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Heurs et malheurs de femmes...

La prostitution n’est pas un fléau certes, moderne. Elle n’est pas si fraîche que cela. Elle remonte le plus loin possible dans le temps.

La malheureuse histoire d'une femme de 40 ans, qui ne voulait plus servir de «chair fraîche» à rassasier les vicieux de tous bords! Comment en est-elle arrivée, comme les dizaines de «collègues», au rouge?
Pour Z.C, une fille qui allait être entendue autour d'une triste histoire de viol (encore), c'est indélébile, comme crime!
Etre jugée pour la énième fois comme victime de la folie dévastatrice du violeur, devient finalement d'une banalité exaspérante! Toutes les femmes peuvent être victimes de n'importe quel individu, le plus normalement poli, courtois et généreux qui soit. Mais avec les autres, ceux qui ne vivent pas avec lui, victimes de folies furieuses de la part de détraqués ou tout simplement de proches qu'on prendrait pour des saints à adorer à la première occasion.
La femme qui est debout, ce matin, face à la juge, n'est pas une inconnue de la justice.
S.B. gémit non pas, de douleur, mais de désespoir. Dans la salle d'audience quasi vide (huis clos oblige), elle semble planer. Ses habits sont potables. Ses cheveux en bataille lui donnent l'air d'une lutteuse en fin de match perdu aux points!
La juge s'adresse à elle comme à une «copine». Elle s'applique en prononçant les mots durs.
La victime n'éprouve aucune difficulté à répondre à toutes les questions relatives aux inculpés, près de 38 sur la cinquantaine de prévenus, (dont beaucoup d'absents) impliqués dans ce drame. Elle ignore qui est le père de la fillette mise au monde, il y a de cela six
ans: elle pleure sans larmes! Elle a même oublié la manière de rigoler. Elle l'a dit au procureur, son défenseur, au nom de la loi. Elle parle à voix basse. À la question de savoir si S.B. était une droguée, la femme est formelle: «Non! Plus jamais ça! Elle retrousse sa manche bleue et nous pouvions voir, de là où nous nous trouvions, les marques indélébiles des piqures, celles des tatouages, ou encore des marques de brûlures de cigarettes lorsqu'elle vivait avec l'homme qui l'avait, soi-disant, accueillie quand elle se retrouva seule. Elle avait fui le domicile parental et son douar situé à plus de 700 kilomètres de la capitale. Elle poursuit la réponse: «J'ai consommé beaucoup d'alcool: du vin, du blanc et du rouge, du whisky, de la bière. J'ai trop fumé de cigarettes, toutes marques confondues, j'ai pris des joints. J'ai touché à tous les interdits et commis tous les péchés, sans toujours savoir pourquoi je m'enfonçais dans la mêlasse de l'injustice et ses nombreuses cravacheries! Auparavant, laissez-moi vous entretenir sur le nombre de fois, lorsque j'ai été agressée, avant de subir les affres du viol. Ma chair a, à chaque agression, crié au secours, sans échos, les gens préfèrent se boucher les oreilles et éviter les tracasseries et dérangements de la justice, une justice pourtant bien armée, sur tous les plans.
- «Dites au tribunal par qui aviez-vous été violée, le mois dernier et si votre bourreau est ici, parmi ces 12 inculpés? articule doucement le juge, cherchant probablement un moyen plus cool d'arriver à la vérité plus tôt que prévu.
- C'est Abdelghani. F. qui m'a tout fait et c'est encore lui qui m'a appris ce métier.
- Cessez de dire ce métier car ce n'en est pas un, voulez -vous?
- Oui, monsieur le président. Le dernier à m'avoir violée s'appelle Dalil.N. Il est venu de Annaba, d'après lui, mais son accent, est celui du Centre du pays. Et aucun de ces gens ne m'a touchée. Je ne les connais même pas!» répond la dame, ébranlée comme jamais, elle ne l'aura été. Elle se retourne pour la première fois depuis le début du procès et nous avons le temps de bien la voir: son foulard gris étant tombé, nous la regardâmes pour la première fois.
La magistrate a vite fait de répondre à la victime, à propos des «choses pas si simples», le ton employé étant celui d'une femme entièrement soumise. Et dire qu'il y a des couples qui ont de gros problèmes de stérilité qui paieraient cher pour avoir un enfant qui pourrait être S.B.
Cette fille viendrait égayer le foyer où régneraient outre l'amour, l'aisance, le travail, les veillées les plus joyeuses, les fêtes etc... Qu'y pouvons-nous faire? Seul l'avenir le dira. Et encore... Si l'avenir pouvait parler et exprimer ainsi ce voeu.
Quant à S.B. elle a suivi l'énoncé du verdict où les condamnés l'étaient pour la plupart par défaut, car absents.

De Quoi j'me Mêle

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