«Je roulais à 150 km/h»
La sonnerie retentit, le public se lève. Les juges apparaissent et s'installent. L'audience pénale peut commencer. Un lourd silence pesant s'empara de la bizarre atmosphère qui enveloppait les nombreux présents.
C'est l'annonce du début de l'audience, à la veille de la célébration des fêtes de l'Aïd El Kébir 1445. La juge, la procureure, et greffière, s'installèrent solennellement.
La juge resta cependant debout le temps que tous les présents se rassoient. Soudain, presqu'exaspéré par une fâcheuse situation, elle lança, avec un sourire qui n'en était pas un:
«, Dites- nous un peu, on ne vous a jamais appris à saluer les couleurs nationales? Veuillez vous lever, svp. Si vous l'ignoriez, vous voilà avertis!» Cette inattendue sortie de la juge, remit de l'ordre dans la salle.
Le tribunal pouvait donc commencer. La procureure, elle, est, semble-t-il, bien sa peau, calme, et même, nous écrirons, sereine. Elle est bien sur son siège dont le seul privilège est l'opportunité des poursuites. Elle semble résignée à supporter la pression que donne le public venu en nombre, afin de jouer à la «pression»surtout les membres de la famille de l'inculpé d'homicide involontaire, résultat d'un regrettable, mais, tout de même, inévitable accident de la circulation, survenu en pleine zone rurale, là, où on se croit à l'abri de tout, point d'encombrement, source de stress pour tous.
Une justice qui est là, à veiller à l'application de la loi Et uniquement cela!
La présidente est tout aussi prédisposée à mener à bien son travail, sans crainte, mais avec beaucoup de détermination. Un des principaux buts à atteindre, lors de cette comparution, c'est le comment où un tel accident a pu avoir lieu à un endroit supposé sûr, n'était-ce l'étourdissement des chauffeurs si pressés qu'ils avaient omis de lever le pied, et éviter un sinistre mortel! Et surtout sur le lieu où il s'est produit!
La juge, en sage et déterminée magistrate, était prédisposée à mener les débats à bon port. Elle commença par adresser, au début, un sérieux avertissement en direction des éventuels perturbateurs «qu'ici, est une salle d'audiences où justice doit être rendue, quelles que soient les conditions de travail. Alors, pour les amateurs de parasitage des débats à leurs termes, je signale que le tribunal a les outils en vue de conduire l'audience comme voulue par la loi!»
La mise au point effectuée, la juge appelle l'inculpé, les ayants-droit: les deux conseils s'avancent aussitôt.
Le cadre étant placé, le président commence de suite l'interrogatoire, en prenant soin de rappeler à l'inculpé les faits rapidement. Il apparaît que le conducteur, pris de griserie, ait appuyé plus qu'il ne fallait sur le champignon sur un tronçon pas aussi sûr que cela.
Le véhicule arrive à l'entrée de l'agglomération à toute vitesse malgré la plaque de rappel qui signalait clairement la limitation de vitesse. Mais la griserie aidant, le chauffeur n'en fait pas cas, et ce qui devait arriver, arriva. Il était midi passé de quelques minutes, l'heure de sortie de l'école du coin. Un élève, n'avait pas fini de traverser le passage, lorsqu'il fut éjecté à plusieurs mètres de là!
La trace des pneus laissaient deviner la violence du choc!
La juge qui en a vu d'autres, demanda à l'inculpé déjà dans les vaps, songeur. Il était assailli depuis l'accident, par une trouille de payer cher sa stupide et mortelle faute. Cela le faisait tordre de douleurs, de stress et de retardataires remords!
-- «Inculpé, vous allez jouer franc jeu et dire dd'emblée au tribunal à quelle vitesse, vous rouliez ce jour-là!»
L'inculpé répondit rapidement comme s'il voulait se débarrasser d'un poids lourd.
-- «Je ne saurais vous dire exactement, mais je roulais très vite, vous savez la griserie de la vitesse, fait que...
--Oui, je veux bien vous croire, mais dites- nous quand même, à combien?» Coupe la magistrate à dessein.
--Je vais être honnête et vous annoncer que jj'étais à 150 km/h et...
--Alors que la limitation de vitesse était de 80 km/h. Presque le double. CC'est insensé. Qu'est -ce qui a fait que vous rouliez si vite?»
--El mektoub......
--Non, le destin nn'a rien à voir!»Trancha la magistrate, qui décida qu'elle avait suffisamment d'infos pour la cause. Elle décida la mise en examen, pour passer à une affaire de faux!