{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Sahel, «décor» apocalyptique

Les Américains estiment que la «situation est hors de contrôle». L’ONU est désemparée. La France épuisée. Le G5 impuissant. Daesh s’y est installé. La Turquie, l’Egypte, la Russie, prennent position. L’ANP ne baisse pas la garde...

Rien ne va plus. Les pays du G5 (Niger, Mauritanie, Tchad, Burkina Faso et Mali) ont tenu cette semaine une réunion extraordinaire à Niamey. Extraordinaire car la situation dans cette région ne fait qu’empirer. Les attaques des terroristes sont de plus en plus nombreuses et de plus en plus meurtrières. Ces pays ne peuvent plus contenir les assauts des terroristes dotés d’armement de plus en plus sophistiqués, contre leurs casernes. La dernière attaque contre une caserne nigérienne a coûté la vie à 71 militaires de ce pays. La France, qui est militairement présente sur les lieux du conflit depuis 2013, est contrainte de reconnaître son échec. Elle a perdu 44 militaires. L’ONU, qui a sa part de responsabilités dans les causes de ce conflit, a ses propres troupes dans la zone mais sans résultat. Les terroristes se font de plus en plus menaçants. Si la France est désemparée, si les cinq pays concernés avouent leur incapacité et si les militaires de l’ONU font du surplace, c’est que le problème a été au départ mal appréhendé. Plus grave encore, aucun début de solution crédible n’est en vue. On se parle. On gesticule. On essaye d’autres approches. Toute une agitation sans résultat. L’Algérie qui a toujours prôné la solution politique à ce conflit s’est trouvée occupée à régler une situation difficile que vit le pays depuis le 22 février dernier et donc avait moins de temps à consacrer aux bons offices. D’autant que l’accord de paix qu’elle a initié et qui a été conclu entre les parties maliennes tarde dans son application. Le gouvernement malien n’y met pas l’ardeur nécessaire, il faut le dire. D’autre part, l’une des principales sources du conflit se trouve en Libye. Depuis l’intervention militaire des coalisés entraînés par la France de Sarkozy en 2011 sous le fallacieux prétexte de créer une «zone d’exclusion aérienne»,suivie, de l’assassinat du leader libyen, Maâmar el Gueddafi, ce pays vit dans un chaos indescriptible. Une multitude de milices armées, des armes en abondance déversées par des pays tiers, une communauté internationale complètement en retrait, autant d’ingrédients qui ont fini par faire de ce pays un territoire otage de plusieurs pays qui y ont débarqué pour se faire la guerre avec son lot de morts, de souffrances, de destructions et de larmes subi par la population libyenne. Les pays européens aident moyennement la France, les Etats-Unis ont un rôle ambigu avec leur groupe de conseillers militaires envoyés sur place, la Russie qui ne veut pas être en reste a également envoyé quelques hommes. Tout laisse croire qu’une opération d’envergure se prépare pour un embrasement identique à celui qu’a connu la Syrie. La Turquie s’est évidemment invitée en signant un accord pétrolier offshore avec le gouvernement de Tripoli reconnu par la communauté internationale. Ce qui a provoqué la colère de la Grèce vu que ces champs pétroliers se trouvent au large non loin de Chypre, une île divisée en deux. Une partie à la Turquie et l’autre à la Grèce. Le conflit éternel. Sans oublier l’Egypte qui vient d’adresser une mise en garde à la Turquie contre toute velléité de «contrôler la Libye». Pour le président égyptien, il s’agit d’une question qui «relève de la sécurité nationale de l’Égypte». D’autres pays arabes aident en sous-main certaines factions armées. Une internationalisation du conflit libyen qui n’augure rien de bon pour toute la région du Sahel. Plus qu’une internationalisation, c’est une zone de non-droit qui est en passe d’être formée. Au plus grand profit de Daesh qui y a déjà installé ses terroristes repliés d’Irak et de Syrie. Comme on peut le constater, la situation est inextricable dans cette partie de l’Afrique. Une partie avec laquelle nous avons des frontières de plusieurs milliers de kilomètres. Heureusement que notre armée a prouvé sa redoutable efficacité. A tel point que les terroristes ont aménagé leurs plans pour s’éloigner de ce rempart infranchissable et opérer en Afrique de l’Ouest où ils cherchent un débouché sur la mer. Il est certain que la conversation téléphonique, qu’a eue, mardi dernier, le président français Macron avec notre président fraîchement élu, ne s’est pas limitée aux félicitations d’usage. Et que la situation au Sahel et en Libye a été largement évoquée. Quant à nous Algériens, nous ne pouvons qu’être fiers de nos militaires qui veillent sur notre sécurité au fin fond du désert. A ce titre, ils ont droit à toute notre gratitude. D’autre part et maintenant que nous avons élu notre président et que la crise politique est derrière nous, il serait temps que nous prenions toute la mesure de ce qui se joue à nos frontières. De contribuer à l’apaisement sur le front interne pour que notre armée puisse se consacrer davantage sur le danger sahélo libyen. Faire preuve de maturité et de responsabilité ! 

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré