65 Anniversaire du déclenchement de la guerre de libération
La lutte continue
«Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie Ont droit qu’à leur cercueil la foule vienne et prie. Entre les plus beaux noms leur nom est le plus beau. Toute gloire près d’eux passe et tombe éphémère; Et, comme ferait une mère, La voix d’un peuple entier les berce en leur tombeau!» Victor Hugo (Hymne)
La lutte du peuple algérien s’insère dans l’histoire de la résistance plus large du Grand Maghreb. Cet ouvrage décrit l’épopée de ce peuple depuis trois mille ans jusqu’à la colonisation française. Tout au long de cette «nuit coloniale» selon Ferhat Abbas, l’Algérie a connu aussi une tentative d’éradication de son identité. Après plusieurs révoltes durant près d’un siècle, les Algériens tentèrent aussi la lutte politique, mais c’est la Révolution de Novembre qui a permis l’indépendance et montré que les peuples sont nés pour être libres. Il faut rendre justice au peuple algérien, à ses composantes sans exception aucune qui ont arraché une victoire suscitant en son temps le respect des nations. L’indépendance acquise, les errements successifs et le refus de la mise en place d’un projet de société œcuménique, ont fait que l’aura de la révolution a été galvaudée.
Relatant justement les errements de ceux qui se sont emparés du pouvoir, Ferhat Abbas écrit : «En juillet 1962, l’indépendance acquise, nous nous sommes comportés comme un peuple sous-développé et primitif. Nous nous sommes disputé les places et nous avons tourné le dos aux valeurs et aux vertus qui nous ont conduits à la victoire.» Sa démission fracassante de l’Assemblée nationale constituante était inéluctable. Intervenue le 15 septembre 1963, cette rupture faisait suite à un profond désaccord avec la politique du président Ahmed Ben Bella. Désaccord qui permettra au premier responsable de cette Assemblée de dénoncer sans ambages «l’aventurisme» de son allié. Pour l’auteur de L’Indépendance confisquée, humilier une Assemblée souveraine est un geste extrêmement grave tant le procédé relève de la mystification, de l’action psychologique et laisse entrevoir le rôle que l’Exécutif entend réserver au législatif. Fidèle à ses idées, il sortira de son mutisme en mars 1976 date à laquelle il rédigera avec Benyoucef Benkhedda, Hocine Lahouel et Mohamed Kheïreddine un «Appel au peuple algérien» réclamant des mesures urgentes de démocratisation et dénonçant «le pouvoir personnel». (1)
Dans le même ordre Il y a 14 ans, dans une tribune au Journal Le Monde, le regretté Hocine Ait Ahmed publiait, à la veille du cinquantenaire du déclenchement de la Révolution algérienne, une contribution où il faisait le point sur le rêve algérien et les promesses de Novembre : «Cinquante ans après le lancement de la lutte armée, l’Algérie a plus que jamais besoin de renouer avec les promesses de Novembre. Et, par-delà ce que nous pensons avoir conquis ou raté, l’idéal de liberté auquel nous avons consacré nos vies parle-t-il encore aux nouvelles générations nées bien après l’indépendance et confrontées à tant d’autres problèmes ? Tout rêve de libération court le risque d’être brisé. Cinquante ans après, que reste-t-il des rêves de liberté, de dignité, de progrès et de justice qui furent à l’origine de la formidable aspiration de novembre 1954 ?
L’appel du Premier Novembre
Le coup d’arrêt porté à une aventure émancipatrice peut être brutal et difficile à surmonter. Mais l’élan libérateur est si fort que, même brisé, il en reste des fragments qui, épisodiquement, viennent relancer l’aspiration première. La répudiation de la liberté au moment même où l’on célébrait la libération du pays amputa l’esprit de Novembre de ce qui en faisait l’universalité et pouvait en assurer la pérennité (2).»
« C’est ce divorce, provoqué par des coups de force à l’aube de l’indépendance, qui endeuilla l’Algérie et continue à la hanter avec des soubresauts de plus en plus forts. La célébration du 50e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération ne peut avoir de sens pour les Algériens que si elle s’accompagne d’un bilan critique.
La liberté est un rêve de jeunesse et une conquête d’adulte A partir de 1991, nous avons connu une crise profonde qui a culminé avec une sale guerre qui a coûté la vie à deux cent mille Algériens. Comment, dès lors, ne pas être révolté par les célébrations folkloriques prévues par un régime qui dissimule sous une rhétorique patriotique et une image savamment peaufinée son absence totale de projet de développement du pays ? Nul doute : Novembre a encore des choses à dire aux Algériens. (…) L’histoire nous enseigne que toute guerre contre le terrorisme devient terreur d’Etat quand, sous couvert de lutte antiterroriste, les populations en deviennent massivement les victimes. (…) C’est dans ce sens qu’ils ont réécrit et dénaturé le message de Novembre. Si, au bout de sept années d’une terrible guerre, l’Etat algérien s’est doté des attributs de la souveraineté, le droit du peuple à l’autodétermination fut, d’emblée, bafoué car ceux qui venaient d’accaparer le pouvoir en empêchant l’Assemblée constituante de doter l’Etat d’institutions légitimes. Née dans une violence qui lui a été imposée par la colonisation, l’indépendance s’est construite autour d’une violence que lui ont ensuite imposée des militaires hostiles à toute forme d’expression et d’organisation de la société.
« (…) Cinquante ans après le soulèvement, le régime lance, dans un se ces bricolages fumeux dans lesquels il excelle, une démarche de réconciliation avec la France et les pieds-noirs. Pourquoi pas ? Il y a un temps pour la guerre et un temps pour la paix. Mais le problème, c’est le tapage qui fait du retour de ces derniers non pas une démarche individuelle et naturelle mais un succès et une nouvelle « preuve d’ouverture » du régime. Pour de multiples raisons, la France doit demeurer un partenaire privilégié de l’Algérie et de la région. Mais cette approche comporte une condition indispensable : un statut d’égal à égal et le respect mutuel des souverainetés. Nous en sommes loin. Notamment parce que le régime ne recherche auprès de l’extérieur en général et de la France en particulier qu’une légitimité et un soutien qu’il ne prend même plus la peine de solliciter auprès de son peuple. « (…). Les autorités, elles, ne s’y trompent pas. Elle savent que si la société est épuisée, exsangue après la guerre civile, si la détresse sociale amène chacun à chercher avant tout à survivre, si on assiste à un repli sur la sphère privée au détriment de l’action collective, si la course à l’argent devient un sport national, les émeutes récurrentes leur rappellent aussi que la situation est infiniment plus complexe et explosive. (…) Pour nous, Algériens, l’heure est venue de tirer ensemble les leçons de notre histoire, de nous écouter les uns les autres par-delà les différentes chapelles, de débattre de nos échecs pour rendre une actualité aux idéaux de Novembre et trouver les conditions de leur réalisation. C’est la seule garantie pour éviter une véritable bombe à retardement : la dislocation d’une majorité de la société exclue de toute retombée de la manne pétrolière et gazière. C’est l’unique voie pour soustraire le Maghreb à une instabilité permanente nourrie par l’absence de volonté réelle de réduire les tensions régionales qui empêchant tout processus d’intégration de nos pays. Il est décidément temps de procéder à la seule réconciliation qui vaille : celle d’Istiqlal et Houria.
Le FLN Canal historique a rempli sa mission
Souvenons-nous de l’Appel du 1er Novembre: «A vous qui êtes appelés à nous juger, ce sont là, nous pensons, des raisons suffisantes qui font que notre mouvement de rénovation se présente sous l’étiquette de Front de Libération nationale, se dégageant de tous les partis et mouvements purement algériens, de s’intégrer dans la lutte de libération sans aucune autre considération. But: l’indépendance nationale par: la restauration de l’Etat algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques. Le respect de toutes les libertés fondamentales sans distinction de races et de confessions. (...) Algérien!(...) Ton devoir est de t’y associer pour sauver notre pays et lui rendre sa liberté; le Front de Libération nationale est ton front, sa victoire est la tienne». (Appel du Premier Novembre).
Qui étaient ces révolutionnaires sans arme, sans moyens, sans troupes face à une colonisation qui paraissait durer mille ans? De simples citoyens autour de la trentaine d’âge, formés à la dure école de la vie et qui avaient une conviction gravée dans le marbre. Cette détermination non seulement sans faille vis-à-vis de l’adversaire commun était nécessaire et toutes les manoeuvres du pouvoir colonial pour atomiser le consensus ont échoué. A l’époque il n’y avait ni régionalisme ni prosélytisme. Seule la cause de la lutte pour la liberté était sacrée. A bien des égards, du fait du combat titanesque de ces pionniers qui ont fait démarrer l’Algérie à l’indépendance, nous sommes des nains juchés sur des épaules de géants. A l’indépendance nous étions tout feu tout flamme et nous tirions notre légitimité internationale de l’aura de la glorieuse Révolution de Novembre. La flamme de la Révolution s’est refroidie en rites
Qui se souvient aussi, des universitaires et intellectuels qui sont morts pour la patrie? Qui se souvient de ces jeunes filles et jeunes garçons qui ont quitté les bancs du lycée ou de la faculté pour aller au maquis? Qui se souvient, un exemple parmi des centaines, de Taleb Abderrahmane chimiste de formation, qui fut le concepteur des engins explosifs artisanaux Taleb Abderrahmane a eu une mort digne en face de la guillotine d’après son bourreau qui eut des regrets le concernant. Le jour de son exécution, l’injustice française de ce temps voulait lui amener un imam pour lui rappeler la chahada; Taleb Abderrahmane lui dit froidement: «Prends une arme et rejoins le maquis.»
Les défis du futur
A bien des égards, la Révolution a sa place dans le Panthéon des Révolutions du XXe siècle. Il est indéniable que le peuple algérien a souffert pendant 132 ans, soit environ plus de 48 000 jours de malheur, de sang et de larmes que nous gardons encore dans notre ADN et qui expliquent dans une large mesure notre errance actuelle Dans un environnement avec une chape de plomb, une vingtaine de patriotes décidèrent du déclenchement de la révolution. Ce fut l’épopée que l’on racontera encore dans cent ans. En effet, au bout d’un processus de près de 2800 jours de bombardements, d’exécutions sommaires, de tueries sans nom, l’envahisseur fut chassé du pays. Le tribut payé fut lourd: des centaines de milliers d’Algériens morts, plusieurs milliers de combattants morts, des milliers de villages brûlés et plus de deux millions d’Algériens déplacés avec des traumatismes que l’on gère encore de nos jours.
Que reste-t-il du FLN fondateur? Nul doute qu’il a rempli avec gloire et honneur sa mission historique Avons-nous été fidèles au serment du Premier novembre? Cette question nous devons nous la poser chaque fois que nous devons contribuer à l’édification du pays par un autre djihad par ces temps incertains..Trois Algériens sur quatre sont nés après l’Indépendance. Ils n’ont qu’un lointain rapport avec l’Histoire de leur pays. En son temps, le défunt président Mohamed Boudiaf affirmait que, justement, la «mission du FLN s’est achevée le 3 juillet 1962» au lendemain de l’indépendance de l’Algérie. En réalité, beaucoup pensent qu’il est grand temps de remettre ces trois lettres, symboles du patrimoine historique national, au Panthéon de l’Histoire. L’Algérie de 2019, qu’est-ce que c’est? Un pays qui se cherche? Sûrement ! Qui n’a pas divorcé avec ses démons du régionalisme, vivant malgré ses efforts, sur une rente factice car elle n’est pas celle de l’effort, de la sueur, de la créativité. Qu’est-ce qu’être indépendant quand on dépend de l’étranger pour notre nourriture, notre transport, notre habillement, notre vie quotidienne? la situation mondiale est profondément dangereuse. Des alliances se nouent, se dénouent. Des pays disparaissent. Quoi qu´on dise, les regards sont braqués sur l´Algérie. Nous ne sommes pas à l´abri, nos frontières sont de plus en plus vulnérables.
Qui aurait pu prévoir il y a seulement neuf mois que le peuple algérien relève la tête et dise non au mandat de la honte aboutissement d’une double décennie de mépris et de hold up de la richesse du pays par une corruption érigée en une science exacte et une dilapidation de 1000 milliards de dollars pour en partie acheter la paix sociale pendant vingt ans en laissant le pays exsangue, les caisses vides et 13 millions d’Algériennes et d’Algériens en attente.
La Révolution tranquille du 22 février 2019
Ce qui est arrivé est exceptionnel. Le peuple algérien a montré sa vraie nature : un peuple uni, qui, dans les grandes occasions, se révolte comme un seul homme. Ce que j’appelle, moi, la «révolution tranquille» a suscité l’admiration plantaire. Il faut dire que de par le monde, les mouvements de foule finissent souvent mal, avec de la casse, des blessés et des pillages. Chose qui n’a absolument pas été le cas ici, et cela pendant 36 vendredis consécutifs. Des milliers de personnes marchent à travers le pays d’une façon des plus apaisées pour expliquer qu’elles aspirent à un mieux. C’est une véritable leçon adressée au monde C’est-à-dire que plus rien ne sera comme avant.
Le dialogue doit aboutir à une élection présidentielle sereine par des garanties de transparence et la satisfaction des préalables : le départ de tout ce qui rappelle l’ancien système et les gestes d’apaisement en direction des jeunes, car brandir un emblème n’est pas de mon point de vue un délit Celle également du commandant Lakhdar Bouregaâ. qui est notre dernier repère et dernier lien avec la glorieuse Révolution de Novembre
L’institution militaire s’honorerait en faisant ce geste hautement symbolique. Nous n’avons pas encore évalué à sa juste dimension, l’immensité de la tâche qui nous attend. Nous sommes une économie de rente. Nos finances sont dans le rouge et nous n’arrivons pas à mettre en place une transition énergétique. Notre plus grand combat sera, toutefois, la reforme de l’école. L’école a été notre plus grand échec. L’Éducation nationale est une machine à fabriquer des perdants de la vie, elle n’a pas été un ascenseur social. L’enseignement supérieur souffre des mêmes travers, là aussi il est important de le réhabiliter. Le vrai combat, c’est celui qui consiste à aller vers le savoir rationnel. Le prochain président sera le premier à le constater. Il y aura une conscience populaire pour le surveiller. C’est pour moi le plus grand acquis de cette révolution tranquille. Inventons un nouveau Premier Novembre mobilisateur à partir de cette révolution du 22 février 2019 qui puisse répondre aux défis du siècle concernant la sécurité alimentaire, le problème de l’eau, des changements climatiques et par-dessus tout le défi de l’énergie, et du système éducatif qui attend d’être reconstruit. Le nouveau langage n’est plus celui des armes, mais celui de la technologie, du Web2.0, des nanotechnologies, du génome, de la lutte contre le réchauffement climatique et des nouvelles sources d’énergie du futur. Une révolution de l’intelligence est certainement la solution. Seul le parler vrai permettra à l’Algérie de renouer avec ce nationalisme qui, contrairement, n’est pas passé de mode, c’est un puissant stimulant. La légitimité révolutionnaire a fait son temps et les chahids et les rares survivants nous les porterons toujours dans nos coeurs. Le moment est plus que venu pour la légitimité de la compétence, du neurone, celle capable de faire sortir l’Algérie des temps morts. C’est cela le 1er Novembre du XXIe siècle qui continuera par cette Révolution tranquille. Nous devons redéfinir ce que c’est qu’être algérien une notion qui doit dépasser l’ethnie ou la religion. Seule compte la fidélité à l’engagement et surtout ce qu’on apporte comme valeur ajoutée pour l’épanouissement du pays ; nous sommes toujours en attente d’un récit national qui donnera des racines pérennes aux jeunes pour leur permettre d’avoir des ailes et aller à la conquête.» (3)
Le Hirak sera un moyen de contrôle et de pression sur les autorités. Il continuera également à se manifester de telle façon à accompagner le futur chef de l’État dans ses réformes. Pour élaborer la Constitution : une République démocratique, l’alternance, la liberté d’expression et surtout du savoir où ce qui compte à partir de maintenant est uniquement la compétence en lieu et place de la légitimité historique afin de faire émerger une nouvelle société. Le prochain président devra être un meneur d’hommes, capable d’assumer ses responsabilités, au besoin qui serait prêt à démissionner si les réformes qu’il propose ne sont pas acceptées. Un chef qui en donnant l’exemple exigera des Algériens un rendement très important pour rattraper le temps perdu. Un président capable de réduire le train de vie de l’État en allant vers la sobriété en tout. Il faut qu’il fasse de l’Algérie un pays développé, qui garde ses repères, mais qui est tourné vers l’avenir et qui est fasciné par la modernité. Nous avons besoin d’avoir des racines, mais il faut aussi avoir des ailes, donc former cette jeunesse. Ce qui comptera ce sera l’efficacité, la résilience et la capacité à anticiper l’avenir dans un monde, où on ne gère plus à la petite semaine avec des slogans du siècle dernier, à savoir que nous sommes des génies. Nous sommes un petit peuple ni meilleur ni pire, c’est à nous de grandir en faisant émerger les nouvelles légitimités du XXIe siècle, celles du neurone, du travail bien fait, de la sueur des nuits blanches pour qu’au bout du compte, on nous respectera pour notre valeur ajoutée à la civilisation universell. Il faut de ce fait bannir la démagogie et la langue de bois et là l’Algérie n’a pas besoin de remuer de foules, ou de haut-parleurs idéologiques.
En fait, seul le parler vrai pourrait convaincre les jeunes, de plus, il faut donner l’exemple. À partir de ce moment, on a des chances d’être suivi. Enfin, j’insiste sur ce point qui est névralgique : notre prochain président devra inlassablement consolider par une politique intelligente le vivre ensemble non pas face à face, mais côte à côte. C’est pour moi une cause sacrée que celle de réconcilier les Algériennes et les Algériens entre eux. Nul doute qu’il n’y aura pas de place pour l’aventure. On arrivera alors à édifier cette nation dont Ernest Renan a pu dire, à juste titre que «c’était un héritage indivis et un plébiscite de tous les jours».
1.Abdelhakim Méziani : Un Algérien nommé Ferhat Abbas.
http://lexpressiondz.com/chroniques/a-vrai-dire/un-algerien-nomme-ferhat-abbas-232640
2.Hocine Aït Ahmed : Le rêve brisé des Algériens Le Monde, 31 octobre 2004
3. http://www.lexpressiondz.com/chroniques /analyses_du_professeur _chitour/228650-plaidoyer-pour-une-nouvelle-mobilisation.html.
4.Chems Edine Chitour : Le 1er Novembre le peuple en armes. La Femme algérienne dans le récit national Editions Enag 2019