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Le juge au regard de feu

Les coups et blessures sur ascendants sont, depuis longtemps, nombreux.

Est devin celui qui pourrait nous fixer sur leur nombre ! La justice applique la loi, sauf que le pardon des ascendants durant les débats, lui, joue un grand rôle de la lutte contre cet immonde fléau d’un autre temps.
Le président était réellement embarrassé et même désabusé devant l’état du vieux papa, victime de coups et blessures dont le «vaillant» auteur, n’est autre que le propre enfant de la victime. C’est ce qu’on appelle dans le vocabulaire des gens de la justice : des coups et blessures sur ascendants.
Le magistrat jette un œil du côté du ministère public et entre sans embage, d’emblée dans le vif du sujet : «Voulez-vous un renvoi, le temps de constituer un conseil, comme le stipule la loi ?» articule le magistrat visiblement ému mais pas ébranlé par la vue de la victime pas du tout prête à l’interrogatoire, si l’on s’attarde sur sa manière de se tenir.
Le jeune détenu de vingt-deux ans a la tête baissée, les jambes ramassées et le dos rond. Visiblement, il a honte. Il a honte surtout lorsqu’il entra dans la salle d’audience, il vit l’oncle paternel installé entre deux types costaux au regard pas du tout rassurant, ni pacifique. L’assistance est émue.
La très jeune et très jolie représentante du ministère public est debout. Elle tient à jouer son rôle en entier. Entre-temps, le juge lance un regard de feu, comme pour pouvoir fustiger le geste condamnable du jeune homme : «Vous avez certainement lu le Saint Coran ? balance le juge qui préfère débuter le procès par l’évocation de la religion, d’Allah et de son Envoyé (Qsssl). Il fait oui de la tête. « Citez un seul verset. »
Le détenu ne bouge pas. Il est comme tétanisé. Il ne parle pas. Il semble loin de la salle d’audience. Soudain, il prononce une phrase, dont on ne retiendra que le nom d’Allah. —« Tiens, donc ! Voilà un mot agréable à l’ouïe ! Il fallait penser à Allah avant de lever la main sur votre géniteur !»
En fait, il avait probablement récité le verset où Allah recommandait aux gens Son Adoration uniquement et d’être bons avec les parents qui ne méritent même pas « ouf » ! Ou si vous voulez un « souffle» ! Cette réflexion a rassuré le magistrat qui a probablement estimé que la leçon a été retenue par tout le monde ici présent, tout comme la procureure qui attendait son heure pour régler les comptes «judiciaires» avec ce garnement.
-«Vous n’avez rien à dire à votre papa ? marmonne paternellement le juge qui jette au passage un œil en direction de la parquetière laquelle avait probablement compris une invitation aux réquisitoires.
-Si, si ! s’empresse de déclarer l’inculpé qui n’en peut plus. Son crâne va éclater en mille morceaux. Il a même peur de vaciller et chuter derrière la barre. En effet, la parquetière se lève, gonfle ses joues de
désespoir et aborde l’affaire sur le plan religieux : «Vous avez été scolarisé longtemps et vous avez appris des choses importantes et pointilleuses au sujet des rapports parents-enfants !
Appliquez ce que vous avez appris, ne levez plus la main sur vos parents, votre intérêt est d’écouter les recommandations d’Allah et de son Prophète (Qsssl)» annonce solennellement la procureure qui va même parcourir l’ article 267 du Code pénal qui dispose (Ordonnance N°75-47 du 17 juin1975) dans ses alinéas 1 et 2 que «quiconque, volontairement, fait des blessures ou porte des coups à ses père ou mère légitimes, ou autres ascendants légitimes, est puni ainsi qu’ il suit : 1°) de l’emprisonnement à temps de cinq à dix ans si les blessures ou les coups n’ont occasionné aucune maladie ou incapacité totale de travail de l’espèce mentionnée à l’article 264 ; 2°) du maximum de l’emprisonnement de cinq à dix ans s’il y a eu une incapacité totale pendant plus de quinze jours.» L’atmosphère se détend.
Les deux magistrats jettent un regard comme seuls les magistrats savent en lancer.
Finalement, la pression tombe et on attend la chute et la fin des débats qui n’auront valu que par la demande de pardon du fils meurtri, blessé et humilié par les poursuites et le procès qui a vu l’inculpé écoper, malgré la demande de pardon de la part du fils, d’une lourde peine d’emprisonnement ferme de deux ans.

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