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"Soufisme et musique sacrée, un Hymne à la pensée augustinienne" (1re partie)

«Je fais partie de ceux qui prennent la parole pour réconcilier philosophie et actualité à partir des pistes de réflexions pour collaborer au devenir de l'humanité. Telle est la mission de la femme que je suis et qui est devenue adepte du Soufisme parce qu'il est tout simplement musique et philosophie.» Rachida Kalfat

Plusieurs mélomanes de Constantine m'ont interpellé au sujet du peu d'attention, semble-
t-il, accordé par mes soins à l'endroit de la musique sacrée. De leur point de vue, j'aurais consacré une place insignifiante à la communication sur le Sam'a faite, lors de la XIème édition de la rencontre internationale sur les Routes de la Foi, par Rachida Kalfat de l'université de Tlemcen. Bien qu'absent, n'ayant reçu aucune invitation, je ne pouvais nullement ignorer un tel événement dédié qu'il était au savoir, à la réflexion et à la recherche académique en rapport avec le soufisme en tant que phénomène social global. A vrai dire, cela ne m'a pas empêché pour autant de consacrer pas moins de quatre chroniques à une manifestation initiée, à l'occasion de la proclamation de «Constantine, capitale de la culture arabe», à l'effet de rétablir à la cité de Dieu - mais aussi des hommes - son identité mystique, la concilier avec sa vocation citoyenne et la consacrer enfin à sa mission éternelle et universelle. Comment pouvait-on rester insensible aux joutes d'une anthropologue passionnée, à plus forte raison lorsque son signifié est porté par son souci de partager une curiosité insatiable pour l'existence dans ses moindres recoins, de transmettre tout simplement le goût du questionnement cher au soufisme et le plaisir de comprendre les contrastes et paradoxes chers à la pensée augustinienne: «Je fais partie de ceux qui prennent la parole pour réconcilier philosophie et actualité à partir des pistes de réflexions pour collaborer au devenir de l'humanité. Telle est la mission de la femme que je suis et qui est devenue adepte du Soufisme parce qu'il est tout simplement musique et philosophie.»
«Soufisme et musique sacrée, Coalescence et Pléonastisme, un Hymne à la pensée augustinienne», tel est le titre générique de la communication où, à raison d'ailleurs, Rachida Kalfat se situe aux antipodes de l'ésotérisme en commençant par rassurer que la philosophie est indiscutablement musique. Usant d'un discours dialogique entre soufisme, musique et philosophie pour mieux poser la question de leur définition, elle se résout irrépressiblement à y ajouter ce qu'elle définit comme étant «Sacré»: «A cela j'ajouterai 'Sacré'' puisque notre axe de ce soir nous a inscrit dans la sphère de la musique sacrée. Sacré, je l'entendrai ce soir et demain et toujours, comme un réel appel augustinien, une véritable quête du sens profond des choses, à la manière du soufisme, l'homme de son origine naturelle et de son essence, de son origine pleinement humaine découvrant une réalité absolue qui transcende le monde terrestre et le rend réel car il a ce désir de vivre dans un espace sacré, cet espace qu'Augustin a nommé «La cité de Dieu» et j'ajouterai, La cité de la Raison. Cité de la Raison, cité de Dieu, cité de l'intelligence et de la clairvoyance telles sont les réelles définitions de al sofiyya, de philosophie et de musique, les trois à la fois qui n'en font qu'UN. Le «Un» cher à Augustin, à al Hallaj, à Jalal al Din al Rumi, à Abu Mediane Shua'yb et à Ibn Arabi.» Anthropologue avérée s'il en est, se situant le plus souvent aux antipodes des idées reçues, elle déroule son argumentaire d'une façon originale qui lui permet d'emprunter les rives de la République des Lettres, celle d'Augustin d'Hippone et de Lalla Buna qui fut un support incontournable à sa formation en anthropologie philosophique bien avant Rousseau et les écoles allemandes: «Je dirai donc que mon langage ne s'orne pas de maniérisme lorsqu'on s'engage à parler de soufisme et musique sacrée. J'ai été émerveillée de découvrir le penseur de Thagaste, à croire que sa naissance prémonitoire à T'HAgast ne pouvait donner que cette onomastique augustine, et le sens du prénom Augustín, du latin augustus qui signifie 'le vénérable'', 'le majestueux'', 'le con­sacré par les augures''.» Mais notre questionnement se poursuit côté alchimie du nom. «Il est que le nom est aussi un microtexte et s'attarder sur le destin de ce nom est une heureuse rencontre avec la philologie. C'est du côté latin et romanisation de sa ville natale que notre approche est d'arriver à une station révélatrice du sens d'Augustin non pas pour l'arracher à la romanisation du pays et de sa ville pour un retour à ses ancêtres uniquement, car Augustin, il est à moi, il est aux Numides, il est à tout le monde, il est à l'humanité entière et il n'est à personne. Il est comme il aimerait l'entendre, il est à Dieu, une formule qui correspond intimement à l'inspiration de son enseignement.» Une manière bien à elle de berbériser son nom, tout comme l'Occident qui a latinisé Ibn Sina en Avicenne, Ibn Baja en Avenpace, Ibn Rochd en Averroès et Ibn Farabi en Farabius: «Et la loi de la permissivité dans ce sens m'a permis de ne point m'interdire la berbérisation du nom d'Augustin tiré d'Auguste en HAgast (le T de Thagast étant le déterminant tout comme le T de Tamghart, Tagrart, Tamourt, Tabgayet.. Agast, signifiant en langue phénico- punique le lion d'où La ville des lions.» (A suivre)

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