Le film de Disney sur l'héroïne chinoise Mulan fait polémique
La guerre commerciale entre Pékin et Washington, qui s'est poursuivie, après les télécoms et les technologies, a engendré une bataille culturelle entre le major américain, Disney et Pékin.
En effet, les autorités chinoises ont demandé aux grands médias de ne pas couvrir la sortie du film Mulan produit par Walt Disney et tourné en partie dans la région du Xinjiang, où Pékin est accusé de se livrer au travail forcé des minorités musulmanes, ce qui a provoqué un tollé à l'étranger.
Ces médias avaient reçu un message leur demandant de s'abstenir de rendre compte de la sortie du film.
Cette lettre provient de l'administration chinoise chargée de la cybersécurité (CAC). La quatrième source qui travaille dans un important journal chinois a indiqué avoir reçu un message avec une directive similaire de la part de son supérieur.
Même si aucun motif n'est indiqué dans la note des autorités, les sources estiment que le lien est évident avec la controverse dont fait l'objet ce film à l'étranger.
Certains pays, comme les États-Unis ainsi que des groupes de défense de droits de l'homme ont critiqué la répression menée par la Chine contre les Ouïgours et d'autres minorités musulmanes, à Xinjiang.
Le film, dont la production a coûté à Disney 200 millions de dollars (autour de 169 millions d'euros), a été taillé sur mesure pour plaire au public chinois, qui représente le deuxième marché cinématographique mondial.
Mulan est sorti vendredi dernier, dans les salles de cinéma chinoises, dont la capacité d'accueil est limitée, en raison des mesures de sécurité sanitaire, ce qui pourrait peser sur sa performance.
Selon un analyste, le film pourrait rapporter seulement 150 millions de yuans (autour de 18,5 millions d'euros) au box-office chinois, compte tenu des premières critiques mitigées. Dans certains pays, le film a été diffusé d'abord, voire exclusivement sur le service de streaming de Disney, en raison de l'impact du virus sur la fréquentation des salles de cinéma.
Le film Mulan a suscité des appels au boycott des communautés ouïghoures et hong-kongaises, car en partie tourné dans la province du Xinjiang.
Des combats épiques sur fond des monts célestes et des sables arides de la province du Xinjiang, un long-métrage tourné non loin des camps de rééducation ouïghours, affirment les détracteurs du film. La polémique à l'étranger aurait poussé les censeurs chinois à minimiser la couverture médiatique de sortie. Un scénario pas assez chinois, selon certaines critiques sur la plate-forme Douban où le film a obtenu une note de 4,7 sur 10. Le film, diffusé sur 40% des écrans chinois vendredi 11 septembre, a tout de même réalisé 55% des préventes de l'ensemble des billets pour cette journée de vendredi dernier.
