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Le voleur était un «artiste»

Adel F. est un honnête et brave marchand de meubles, aisé, bien dans sa peau, jusqu'au jour où il découvre son tiroir fracturé.

Ce forfait peut très bien avoir été commis aux dépens d'une personne bonne, frisant la naïveté dans ses élans envers l'Autre, un démuni, souvent, qu'il faut impérativement aider, et vite. Adel F. en cette dure et cruelle période de «Covid-19», qui a vu le nombre de décès quotidien, doubler, par la faute d'imbéciles qui ignorent complètement les gestes barrières en plein mois d'une pénible et indécise rentrée scolaire 2020-2021 et à la veille du lancement du Championnat national de foot qui a débuté, hier, vendredi 27 novembre 2020! Il rejoignit son doux chez-soi, et tenté de dominer l'extrême fatigue de la semaine.
Le lendemain de ce repos bien mérité, il arriva de bonne humeur. Il ouvrit son bureau et vit là, le tiroir forcé, des papiers éparpillés un peu partout dans le vaste bureau, qui faisait aussi office, de salle de réunion avec les principaux partenaires et éventuellement des clients venus de loin, régler des différends, de tout ordre, financier notamment. Adel F. presse le pas ce dimanche, vers la sûreté urbaine du coin, pour déposer une plainte contre X, pour vol.
Le vol par effraction de sa serviette, en pur cuir, que lui avait faite en guise de cadeau, l'an dernier, son beau-frère de retour d'Istanbul, où il avait passé d'agréables vacances, en compagnie de sa femme, et des trois enfants. « Ce n'est pas tant la somme (quelques millions de centimes) qui s'y trouvait, qui me fait mal, ce sont mes papiers et les précieux bijoux de mon épouse», avait-il déclaré.
Les policiers firent preuve d'un sens de responsabilité et de professionnalisme certain. Incroyable et inouï! Deux semaines après le méfait, les flics mirent la main sur le voleur facilement localisé grâce au soudain train de vie d'Aliouat D. Un cousin de la femme d'Adel qui n'a même pas pensé à ce proche, dans la liste des suspects possibles! L'inculpé est résigné et prêt à rendre des comptes, et, ce, sans avocat! Il ne pouvait plus revenir sur les aveux! Il est là, debout, confus d'avoir été un indigne cousin et allié, pourtant bien pris en charge, protégé et même gâté par Adel: «Dites-nous inculpé, quelle mouche vous a donc piqué pour que vous puissiez être arrivé à cette situation dramatique?» Un silence lourd et pesant planait dans une vaste et propre salle d'audience, désespérément vide, à cause de la pandémie qui en est à son neuvième mois.
Le détenu n'arrivera pas à articuler deux syllabes de suite, tant la trouille d'un proche emprisonnement, l'émotion et la honte, l'étranglaient! Il savait fort bien les foudres de l'article 350 du Code pénal et qui dispose le chapitre III de la Section 1 / Vols et extorsions. Article350 (loi n° 06 -23 du 26 décembre 2006):« Quiconque soustrait frauduleusement une chose qui ne lui appartient pas est coupable de vol et puni d' un emprisonnement d' un (1) an à (5) ans et d' une amende de 100 000 DA à 500 000 DA.
La même peine est applicable à la soustraction frauduleuse d' eau,de gaz et d'électricité. Le coupable peut en outre être frappé pour un (1) an au moins et (5) ans au plus de l' interdiction de séjour dans les conditions prévues aux articles 12 et 13 de la présente loi.
La tentative du délit prévue à l'alinéa précédent est punie des mêmes peines que l' infraction consommée.»
L'interrogatoire ne dura pas une éternité et les aveux spontanés furent déversés à une allure qui laissa coi, le juge qui ne put se retenir de poser la question, qui lui brûlait les lèvres depuis qu'il a eu le dossier entre les mains: «Comment avez-vous procédé cette nuit du 5 du mois?» L'inculpé fera preuve d'une sincérité étourdissante: «A quoi bon résister? Je vais tout vous raconter. Etant le cousin de madame. J'entrais et ressortais librement dans le showroom et les bureaux du magasin. Quelques jours auparavant, j'avais subtilisé du trousseau de monsieur Adel, la clé du bureau pour en faire un double, que je n'ai ressorti que la veille du passage à l'acte. Je regrette énormément mon geste!», sanglote soudain, l'indélicat cousin.
Le procureur réclame une peine d'emprisonnement ferme de 3 ans. «Il est regrettable que la loi ne punit pas l'ingratitude!» conclut le parquetier qui n'aura même pas la peine d'interjeter appel: «3 ans!»

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