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Didouche Mourad, un homme d’exception

Les Algériens reconnaissants. Il était jeune. Le plus jeune de ses cinq compagnons qui ont déclenché, le 1er Novembre 1954, la lutte armée contre l'occupation française de l'Algérie. Il n'avait que 27 ans. Pourtant, sa maturité précoce et son sens de l'organisation faisaient oublier cette différence d'âge qu'il avait avec les cinq autres fondateurs du Front de Libération nationale qui allait conduire l'Algérie à l'indépendance après huit années de combat. Il avait dix années de moins que l'aîné du groupe, le Chahid Mostefa Ben Boulaïd, cet autre héros de la révolution. Néanmoins, il partageait avec les mêmes qualités et sacrifices. Tous deux ne souffraient ni de faim ni de froid. Ils étaient l'exception au milieu d'un peuple dont les souffrances ont été admirablement rapportées par Mouloud Feraoun et Ferhat Abbas. Au contraire, tous deux ont, non seulement, mis leurs biens personnels au service de la révolution, mais étaient prêts à mourir pour libérer leur pays. Ils le disent expressément dans la conclusion du message du 1er Novembre 1954. «Quant à nous, résolus à poursuivre la lutte... nous donnons le meilleur de nous-mêmes à la patrie» y est-il écrit. Quoi de plus sublime? Quoi de plus grandiose? C'est la commémoration du 66ème anniversaire de sa mort, les armes à la main, le 18 janvier 1955. C'est pourquoi, nous nous arrêtons cette semaine sur la mémoire de l'homme exceptionnel que fut Didouche Mourad. «Le meilleur de lui-même», il l'a donné moins de trois après le déclenchement de la lutte armée qu'il avait décidée avec ses compagnons. Il est tombé avec sept de ses hommes, près de Smendou (Nord-constantinois) après un accrochage avec l'armée française qui a duré toute la journée. C'était l'hiver, le froid et les dures conditions de vie dans les maquis. Il avait quitté le confort de la maison familiale. Il était aussi celui qui avait le plus long cursus scolaire parmi ses compagnons. Bref il avait tout pour vivre une vie «douillette». Son idéal était plus fort que l'attrait matériel qui s'offrait à lui. Tout comme Ben Boulaïd son aîné. Aucune reconnaissance ne peut être à la hauteur de leurs sacrifices. C'était des hommes d'exception. Des patriotes que rien ne pouvait distraire de leurs devoirs. Des humanistes aussi qui ne supportaient de voir leurs semblables souffrir de la misère et de l'injustice. Oui, défendre la mémoire des chouhada est le moins que l'on puisse faire tenant compte de la dignité et la prospérité que leur sacrifice a rendues à tout le peuple algérien. Ce que l'on sait de cet homme hors du commun qu'a été Didouche Mourad est inscrit en lettres d'or dans l'histoire. À l'âge de 20 ans, membre du Mtld, il participe à la création de l'OS (Organisation spéciale) qui fut démantelée en 1950 par l'armée d'occupation qui, du même coup, découvre le rôle joué par Didouche Mourad. Ce qui le contraint à la clandestinité tout en restant très actif dans les préparatifs devant mener à la lutte armée. La périlleuse organisation de la réunion dite des «22» qui a eu lieu à El Madania (ex-Clos Salembier) c'est lui. D'abord parce que c'était son quartier et ensuite qu'il avait une certaine expérience d'organisation. La réunion des six en octobre 1954 à la Pointe Pescade (Raïs Hamidou) c'est toujours lui. Le club sportif de la Redoute (El Mouradia) le RAMA, c'est lui encore. La section des Scouts Musulmans Algériens du quartier, c'est encore lui. Il en avait fait une école de formation paramilitaire des militants afin de les préparer au combat. La rédaction du message du 1er novembre 1954, c'est lui avec, bien évidemment, le consensus de ses cinq compagnons sur le contenu. Comme nous l'avons dit plus haut il avait le plus long cursus scolaire. Certains sites font état d'un journaliste qui aurait écrit cette déclaration. Ce qui est impossible vu le secret qui a entouré l'opération de la «nuit de la Toussaint». Ces mêmes sites avancent qu'il a fait à l'école de la Redoute, le cycle primaire et le cycle moyen. Ce qui est faux. Il y avait une seule école, c'était l'école primaire. De là, il a brillamment rejoint le lycée du Ruisseau. Beaucoup de ce qu'on appellerait aujourd'hui des fake news a été semé dans différents sites de la toile. L'initiative du ministère des Moudjahidine vient à point nommé remettre de l'ordre dans la courte, mais très riche vie de notre grand héros. Très peu l'ont connu. Du cloisonnement imposé par la clandestinité à sa mort moins de trois mois après le déclenchement, il n'a pratiquement pas été identifié à son époque. Même l'armée française a mis plusieurs jours pour identifier sa dépouille. Ses propres compagnons d'armes ne connaissait de lui que son pseudonyme «Si Abdelkader». Il n'y a que les archives (état civil, Education nationale, SMA, RAMA, Domaines,etc) pour retracer son parcours. Il n'y a rien de nouveau à attendre du peu de témoins qui ne sont pratiquement plus de ce monde! Reposez en paix. Les Algériens reconnaissants!

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