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Des «cadeaux»pour les magistrats

Le trafic de drogue est devenu coutumier pour les services de sécurité! Le combattre? Oui? Mais...

Mais pour combattre les dealers, c'est plutôt chercher une fine et courte aiguille de couture dans une botte de foin! Nous n'avons jamais assisté à une audience où les inculpés de commercialisation de came, s'étaient avisés de donner les coordonnées d'un rude et dur dealer, intraitable jusque-là, échappant, comme par miracle, aux nombreuses et fouillées embuscades, savamment mises en place par les officiers et les hommes de la brigade de lutte contre les trafiquants de drogue! Oui, jamais, les magistrats du siège, notamment ne furent gratifiés de tels «cadeaux», de la part d'inculpés convaincus qu'ils étaient bons pour un long séjour en prison. Les inculpés sont assez souvent debout, le cou tendu vers le tribunal qui se démène comme il peut pour appliquer la loi, si possible, sévèrement, juste de quoi leur apprendre qu'une loi est faite pour être bien et proprement appliquée! Malgré sa sévère utilisation par les juges du siège, les trafiquants, surtout les dealers et les usagers, sont toujours là, parfois bombant le torse. Menaçant l'ordre public, tout en semant le poison, en l'occurrence la propagande faite après le prononcé d'un jugement et les sentences que d'aucuns trouvent trop indulgentes! Mais les magistrats ne se ressemblent pas dans leurs verdicts souvent dévastateurs. Ce qui fait que les débats sont suivis avec autant d'intérêt, sauf lorsque l'opinion publique est renversée par l'intox que «tel procès est joué d'avance»! Qui ne se souvient du fameux procès de 12 kg de came qui a vu l'auteur s'en tirer avec une condamnation au... sursis! Un tollé s'en suivit car le prononcé du verdict avait été reporté cinq fois, la juge confondue, dira pour se défendre, que c'était là la seule décision du procureur de la république!
«Et depuis quand le ministère public rend des verdicts, qui relèvent des seuls juges du siège?» avait alors rétorqué, Kaddour Berradja, président du conseil de discipline du Conseil supérieur de la magistrature. Pour toute défense, la juge du tribunal de Chéraga avait mis en avant sa qualité première de sa carrière par un sec: «C'est le premier coup de cravache que je reçois depuis que je fais partie de ce merveilleux corps!» Et Berradja, solennel, de répondre en fixant bien dans les yeux, l'inculpée: «L'important, c'est que vous avez été prise en plein dans le mille! Et le verdict ne pourra jamais vous surprendre car vous ne pouvez plus porter la robe noire et décider de quoi que ce soit en matière de justice rendue!» Cela a valu pour la pourtant expérimentée juge, d'être rayée des tablettes du labo des hauteurs d'El Biar! Ce n'est pas le cas du procès du jour qui met en scène trois très jeunes surpris en flagrant délit de possession de 12 kilogrammes de came bien dissimulés dans le double fond du coffre de la voiture appartenant au voisin d'un inculpé, qui travaillait dans une cour de justice, comme secrétaire du président du tribunal! Une astuce pour passer inaperçus aux yeux de policiers qui risquaient d'être là, vigilants, aux abords d'un barrage mobile. «La chance était du côté des flics, ce jour-là, car un jeune policier eut le flair nécessaire au rapide et efficace démantèlement de la bande de trafiquants!» s'est exclamé le procureur, au cours de son intervention où il réclamera la peine de 12 ans d'emprisonnement ferme, assortie d'une très forte amende, en application de l'article 17 de la loi n ° 04-18 du 24 décembre 2004 relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes. Un article si bien rédigé que n'importe quel magistrat se trouve à l'aise pour bien le lire et l'appliquer prestement et sainement. Et les gus qui ont écopé de la peine, n'avaient rien à dire. À la question de savoir d'où ils ont ramené la marchandise si soigneusement cachée, la réponse a été donnée par Saker.G, le plus jeune des trois inculpés: «Le monsieur qui nous a remis la voiture ne nous a rien dit à propos de la marchandise transportée. Il a seulement affirmé que cette marchandise était destinée aux jeunes du quartier, et qu'elle leur était utile en ces temps de sécheresse en matière de loisirs. Drôle de loisirs, en effet!
-Voilà au moins des renseignements précis! Le tribunal vous remercie pour votre bonne foi et il saura se montrer généreux au cours de la mise en examen.»
Le juge passe ensuite aux autres inculpés dont l'inculpation n'était pas aussi grave, elle se limitait en une petite collaboration qui consistait en la surveillance des lieux lors de la remise de la drogue dans le coin des rendez-vous du «chef». D'ailleurs, le juge venait de noter les réquisitions du procureur, - 12 ans d'emprisonnement ferme, pour les trois inculpés - transcrit sur le siège la sentence. Il lit à haute voix le verdict et lève l'audience, la conscience tranquille, d'avoir, pour le moment, supprimé du répertoire des passeurs de came, trois potentiels faiseurs de mal aux jeunes du quartier. 

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