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Coup de poignard dans le dos

Durant toutes les guerres israélo-arabes, deux frères avaient choisi, depuis très longtemps, leur camp ! L’aîné était pour les «yankees», alors que pour le cadet, c’était le choix des Arabes et de leurs chefs d’État …

Tribunal criminel d'Alger. Palais de justice de la rue Abane Ramdane, salle N°5. Une assistance record s'y était déplacée car les parties en présence, étaient venues d'un immense quartier populaire de la capitale. Il s'agissait d'un crime, ou plutôt, d'un regrettable fratricide, qui a laissé les habitants de ce quartier, coi! Vingt ans après, un double- drame tranchera au sein de cette famille! Pourquoi donc l'ainé a-t-il donné un coup fatal à son jeune
frère, un farouche anti-
occidental-né!
Les deux frangins étaient évidemment très pieux, sauf, qu'ils nageaient en pleines divergences, l'autre était pour des négociations. Leurs très chaudes brûlantes et discussions, étaient souvent interrompues, par un père dont le souci était beaucoup plus, la survie de sa famille, qu'autre chose. Le matin du procès de «fratricide» tout était prêt pour un jugement équitable du frère, qui aura longuement l'occasion de raconter les circonstances du décès du frère cadet, et donc de participer à la «requalification, des faits».
À neuf heures quinze, le trio de magistrats fit son entrée dans la salle d'audience. L'accusé était assis dans le box des accusés.
Le processus du tirage au sort des jurés, terminé, la fraîche composition criminelle se retira à l'arrière-salle de délibérations. Au retour, l'appel des témoins, de la partie civile, et des deux avocats constitués et «rémunérés» par un papa meurtri, abattu, écrasé par la douleur. Paradoxalement, c'est la maman, qui s'approcha de la barre, alors qu'elle n'y était pas invitée, et égrena une véritable émouvante et déchirante «plaidoirie» qui fit qu'une grosse partie de la nombreuse assistance, touchée par tant d'affection pour ses enfants, se mit à verser des larmes d'une incomparable, et déchirante tristesse. Les magistrats et les jurés, eux, restaient de marbre, ligotés qu'ils étaient, par le devoir de réserve! Elle finit son monologue, sur un ton monocorde qui en disait long sur son état d'esprit, son moral qui lui arrivait certainement aux chevilles, et sa situation qui a perdu ses deux enfants en l'espace de deux minutes, l'espace d'une rixe qui a très mal tourné! D'ailleurs, son inattendue intervention, a peut-être, fait basculer l'arrêt de renvoi et alors là, probablement le verdict!
En effet il est bon de lire un passage du «réquisitoire» et de la «plaidoirie» de la maman, qui a lancé entre autres: «Avant d'entendre la justice se prononcer, laissez-moi vous dire que j'ai déjà perdu un fils, qui a rejoint l'Éternel; ne faites pas en sorte, mais alors pas du tout, que votre décision m'enlève mon second enfant, dont nous avons extrêmement besoin! Je vous le demande au nom du Miséricordieux,
Le Seul, qui sait ce qui s'est réellement passé, ce vendredi saint!» Oui, le terme n'est pas exagéré! Un crime, un fratricide à la maison, que la vieille maman a judicieusement, tenté d'expliquer! «Je m'adresse à vous messieurs-dames, pour vous expliquer simplement, que mon fils détenu est le seul qui me reste après la mort de l'ainé! Mon cadet qui est là devant vous, n'a jamais pris le couteau qui l'a tué! Oui, c'est mon autre enfant qui s'est rué sur lui, pour le poignarder. Mais il a reçu le coup fatal, accidentellement, à la suite de la dispute. L'ainé, qu'il repose en paix, ne pouvait pas souffrir d'entendre quelqu'un faire des éloges sur les troupes occidentales.
Le destin a voulu que celui qui défendait la cause des Arabes, soit tué. Et il est mort parce que c'était lui qui était en «guerre», contre tous ceux qui supportaient les armées alliées des Américains. Qu'y pouvons - nous? L'ainé est sous terre. Le cadet est là devant vous. Faites-en ce que vous voudrez, ou ce que la loi voudra, ce serait plus juste, de dire cela!»
La vieille mère avait fini son triste plaidoyer, devant une assistance, plutôt émue, qu'égarée devant un tel «show maternel», un show monté du coeur d'une maman meurtrie par le cruel destin qu'elle avait entièrement vécu.
Le verdict fut léger, et le fils poursuivi pour la mort de son frère, s'en tirera avec seulement, le temps de la détention préventive de quatorze mois. C'était déjà beaucoup...

De Quoi j'me Mêle

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