{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Elle se marie avec deux hommes !

Une femme de trente-neuf piges se présente à la barre pour un sérieux délit : non-représentation de mineurs.

Ce délit est un grave fait prévu et puni par l’article 327 du Code pénal. Ce court, mais sec article de trois lignes dispose que : «Quiconque, étant chargé de la garde d’un enfant, ne le représente point aux personnes qui ont le droit de le réclamer, est puni de l’emprisonnement de deux à cinq ans.» Fouzia, la bonne femme est inculpée de non-représentation de mineurs et ignore tout, des lois du pays, car analphabète. Elle n’a jamais rencontré quelqu’un qui puisse la guider dans ce tunnel : la justice où il est très facile d’y entrer, mais ardu d’en sortir, sauf ! Néanmoins, au cours de l’intervention du conseil du mari, un coup d’éclat allait se produire et faillit dégénérer, n’était-ce la vivacité et la raison de la juge, qui n’a pas voulu marcher avec l’inattendue et surprenante démarche de l’avocate qui a déclaré tout de go : « La pseudo-adversaire de mon client a pris l’énorme risque de se remarier, alors qu’elle venait de se séparer, et non de rompre avec son mari, ce qui «m’amène à évoquer l’adultère, ni plus ni moins !» Le conseil abordera un peu plus tard, la fuite de madame du domicile conjugal, avant d’apprendre au tribunal que l’épouse a trouvé refuge dans le domicile de son vieil oncle maternel ! Un très lourd silence pesant, écrasait l’assistance qui a vu et entendu pourtant, d’autres affaires plus graves et inracontables, malgré le huis clos de rigueur, un huis clos que les vieux juges de la Cour suprême, ne sont pas encore arrivés à situer exactement ! L’avocate reprit son «réquisitoire» et ne put s’empêcher de maudire les mauvaises relations qui minent de nombreuses malheureuses familles, pour la plupart démunies et par-dessus le marché, minées par les maux sociaux, tel l’alcoolisme, qui, à lui seul, fait des ravages dans son foyer. Elle lance, à haute voix, comme si elle voulait qu’on l’entende derrière la porte de sortie du tribunal : «Il rentre très tard, la nuit, me réveille, me gronde, crie avant de me passer un de ses savons dont il a le secret ! Il ne s’endormira, que lorsqu’il m’aura balancé une de ses tannées épuisantes, tuantes et avilissantes qui vous marquent à vie. Il ne me reste que la justice pour retrouver un équilibre depuis longtemps brisé et démoli, et me permettre de me reposer aux côtés de mes enfants !». L’épouse ayant presque tout dit, demande à la juge la permission d’aller se rasseoir et laisse l’époux vider ses tripes à son tour. Le malheureux mari énonce un verset du Saint Coran, et commence par verser une larme en direction de la présidente, la priant de comprendre sa douleur depuis qu’il a appris le remariage de sa femme, alors qu’elle est toujours sous la responsabilité du lien sacré du mariage. Alors, là, la magistrate va taper très fort sur le pupitre en vue de rappeler à l’ordre tout en expliquant que c’est là une autre affaire qui ne regarde pas le tribunal. L’époux déplore alors le fait qu’il soit empêché de revoir ses gosses depuis un bail, et ne cesse de courir de long en large, de haut en bas, en zigzagant, en tentant d’éviter les pièges tendus par les acteurs d’un coup monté par on se sait qui, alors qu’il avait une confiance totale en ses proches, ses amis. Avant d’entrer dans la salle d’audience, en pleine salle des «pas perdus», il n’a cessé de faire les mille pas en s’exclamant du fond de ses tripes : «Quelle belle-famille ai-je là ? Une famille qui savait que Khoudhir.
M. avait pris, il y a de cela quelques années, pour épouse, Fouzia. F. «Ma femme légitime ! C’est une famille, ça ? Une famille qui s’en fichait comme de l’an IV du mari et des enfants. De la pourriture, oui ! Il recherchait ses enfants qu’il n’a pas revus depuis sept mois et voilà qu’il découvre, stupéfait, sa femme remariée sans avoir au préalable, divorcé !» La juge a écouté tant bien que mal le conseil, puis a déclaré sans ciller des yeux : «Maître, nous avons suivi votre envolée, mais malheureusement, vous savez mieux que quiconque que l’ordonnance de renvoi nous ligote et donc nous empêche d’aller au- delà de l’inculpation ! Je regrette, vous avez inutilement, perdu du temps et le tribunal, avec, mais nous devons impérativement traiter le non-paiement de la pension alimentaire, fait prévu et puni par l’article 331. (loi n° 06-23 du 20 décembre 2006) du Code pénal !» tranche la magistrate qui aura respecté la loi, rien que la loi ! Mais le conseil semble s’entêter à vouloir plaider l’adultère, fait prévu et puni par l’article 339. (loi 82 -04 du 13 février 1982 !) vainement, la magistrate était plus déterminée à respecter la loi. «Pour la dernière fois, je rappelle à tous qu’il n’y a qu’un seul délit ! Maître, je vous prie d’arrêter d’agacer le tribunal en revenant sans cesse sur l’adultère.» L’avocate salue d’un beau geste, termine sa plaidoirie en insistant sur la non-représentation de mineurs : «Que l’honorable tribunal ordonne à l’inculpée de permettre au père de revoir ses gamins !» jette le conseil qui se retire laissant le procureur réclamer une peine d’emprisonnement ferme et une amende. La magistrate annoncera la mise en examen du dossier pour la fin d’audience.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours