibles bourses sentent, sans pouvoir rouspéter, tout le mal en sacrifiant leurs petites économies pendant que d’autres sacrifient leurs mensualités en les claquant en un temps record, dès qu’ils franchissent les frontières de ces écuries, vendant le charme d’une seule journée. À Oran, tout comme un peu partout dans le reste du pays, les prix des moutons varient entre 40 000 et 100 000 DA. Le mouton le moins cher est proposé à 38.000 DA, le moyen à 48.000 DA. Il est donc impossible de maîtriser les prix du bétail dans un marché qui échappe à tout contrôle. Mais, ces prix ne semblent pas démoraliser une certaine population, décidée à honorer le rite religieux. «C’est un devoir religieux à accomplir », dira un barbu, sûrement salafiste, ne voyant « aucun péché quant à exécuter la règle religieuse dans toutes ses formes». Pour plusieurs familles, le sacrifice de l’Aïd est beaucoup plus destiné aux enfants capricieux, question de vanter, chez ses copains, les mérites de sa famille en montrant qu’elle est apte à faire face à toutes les situations financières. Chez cette enfance, il n’est donc pas question de bafouer un tel passage. «Depuis plus d’un mois, mon fils ne jure que par le mouton. Il pense que s’en passer sera une humiliation vis-à-vis de ses compagnons», dira un parent.

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