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Reporters sans frontières fustige Cnews

Visiblement le débat sur Ghaza a dévoilé les grandes failles de la communication dans le paysage audiovisuel français. Le Conseil d'État a demandé à l'Arcom - le gendarme de l'audiovisuel - de mieux contrôler la chaîne d'information en continu Cnews, sur le respect de ses obligations de pluralité des courants de pensée politique et d'indépendance de l'information. Le 13 avril 2022, RSF a saisi le Conseil d'État d'un recours pour contester le refus de l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle (Arcom) d'agir contre les manquements de CNews à ses obligations. Dès novembre 2021, RSF avait formellement demandé au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) - devenu l'Arcom en janvier 2022 - de mettre en demeure CNews de respecter ses obligations légales. Saisie par l'ONG Reporters sans frontières, la plus haute juridiction administrative estime, notamment que «l'Arcom doit prendre en compte la diversité des courants de pensée et d'opinions représentés par l'ensemble des participants aux programmes diffusés» pour apprécier du respect du pluralisme par une chaîne, pas seulement ceux des personnalités politiques. Cela veut dire que les «chroniqueurs, animateurs et invités» doivent être inclus dans ce décompte des temps de parole. Le Conseil d'État juge également que «l'Arcom doit s'assurer de l'indépendance de l'information au sein de la chaîne en tenant compte de l'ensemble de ses conditions de fonctionnement et des caractéristiques de sa programmation». Le gendarme de l'audiovisuel disait ne pouvoir se prononcer sur cette question «que sur la base d'exemples précis, dans des séquences données». Le Conseil d'État a «enjoint à l'Arcom de réexaminer dans un délai de six mois le respect par la chaîne CNews de ses obligations en matière de pluralisme et d'indépendance de l'information». Le communiqué de RSF sur Cnews est sans pitié. Ainsi RSF a écrit: «Les pratiques de l'homme d'affaires Vincent Bolloré dans le secteur des médias créent un précédent dangereux pour la démocratie, par sa conception d'un journalisme aux ordres et d'une télévision d'opinion.» L'ONG Reporters sans frontières avait auparavant saisi l'Arcom pour demander la mise en demeure de la chaîne, estimant qu'elle ne respectait pas ses exigences de pluralisme et d'indépendance de l'information, ce que le gendarme de l'audiovisuel avait refusé. Le secrétaire général de l'ONG, Christophe Deloire, a salué une «décision historique du Conseil d'État» pour «la démocratie et le journalisme». Cela «va certainement changer la donne, en amenant le régulateur de l'audiovisuel à être enfin à la hauteur des enjeux». La chaîne du canal 16 appartient au Groupe Canal+, lui-même contrôlé par Vivendi, Groupe de Vincent Bolloré. L'Arcom a déjà mis en demeure CNews à plusieurs reprises sur des séquences diffusées, notamment quant au respect du pluralisme politique.

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