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L'ire du souffre-douleur

Oualid.G. est un gentil garçon qui ne se dispute jamais, enfin, presque, avec ses camarades. C'est pourquoi, il va se...

Le malheureux et démuni père de Oualid.B, connaît trop bien le caractère de son enfant et a peur de ses réactions face aux voisins qui sont là, à lui rire au nez, quand les autres garnements, lui font monter la moutarde au nez. C'est en quelque sorte le souffre-douleur du quartier.
Généralement, les blagues et autres tours de mauvais goût, ne finissent généralement pas bien et dans une atmosphère festive.
En fin d'après-midi, Zine.G, un jeune homme de 24 ans, arrivait, un joli bouquet de roses rouges à la main, voulut faire de l'humour que Kamel Eddine, avait mal pris: «Alors, mon bon voisin, est-ce que ces roses te vont bien? Veux-tu les offrir à Sofia, ta frangine?» dit en lançant un dérangeant et humiliant rire aux éclats. Ce geste fit immédiatement réagir le voisin qui se mit dans un état second, tant et si bien qu'il sauta au coup de Kamel Eddine, sur qui une volée de coups de poing tomba net, le laissant groggy quelques instants, à même la caillasse. Plus tard, face aux magistrats, il déversera les propos qui l'ont remué, ballotté, mis en pleine ire et lui permirent d'user de violences volontaires que l'auteur avait cru légitimes: «Monsieur le président, je n'ai pas pu supporter qu'il prononce le prénom de ma soeur. J'ai vu rouge et je ne savais plus ce que je faisais.» Pleurant presque, le détenu qui donnait l'impression de connaître les termes de l'article 264 du Code pénal (loi n°06-23 du 20 décembre 2006) qui dispose que: «Quiconque, volontairement, fait des blessures ou porte des coups à autrui ou commet toute autre violence ou voie de fait, et s'il résulte de ces sortes de violence une maladie ou une incapacité totale de travail pendant plus de 15 jours, est puni d'un emprisonnement d'un 1 an à cinq (5) ans et d'une amende de cent mille (100 000) DA à cinq cents mille (500 000) DA.
Le coupable peut, en outre, être privé des droits mentionnés à l'article 14 de la présente loi pendant un an au moins et 5 ans au plus. Quand les violences ci-dessus exprimées ont été suivies de mutilation ou de privation de l'usage d'un membre, cécité, perte d'un oeil ou autres infirmités permanentes, le coupable est puni de la réclusion à temps, de cinq à dix ans. Si les coups portés ou les blessures faites volontairement mais sans intention de donner la mort l'ont pourtant occasionnée, le coupable est puni de la peine de la réclusion à temps, de 10 à 20 ans.» Ce dernier n'a d'abord pas bien compris le pourquoi de cette soudaine attaque. Mais au troisième gnon balancé sur la face, l'agressé dut se rendre à l'évidence. Tout cela pour avoir prononcé le prénom de la maman, de la soeur, ou plus grave, de l'épouse!
Le jour du procès, les parties sont là, la tête baissée et les épaules ramassées. Cela n'arrive qu'aux fils de familles pour qui, une comparution devant la justice est tout simplement un déshonneur. Pour des inculpés non habitués, la honte et le triste et désagréable mea-culpa se lisent sur les visages parfois, décomposés.
Le premier inculpé-détenu, donnait l'impression de se mordre les doigts, car sa main «armée» d'une dangereuse chevalière des années soixante, a devancé sa parole.
La victime a présenté un certificat médical de 21 jours d'incapacité.
Les débats s'annonçaient palpitants puisque tous les ingrédients d'un bon procès étaient réunis. C'est pourquoi le magistrat du siège a entamé le procès sur les chapeaux de roues! Après avoir appelé les deux parties au procès à la barre, il leur adressa l'inculpation et les avertit qu'il n'est pas question pour le tribunal de perdre du temps, encore moins, les parties présentes qui devront dire ce qui s'était réellement passé.
L'inculpé Kamel - Eddine commence par présenter ses excuses à la victime, avant de mettre en avant les recommandations des sages du quartier qui étaient absents ce jour-là! Il s'éternise à expliquer que le fait même d'avoir crié le prénom de sa soeur l'avait mis en colère. La victime, elle, est silencieuse, car elle avait mesuré entre- temps l'étendue des dégâts commis par la faute de son humour mal placé. Elle s'excusa à son tour, mais «n'avait pas manqué de flétrir le comportement de son voisin qui n'a visiblement pas un milligramme d'humour et que plus jamais il ne s'aviserait à lui adresser la parole».
Le président croit en avoir pour ses questions et donne la parole au procureur qui s'élèvera «contre les jeux dangereux auxquels s'adonnent nos citoyens».
La sentence doit lui faire comprendre que l'on ne peut pas se défendre sans passer inévitablement par la justice. Il réclame 4 ans d'emprisonnement ferme contre Oualid.B, qui se tient les tempes de désespoir!
L'affaire est mise en examen sous huitaine.

De Quoi j'me Mêle

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