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Le secret du jeune magistrat

Ahmed-Saïd W. est un jeune inculpé de détention et de consommation de came. Ce fait est prévu et puni par l’article 12 de la loi 04-18 du 25 décembre 2004.

La particularité de cette chronique est la position exceptionnelle du jeune président de la section correctionnelle du tribunal, qui s'était assis ce mardi de février 2021, avec le secret espoir de faire jouer le pouvoir discrétionnaire que lui offre la loi qu'il va appliquer dans un gant de velours. Ici, nous ouvrons une large parenthèse sur les nouveaux juges du siège «rabotés» par l'évolution de la société, et ajustés sur les nouveaux comportements des inculpés.
La personnalité de l'inculpé qui ne fait pas son âge, touche n'importe quelle personne émotive. Ayant un corps fragile que seul un très beau visage imberbe met en avant ce petit d'homme apparemment inoffensif, à telle enseigne qu'on lui donnerait volontiers la direction d'une nouvelle crèche dans un quartier populaire! Il ne paie pas de mine, mais voilà qu'il s'avère être un véritable accroc de la came.
Un drogué notoire, connu des services de police du quartier, mais jamais pris dans une rafle inopinée. Il a pourtant été arrêté lors d'une descente des jeunes éléments de la BRI de la région!Il a été fouillé et pris avec une prise conséquente qui pouvait lui valoir l'application du brûlant article 17 de la loi relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicite de stupéfiants. Heureusement pour lui, il lui a été appliqué «seulement» l'article 12. Les inculpés qui sont passés devant cette inculpation ne se trouvaient pas dans la même position. Ayant passé le plus clair de son temps à nier les deux délits, Ahmed-Saïd n'était pas aussi dans la même position, disons dans le bain d'une sévère condamnation, puisqu'il traîne le lourd boulet de la manipulation et de la consommation de la came! «Voyons, inculpé, vous n'allez pas passer la journée à nier, puisque je lis sur le PV de la police judiciaire que vous vous étiez entêté à nier farouchement la détention et l'usage de stupéfiants! Qu'en est-il exactement et sans trop de dribbles? Faites gagner du temps au tribunal, qui saura être reconnaissant et donc généreux, durant la mise en examen du dossier. Parlez!»
Le juge a su prendre la chose par le bon bout, puisque le «gosse» débita tout le paquet qu'avait voulu entendre le procureur et la police judiciaire. Il reconnaîtra avoir acquis le poison auprès d'un certain Djamel de Belouizdad (Alger). Il précisa même la quantité de consommation (30 joints) le prix d'achat et le lieu de la transaction (près de l'agence Cnas). Le juge gonfla ses joues creuses de satisfaction, car il cessera de taquiner le jeune qui s'est amendé et passera la parole au procureur qui n'a pas voulu être plus juge que le président d'audience: «Heureusement que l'inculpé n'a pas tenté de semer le tribunal en disant la vérité, même s'il n'a pas révélé le nom du dealer! Oh, il a dit «Djamel»! Djamel qui? Qui réside où?
Le ministère public réclame l'application de la loi, dans la plus pure sévérité si le tribunal considère les faits graves», a calmement dit le parquetier qui haussera les épaules lorsque le magistrat du siège enverra le jeune inculpé en soins dans une structure adaptée! Un jugement juste, en somme, évitant à Ahmed-Saïd d'être jeté dans la «fosse aux lions!».

De Quoi j'me Mêle

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