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Il voulait «avaler» la juge crue

Un homme d'âge mûr a appris, à ses dépens, qu'il ne faut, en présence d'un escroc, jamais crier fortune, très tôt...

La victime d'escroquerie gesticulait fort bien en cette matinée du mardi d'été 2021 pour tenter de convaincre la présidente de la section correctionnelle du tribunal de Miliana (cour d'Aïn Defla), de se méfier de cet individu, et il a la force de jurer par Allah, que cela peut arriver, à n'importe quel magistrat: «Il vous avale tout cru, avant que vous ne réalisiez à qui vous avez affaire!».
La juge est, tout comme le parquetier, sereine et est prête à écouter toutes les parties convoquées, avec plaisir sauf, le sieur Abd-El-Hafidh H. 30 ans, écrivain public sans registre du commerce, évidemment, en tôle depuis un mois car le procès a été reporté quatre fois, pour «escroquerie présumée», fait prévu et puni par l'article 372 du Code pénal. Les faits sont repris par la victime, Hadj Zinji, 59 ans, un barbu sympa, qui se lance dans le bain, sans prendre de gants, juste de quoi essayer de convaincre le tribunal, surtout, de sa bonne foi,d'autres diraient «de sa bêtise», pour avoir cru l'escroc.
Le procureur est lui, convaincu depuis l'audition première des antagonistes, le jour de la présentation, quelques heures après que la victime s'est présentée à la sûreté urbaine, pour y déposer plainte en racontant dans le détail le machiavélique méfait. «Madame la juge, je vous prie de me croire que ce voisin depuis toujours, est devenu un dangereux affairiste, connu dans toute la cité, car il commence toujours ses interventions, par l'expression qui vous glace le sang dans les veines: «Priez sur le Prophète Qsssl!» et alors là, il entrera dans les dédales du mensonge en évoquant les probables subsides à faire dans l'entreprise qui consiste à lui donner 900 millions de centimes pour une transaction qui rapporte cinq fois plus!», raconte, épuisée par l'émotion, la victime que la juge secoue par une autre question «tuante»: «Combien aviez-vous avancé pour gagner aussi facilement autant de fric?» La victime se tait, baisse la tête, puis se ravise en martelant: «Trois fois la même somme, soit de près de 3 milliards de centimes!» La magistrate ferme le poing droit, tapote un petit moment sur le pupitre, fixe un bon moment les parties en présence et s'exclame, presque fâchée: «Nous avions connu ceux des citoyens naïfs, qui remettaient d'importantes sommes d'argent à des inconnus, sans exiger le fameux bon de remise d'une somme, et voilà que nous avons devant nous, une victime qui a remis, sans rien demander en retour, près de 3 milliards de centimes!»
Le procureur hausse les épaules comme pour signifier son accord avec cette remarque. Il s'agit là, pourtant, d'une escroquerie, fait prévu et puni par l'article 372, qui dispose: «Quiconque soit en faisant usage de faux noms ou de fausses qualités soit en employant des manoeuvres, frauduleuses pour persuader l'existence de fausses entreprises, d'un pouvoir ou d'un crédit imaginaire, ou pour faire naitre l'espérance ou la crainte d'un succès, d'un accident ou de tout autre évènement chimérique, se fait remettre ou délivrer ou tente de se faire remettre ou délivrer des fonds des meubles ou des obligations, dispositions, billets, promesses, quittances ou décharges, et, par un de ces moyens, escroque ou tente d'escroquer la totalité ou une partie de la fortune d'autrui est puni d'un emprisonnement d'un an au moins et de 5 ans au plus, et d'une amende de (500) cinq cents à (20000) vingt mille dinars.
Si le délit est commis par une personne ayant fait appel au public en vue de l'émission d'actions, obligations, bons, parts, ou titres quelconques, soit d'une société, soit d'une entreprise commerciale ou industrielle, l'emprisonnement peut être porté à dix années et l'amende à 200000 dinars.
Dans tous les cas, les coupables, peuvent, en outre, être frappés pour un an au moins et 5 ans au plus, de l'interdiction de tout ou de partie des droits mentionnés à l'article14 de l'interdiction de séjour.» Et cet article porte le titre éloquent d'escroquerie, ce qui fit éclater la présidente: «Inculpé, savez-vous ce que vous risquez?» Abdelhafidh répondit sans réfléchir: «D'après mon avocat, 5 ans.»
--Malgré cela vous continuez à jouer avec le feu, et les mauvais tours lancés à l'intention des gens naïfs, en sont la preuve!
-Je suis désolé, mais j'ai gaspillé l'argent de ce monsieur!!
-Désolé, désolé, moi je veux bien, je suis là pour arranger des égarés momentanément, mais il y a un hic, et ce hic est représenté par la victime qui ne réclame que son dû!», chantonne presque la juge qui attend de l'inculpé, un mot réconfortant, en direction de la victime: en vain!
Le monsieur est sincère dans ses propos, mais de regrets, des signes de remords et de remboursement, point! Sur ce, après avoir pris acte du dernier mot de l'inculpé, la juge annonce la mise en examen sous huitaine, de l'affaire.

De Quoi j'me Mêle

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