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La Palestine à l’honneur dans un festival associatif en France

Alors que la ministre de la Culture, Rachida Dati, n'encourage aucune action culturelle mettant en valeur la Palestine, le mouvement associatif s'organise pour mettre en action des festivités sur le cinéma palestinien. Ainsi la dixième édition du festival Ciné-Palestine, qui s'ouvre à Marseille, dans le sud de la France, avant de se poursuivre à Paris et en banlieue parisienne, met à l'honneur des archives perdues de réalisateurs palestiniens documentant le conflit persistant au Moyen-Orient. 45 films sélectionnés interviennent dans une situation géopolitique très tendue depuis l'offensive du Hamas
le 7 octobre dernier ayant engendré une riposte intensive de l'armée israélienne sioniste dans la bande de Ghaza. Le festival, qui se terminera le 16 juin, résonne toutefois avec l'actualité en dénonçant les conditions de vie précaires des Ghazaouis depuis des décennies. Plusieurs courts et longs-métrages diffusés avaient longtemps disparu après l'invasion israélienne du Liban en 1982, de nom-
breux films palestiniens étant alors stockés à Beyrouth. Mais ils ont été récupérés récemment aux quatre coins du monde par plusieurs archivistes et certains ont nécessité un important travail de restauration et de sous-titrage. D'autres productions, plus récentes, se basent sur des archives familiales comme Bye Bye Tibériade, documentaire de la réalisatrice algéro-palestinienne, Lina Soualem (2023) qui, à travers le récit de trois générations de femmes, filtre la douleur de l'exil lié au départ forcé des territoires palestiniens. Certains films mêlent le comique et l'intime, comme Le retour d'Aida de la réalisatrice palestino-libanaise, Carol Mansour, un documentaire de 2023 dans lequel elle entreprend de faire revenir les cendres de sa mère à Jaffa, partie sud de Tel-Aviv en Israël. L'une des exceptions, Voyage à Ghaza (2024), documentaire réalisé par l'Italien Piero Usberti, critique lui la chape de plomb infligée aux Ghazaouis par le régime islamiste du Hamas, classé organisation terroriste par Israël, l'Union européenne et les États-Unis, notamment tout comme il souligne les difficultés quotidiennes liées à l'embargo imposé par Israël. Plusieurs soirées seront dédiées à la jeunesse dans l'enclave palestinienne. «Nous ne voulions pas montrer seulement la souffrance et la douleur mais aussi la joie et l'humour que l'on peut rencontrer au quotidien, particulièrement chez les enfants. Car paradoxalement, l'humour transparaît souvent dans ces productions», raconte Mathilde Guitton-Marcon, coorganisatrice du festival. Quoi qu'il en soit, cette initiative résiste au boycott de plusieurs festivals français qui refusent de programmer des films palestiniens.

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