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Voitures «d’occase» en devises, pour qui ?

Qui se souvient des voitures «ZH» ? Qui se souvient de l’eau minérale «Sidi El Kebir» devenue «Nestlé» ? Qui se souvient de l’aggravation de notre chômage par le FMI ? Pas les rédacteurs du projet de loi de finances 2020 !...

Table rase. Le dernier Conseil du gouvernement propose, entre autres, la levée de la règle des 51/49%, de rendre possible l’endettement extérieur et de revenir à l’importation des voitures d’occasion. Même si la difficile situation économique du pays autorise la recherche des voies et moyens pour un éventuel redressement, il est tout de même raisonnable d’analyser en profondeur ces trois «propositions». D’abord il faut préciser que ces «solutions» ne relèvent pas exclusivement du domaine économique. Elles incluent la souveraineté nationale, la spécificité de nos relations à l’international, la particularité de notre histoire avec sa violence d’une colonie de peuplement et enfin l’expérience que nous avons de ces «solutions» qui, faut-il le préciser, avaient déjà existé dans notre pays. Pour la règle des 51/49% et sans avoir besoin d’un cours d’économie, il suffit de revisiter l’implantation, en 2005, du groupe Nestlé dans notre pays et son appropriation de la source «Sidi El Kebir» ou plus exactement la source Taberkachent de Blida. Tout comme l’implantation de la marque Danone qui, partie d’une association avec un privé algérien avant de se débarrasser de lui et régenter aujourd’hui une bonne partie de notre production laitière avec notamment une politique de collecte très élaborée. Ces deux cas suffisent à ouvrir les yeux à ceux qui pensent que la finance internationale est composée de «saint-bernard». Pour l’endettement extérieur, nous suggérons la même visite de l’histoire du milieu des années 1980, avec le diktat de nos créanciers. Nul besoin de rappeler non plus le lien direct de la situation économique désastreuse de l’époque avec la décennie noire que nous avons vécue. Dans les deux cas, il s’agit d’actes économiques ayant des incidences directes avec la stabilité et la paix dans notre pays. A ceux qui écoutent les voix malintentionnées qui tentent de nous complexer en prenant l’exemple de nos voisins marocains et tunisiens qui offrent plus de marges de manœuvre aux étrangers dans leur pays, nous rappellerons que nos deux voisins en question n’ont jamais été colonisés. Ils étaient sous protectorat. Ce qui est totalement différent. Ils n’ont jamais été dépossédés de leurs terres les plus fertiles pour être distribuées par la suite aux colons. Ils n’ont jamais connu la politique propre à une colonie de peuplement comme nous. Des Espagnols, des Maltais, des Italiens venaient s’installer dans l’eldorado algérien que leur offrait la France. Le protectorat ne concernait que la défense et les affaires étrangères. L’administration et l’essentiel des institutions étaient gérés par les Tunisiens en Tunisie et par les Marocains au Maroc. Le territoire algérien, pas les Algériens, a été annexé à la France. Les Algériens vivaient comme des étrangers dans leur propre pays. Avec un régime d’apartheid connu à l’époque sous le nom de Code de l’indigénat. Les Marocains et les Tunisiens n’ont jamais vécu un tel enfer. Le Maroc et la Tunisie ne sont pas poursuivis par des pieds-noirs qui, plus d’un siècle après s’acharnent toujours à récupérer des biens qu’ils ont eux-mêmes abandonnés pensant que l’Algérie ne s’en relèverait pas. Il faut ajouter et c’est le plus important, que la colonisation de l’Algérie avait comme soubassement une transaction économique. Du blé algérien acheté à crédit par des négociants étrangers au profit de l’Etat français qui s’est avéré «non remboursable» autrement que par une invasion. C’était le débarquement de 1830. Laissez Danone prendre le monopole de la collecte du lait et vous verrez les dégâts sociopolitiques que cela prendra. Ceci dit et s’il fallait ouvrir un peu le champ économique pour les investissements étrangers (qui de toute manière répondent à des considérations politiques), la moindre des précautions serait d’en exclure les actifs immobiliers tout en introduisant le droit de préemption. Quant à l’importation des voitures d’occasion, cela nous rappelle les voitures ZH. Vous savez, ces voitures importées de Zurich (Suisse) avec des documents trafiqués, notamment sur leur âge. Veut-on redonner ce commerce à des filières qui nous ont déjà fait du mal ? Car ces importations sur «fonds propres» des algériens ne riment à rien. A part les exportateurs qui ont droit à une partie des devises de leurs ventes, les «fonds propres» en devises des Algériens ne peuvent provenir que du marché noir. Et l’Etat qui reconnaît tacitement ce moyen et autorise les Algériens à l’utiliser pour importer un véhicule, qui plus est, d’occasion ? Difficile de croire à un tel scénario. De redevenir la poubelle de l’occident avec plus de drames sur nos routes. Ces trois «propositions» du dernier Conseil du gouvernement manquent cruellement de réflexion. Est-ce que les causes qui ont été à l’origine de leur interdiction ont disparu ? C’est toute la question !

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