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Le 11 décembre 1960, un acte réfléchi

Pour l'opinion internationale, estime Abdelmadjid Merdaci, les manifestations du 11 décembre 1960 ont valeur de plébiscite en faveur du FLN et de l'indépendance.

C'est un historien allemand qui avait qualifié les manifestations du 11 décembre 1960 comme étant un Dien Bien Phu politique. Portées par le peuple algérien à l'effet de démontrer qu'il s'était résolument engagé pour l'indépendance nationale, ces manifestations avaient emporté les derniers espoirs de la politique algérienne du général de Gaulle dans la perspective de la tenue du référendum du 8 janvier 1961.
A un moment où l'Assemblée générale des Nations unies devait se prononcer sur le Droit à l'autodétermination de tout un peuple dont les aspirations à l'Indépendance nationale et à la justice sociale n'étaient un secret pour personne. «La tournée des popotes» prévue par le président français ainsi que les resserrements des liens avec la hiérarchie militaire française n'iront pas sans provoquer des réactions et autant d'appels à manifestations de la part des ultras de la caste coloniale. C'est ainsi que, nous apprend Abdelmadjid Merdaci dans son intéressant ouvrage judicieusement intitulé Cinquante clés pour le cinquantenaire, Aïn Témouchent, première étape de la tournée, est marquée par d'imposantes manifestations d'Européens qui donnent lieu à des accrochages avec les services de sécurité: «Cela rajoute à la tension qui domine Alger où les Européens sont décidés à faire entendre leur opposition à la politique de Paris. Les premières manifestations européennes ont lieu, l'après-midi du 10 décembre, dans le quartier populaire de Belcourt où réside aussi une importante communauté musulmane.»
C'est ainsi que, nous apprend la même source, des passants musulmans sont pris à partie par les manifestants d'abord, puis à partir des balcons d'où sont tirés des coups de feu: «Les populations musulmanes de Belcourt sortent en masse d'abord pour porter assistance aux blessés et ensuite pour crier spontanément leur colère et leur attachement à l'Algérie algérienne. Abdelmadjid Merdaci mettra ensuite l'accent sur le fait que ce soulèvement s'étende progressivement vers Clos Salembier et que «le FLN, d'abord pris de court, s'engage dans l'encadrement du mouvement. Pendant que se cousaient les drapeaux algériens, les autorités, de crainte de voir la Casbah se joindre au mouvement, requièrent l'intervention de l'armée.
Sociologue et historien, l'auteur de Cinquante clés pour le cinquantenaire, nous apprend que les quartiers de Belcourt et Clos Salembier sont bouclés alors que les manifestations massives de ce 11 décembre se font sous les drapeaux algériens et aux cris de soutien au GPRA, à son président Ferhat Abbas et à l'Algérie algérienne: «L'armée tire faisant plusieurs dizaines de blessés et plus d'une centaine de morts.» Pour Abdelmadjid Merdaci, les manifestations populaires de décembre, largement médiatisées et amplifiées par la presse internationale, joueront un rôle décisif quant au devenir de l'occupation coloniale et du réalisme politique du général de Gaulle dans sa volonté de «se dégager de l'Algérie».
Pour l'opinion internationale, estime la même source, elles ont valeur de plébiscite en faveur du FLN et de l'indépendance: «Pour le GPRA, qui lance un appel à la cessation des manifestations, l'implication directe des populations et l'expression de leur choix offre l'opportunité de mieux peser sur les cours des négociations à venir.» Interrogé sur la portée d'une telle démarche rendue possible grâce aux Editions du Champ Libre, Abdelmadjid aura cette réponse d'une pertinence certaine: «L'urgence algérienne, qui interpelle prioritairement les pouvoirs publics, est de libérer et d'organiser l'accès aux archives de la guerre d'indépendance, sans peur ni frilosité.
Un demi-siècle après l'indépendance, il est imaginable et possible de revenir sur toutes les pages de cette histoire qui ne peut être assombrie par ses plus sombres pages que par le silence et les intérêts les plus sordides.» La bleuite, les harkis, la guerre fratricide entre le FLN et le MNA, à titre d'exemples énonce la même source, ne peuvent demeurer indéfiniment des points aveugles de l'histoire de la Libération nationale: «Il est absurde aujourd'hui de n'en parler qu'en dehors du pays ou de s'en informer dans les seuls travaux - souvent de qualité - qui proviennent de France.»

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