Irascible voisin!
Sacrés voisins, les rixes, même, au début de l'été! Les voisins! Ces deux termes, aimés, adulés, et surtout, respectés, peuvent aussi, de temps à autre, entrer en guerre «ceinte», et ameuter sans crier gare, bruyamment, les services de sécurité, le soir, tard...
Le voisinage est depuis très longtemps, diversement apprécié, surtout en temps de «paix entre voisins», dans les cités populaires. Ce mardi, la juge avait appelé les deux voisins antagonistes, qui se sont présentés à la barre en qualité d'inculpés - libres, avec le sérieux risque de recevoir en pleine face, un très mauvais mandat de dépôt, en plus d'une condamnation à un sérieux emprisonnement ferme, et d'une forte amende qui les laisserait, hébétés. Et à ce moment précis, ils ne pourront en vouloir qu'à eux-mêmes! Les faits remontent à la nuit du 29 juin 2023, lorsque Sid Ahmed. F. un marchand de légumes de 52 ans, s'en était pris à Yassine. H. un irréprochable fonctionnaire des impôts locaux, qui, vers les 19 heures et quelques, s'était rendu chez le voisin, afin de lui demander de baisser un tant soit peu le son de son poste-Tv. Mal lui en prit, car Sid-Ahmed, était absent de chez lui, ne répondra pas, aux puissants coups répétés sur le portail métallique.
Et cette peu singulière manière de faire, avait pratiquement mis hors de lui, car à l'intérieur du domicile, ne se trouvait que l'épouse, seule. Qui des «mâles», n'a pas conscience de cette attitude, pour le moins, incorrecte, inconvenante et dérangeante? Que de drames ne vit-on pas pratiquement, et quotidiennement, concernant des malentendus? Le cas qui a ramené les deux chefs de famille d'une paisible cité populaire, est là, pour nous rappeler, les misères ramassées ça et là, en fin de compte. C'est alors que vers vingt heures, Sid Ahmed, entré cinq minutes plus tôt, chez lui, en ressortit, la face déformée, car en pleine ire. La colère était née à la suite, probablement du récit par madame. Le ton qui avait déformé le visage du voisin, et employé par le marchand de légumes, la suite du comportement du voisin, qui était toujours là, debout, entré dans une colère noire, au milieu de riverains qui s'adonnaient à une partie de dominos, attendant l'arrivée de Sid-Ahmed, qu'aucun n'avait soupçonné, d'être un voisin nerveux, si susceptible, et à prendre donc avec des pincettes.
Et là cela va le mener droit sur l'article 264 du code pénal, dont nous allons vous faire passer l'alinéa 1: «Quiconque, volontairement, fait des blessures ou porte des coups à autrui ou commet toute autre violence ou voie de fait, et s'il résulte de ces sortes de violence, une maladie ou une incapacité totale de travail pendant plus de quinze jours, est puni d'un emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de (100000) cent mille à (500000) cinq cent mille dinars...» Entre-temps, la présidente de la section correctionnelle du tribunal, appelle à la barre Akila. F. laquelle, après avoir prononcé le traditionnel serment, énoncé, auparavant par la magistrate, et commence par le récit qui apportera du nouveau dans l'affaire: «Le voisin blessé, après le coup reçu au niveau du visage, avait interpellé dans un mauvais langage, l'inculpé, qui cracha sa plus mauvaise moue, et se dirigea vers la victime... Il...
-Attendez, svp, prof'! Le mauvais langage, était quoi? C'est la loi, et vous devez le répéter mot à mot!» articula le juge, qui vit la femme rougir, jusqu'aux oreilles,
-Psident, le suis avant d'être une enseignante, une éducatrice. Je ne vais tout de même pas redire des énormités, devant tout ce monde!»
-Si, Mme! La loi est faite pour être respectée, et vous devez répéter «le mauvais langage»! Nous attendons, donc, votre précieux témoignage, svp.»,mchonne le magistrat, qui semble plus calme. Le témoin rumine du bout des lèvres une prière, probablement et lance: «La victime a appelé Yassine ‘cocu (en arabe, cela donne évidemment, le «H» aspiré», qui donne une particulière intonation Tahanne!» Evidemment, cette insulte reste, depuis des lustres, chez nous, une très grave invective, surtout lorsque le terme est craché publiquement. «Je ne vais pas aller jusqu'à vous raconter comment Sid-Ahmed, s'était rué...» avait dit avec une articulation qui en disait long sur les intentions de l'injurié...
L'échange de coups donnés, le temps que des voisins interviennent... donnaient l'impression que c'étaient des ennemis, pas de simples voisins.
Je peux seulement vous dire que c'était désolant.» Elle prie le procureur qui réclame sans état d'âme, une peine d'emprisonnement, d'un an ferme pour coups et blessures réciproques. Sur le siège, et à titre d'exemple la magistrate, inflige aux antagonistes une amende ferme de deux cent mille DA chacun, histoire de leur montrer qu'il n'est pas indiqué de troubler la quiétude du voisinage, et encore moins vulgairement.