L'alcool, ce diable de clou

Ces histoires d'abusive consommation d'alcool, dérangent si bien l'opinion publique, à telle enseigne, que certains magistrats n'accordent aucune circonstance atténuante, ou presque! Cela écrit, nous insistons sur une, nous ne cesserons jamais, dans cet espace, de tirer la sonnette d'alarme, à chaque fois que le danger se profile à l'horizon. C'est pourquoi, peut-être qu'en prétendant être dans un pays tolérant, il y a des jeunes qui picolent jusqu'à oublier où ils mettent les pieds. El Faïk. N. s'est trouvé vers vingt -deux heures trente nez à nez avec F.L. sa jeune voisine, qui fut franchement agacée, apeurée, à telle enseigne qu'elle ameuta les voisins, qui, dans un élan de solidarité appréciable accoururent, et firent que le voyou s'enfuit, qui sera plus tard interpellé par les flics alertés par la jeune fille. Elle souleva l'indignation, cria son mépris pour la police dont elle dénonça le retard lorsqu'elle avait appelé le 17! Seulement, voilà: l'immense tapage qu'elle créa au poste, les protestations soulevées devant le procureur, allaient s'évanouir le jour du procès, qui vit Ibrahim. O. jugé en comparution immédiate, presque muet. La jeune victime s'était déplacée à la barre pour dire ses «regrets», et par conséquent, se désista sur ses droits. Le détenu, lui, parle de raclée reçue chez les flics, ce qui reste à prouver Ce qui reste à vérifier. Les parents de la fille l'auraient esquinté avant d'arriver au poste. Est-ce Moumouch, Youssef, ou Aguerbi? Il n'en sait rien. Me Med Bouaïchaoui, l'élégant avocat plaidera plus tard, le tout pour le tout. C'est le juge, qui ouvre le bal du délit du jour: tentative de vol, fait prévu et puni par l'article 350 du code pénal. Il regarde la procureure et invite El- Faïkel. N. à s'expliquer sur son geste. Le tout petit menu frêle - point costaud, bafouille. Les mots quasi morts sortent un à un, presque inaudibles, parfois. Nous allons tenter de vous monter un petit paragraphe, histoire de vous faire une idée sur le sujet: «Je ne sais franchement pas ce qui s'est passé. J'étais ivre. Je ne savais pas où j'avais mis les pieds. J'étais certes, assis, mais abattu. J'ignore qui...» Le juge l'aide un peu en lui rafraîchissant la mémoire. Il lui dit entre autres que ´´lorsque Farah. J. sa voisine, et son cousin avaient été ´´réveillés´´ par le bruit causé par vous, ils avaient cru avoir en face d'eux un malfaiteur. Vous avez de la chance qu'ils ne fussent pas armés ´´. Puis ce fut au tour de Farah et son ado de cousin d'éclairer le tribunal. La bonne femme se contentera de ´´pleurer´´ le sort d'El Faïk, elle a même réussi à arracher un beau sourire au bel avocat, Me Med Bouaïchaoui en traitant l'inculpé de pauvre petit malheureux. H'Meida.T. le jeunot cousin de la victime d'agression n'est pas allé aussi loin que sa tata. Il a surtout affirmé au juge, qu'au moment où il arrivait devant la porte, El Faïk était assis. La juge, en magistrate avisée mène l'instruction en vue d'avoir une nette idée des faits. Par de nombreuses questions très pertinentes, elle apprendra que la porte est en zinc. Le témoin qui se présente comme retraité et garde communal, lorsqu'il doit donner sa... profession, se fait carrément le second avocat de El Faïk. Il dira même que l'inculpé est un vieil-ancien ´´patriote. ´´Nous ignorons s'il a enjambé le muret, s'il a sauté du toit. Je n'ai vu personne l'agresser.´´ Dit le témoin unique qui quittera la barre avec une assidue demande d'indulgence: ´´A cause de sa mère malade, et après que la fille eut été magnanime ´´.
Me Bouaïchaoui a abordé l'état d'ivresse qu'il sait comme étant une circonstance aggravante: ´´Il est temps pour le législateur de se pencher sur ce délit...´´ a martelé le défenseur qui a souligné que l'alcool a joué un très mauvais tour à qui saura se souvenir, de la magnanimité du tribunal. C'est ce que fera la juge qui avertira le frais condamné de ne pas revenir dans cette salle pour cinq ans au moins.