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Du sang au goût de... son!

Aïouaz E. est un jeune désœuvré de 19 printemps, venu à Alger, de l’est de Guelma, soutenir Hadj Souad E, sa mère, une veuve, originaire d’Alger.

Les faits? Rugueux, méchants, gratuits et graves, ils vont permettre aux deux magistrats de s'en donner à coeur joie, lorsqu'ils seront peu convaincus par les arguments «enfantins» de l'inculpé, Aïouaz E.
-«Vous avez rejoint votre maman pour la protégerr! Finalement, vous l'aviez d'abord malmenée, puis agressée sauvagement. Rien qu'en parcourant les deux premières lignes du certificat médical, nous pouvons vous certifier que pour vous, les carottes sont cuites. N'est-ce pas Monsieur le procureur?», lancera Bilal Djabri, le président blond. Hocine Taka, le sympathique représentant du ministère public, n'attendait que ce moment pour se lever et, du haut de ses 180 centimètres, il prendra une «lame orale» pour pourfendre l'agresseur de sa mère. Il citera une partie de l'article du Code pénal, et plus précisément les deux alinéas de l'article 350, ayant trait aux «coups sur ascendants», fait prévu et puni par le fameux et rugueux article 267 du Code pénal, qui dispose, dans ses deux premiers alinéas (Ordonnance N°75-47 du 17 juin1975) que:
«Quiconque, volontairement, cause des blessures ou porte des coups à son père ou à sa mère légitimes, ou autres ascendants légaux, est puni ainsi qu'il suit:
1°) de l'emprisonnement à temps de cinq à 10 ans si les blessures si les blessures ou les coups n'ont occasionné aucune maladie ou incapacité totale de travail de l'espèce mentionnée à l'article 264;
2°) du maximum de l'emprisonnement de cinq à 10 ans s'il y eu une incapacité totale pendant plus de 15 jours...» Les deux autres alinéas dudit article de loi ne concernent pas ce dossier. Hocine Taka, fidèle aux enseignements de l'école, reprendra les faits qui ont précédé les coups et blessures de maman:
-«Non seulement vous n'avez pas hésité à lever la main sur elle, mais encore, vous avez fait preuve d'un acharnement condamnable qui vaut la peine maximum.» La maladie, puis le décès du chef de famille sont venus bouleverser les A.E. De cette famille «étêtée», ne restait plus que la mère et le fils unique. Souad s'entêta à quitter la wilaya de Guelma, mais il restait à vendre les terres des aïeux et surtout à rejoindre sa famille, à Alger. Aïouaz E.,qui avait un ardent désir de s'y établir définitivement, avait dans l'idée de tenir compagnie à sa mère. Cette situation a eu lieu après que sa maman, veuve, a rejoint sa famille, pour s'y établir. «Charmé par l'extrême beauté d'El Bahdja», a-t-il répondu dès les premières questions de Bilal Djadri, le président de la section correctionnelle d'Hussein Dey, (cour d'Alger) et c'est le moins que l'on puisse dire, le jeune homme s'était aussi montré, charmé et séduit par la «propreté» d'Alger! Ce qui poussera le juge à rigoler un bon bout de temps, avec la réplique suivante: «La propreté» de la capitale est plus agréable que la vôtre, car il faut avoir un subconscient «sale» pour vous en prendre, lâchement, à votre mère, qui a eu l'audace de mettre fin au gaspillage de sa petite fortune!», avait ruminé Taka, qui allait permettre au président d'entendre la victime. La mère s'avança à la barre, à l'appel de ses nom et prénom, en évitant de regarder en direction de son rejeton. Djabri avait compris ce geste funeste. Il invita alors la vieille femme à raconter ses mésaventures en toute sérénité et surtout calmement. «Mon fils, je vous prie de bien écouter mon récit, que je vais déballer honnêtement. Sachez que cet enfant m'a menée la vie dure, depuis notamment, le décès du «lion» qu'était son père! Il voulait, à la fin de chaque mois, une grosse somme, dès la réception de la rente provenant du loyer du terrain loué à un ami de mon défunt époux. Et lorsque je lui avais expliqué que la vie dans la capitale était chère, il avait commencé par des menaces! Il n'avait jamais pris en considération les recommandations d'Allah et de son Envoyé (Qsssl). Pourtant, ses études ont commencé par le Saint Coran. Je me levais à l'aube pour le réveiller! Il sait très bien ce qui l'attend, demain, devant Allah. La justice des hommes n'est rien à côté de celle de Dieu! C'est tout, Monsieur le juge, je suis abattue, car le mal provient de mon sang.», marmonna, confuse et lasse, la vieille femme qui se rassit sur le banc réservé aux avocats, car elle vacilla et faillit
chuter lourdement! Elle fut aidée à rejoindre sa place par Me Kenza Lemlekchi, l'avocate d'El Mouradia (Alger). L'inculpé était debout, la face livide, l'air absent et hagard devant sa maman. Il prononcera deux paroles pour se justifier, mais il s'effondrera devant cette assistance qui le regardait avec mépris! «Désolé, Monsieur le juge, je ne peux prononcer un mot de plus!», lancera-t-il, frustré de ne pas pouvoir se défendre. Finalement, pour dire quoi? Sur ce, Djabri mit le dossier en examen pour entendre un présumé voleur par effraction. 

De Quoi j'me Mêle

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