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Les deux dealers et le novice

Lorsque les éléments de la police judiciaire arrêtent le jeune Abdelhafidh M., ils ne se doutent pas, qu’ils sont tombés pile sur une bande de trafiquants de came.

Deux anciens dealers recrutent au mauvais moment un jeune novice dans le domaine de la commercialisation des stupéfiants et... du transport, qu'il fait très mal! La preuve? Il est neutralisé dès la première livraison, 39 kg de drogue mélangée!
Mohamed Mounir L. 42 ans, et Med Said M. 38 ans, sont déjà de vieux et dangereux trafiquants de came, au casier judiciaire, comme l'a dit la juge, au début de l'audience, «un casier à trois tomes»!
D'ailleurs, comme pour frapper l'imaginaire des quelques présents ce jeudi midi, la présidente a parcouru le document et s'est exclamée: «À 18 ans, vous aviez mélangé dans la drogue et vous vous en êtes sorti avec un bon sursis!
4 ans après, vous voilà ici, avec un gros risque; celui de ne pas revoir vos proches de sitôt!», lance -t-elle à l'intention des inculpés qui voient Mohamed Mounir riposter aussitôt avec amertume et déception:
«Mais, madame, mon passé ne regarde que moi! J'ai lourdement payé ma dette envers la société! Vous êtes là pour me juger sur ce que j'ai fait en 2020, et pas en 2013!». La magistrate lève la tête et élève le ton avec parcimonie. Elle articule qu'elle a sous les yeux un feuillet qui comprend 12 lignes renfermant 12 condamnations pour «détention, usage et commercialisation de came. Ça vous suffit ou bien, je peux lire encore les pénitenciers où vous étiez l'invité de haut rang, il y a à peine 3 ans? Je peux citer El Harrach, Tidjalabine, Berrouaghia et autres Chaïba (Tipasa)!
-Vous pouvez toujours pavoiser pour mon noir passé, mais pour cette fois-ci, vous vous êtes gourée et bien gourée, madame la juge! Cette fois mon dossier, commence et s'arrête à la seule détention de drogue et pas à la commercialisation!», réplique le détenu très à l'aise car il s'exprime non seulement bien, mais sans trac, ce qui amuse la magistrate qui ne veut pas se taire en premier, car le dossier parle de
lui-même! Le «gosse» a tout craché. Lors de la confrontation, le chef de bande a balbutié, alors que le benjamin n'a même pas battu des cils! Il disait vrai!
-Madame la présidente, interrompt une voix juvénile, s'il vous plaît, madame, je suis diabétique, je ne peux pas me retenir! Abdelhafid M., le troisième inculpé de complicité des deux dealers, est un jeune de 19 ans, mais qui fait beaucoup moins, vient d'entrer dans sa majorité et dire adieu à l'âge ingrat, a eu le feu vert pour se soulager! De retour à la barre, c'était le traditionnel et facile interrogatoire d'Abdelhafidh, qui allait permettre à la juge d'avoir une nette idée de qui a fait quoi! A un moment donné, le «gosse» s'effondre en larmes. Il dit en sanglotant que «c'était un peu de ma faute, si j'avais seulement su éviter ce diable de Med Saïd qui a le double de mon âge, au connu passé noir! Que puis-je faire aujourd'hui pour échapper à la loi? Je regrette énormément tout ce que j'ai fait», articule, le jeune détenu qui ignore les termes de la loi relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicite de stupéfiants et des psychotropes qui prévoit en matière de commercialisation, à travers le rugueux et tranchant article 17 lequel, dispose que:«Est punie d'un emprisonnement de dix (10) ans à vingt (20) ans et d'une amende de 5.000.000 DA à 50.000.000 DA, toute personne, qui, illicitement, produit, fabrique, détient, offre, met en vente, vend, acquiert, achète pour la vente, entrepose, extrait, prépare, distribue, livre à quelque titre que ce soit, fait le courtage, expédie, fait transiter ou transporte des stupéfiants ou substances psychotropes.
La tentative de ces infractions est punie des mêmes peines que l'infraction consommée. Les actes prévus à l'alinéa 1er ci-dessus sont punis de la réclusion perpétuelle lorsqu'ils sont commis en bande organisée.»
«Je me trouvais en pleine rue commerçante, là où j'avais un important rendez-vous avec un certain Abderrahmane Z. Qui ne venait toujours pas, lorsque je fus discrètement abordé par trois policiers qui ont vite trouvé de la came au fond de mon cabas de 30 et quelques kg! Puis, tout alla très vite. J'ai donné les coordonnées de Med Saïd qui, à son tour, crachera celles de Med Mounir L. À l'audience, les jeux étaient faits. Il n'y avait pratiquement pas de résistance des deux autres inculpés, seul, le chef ne voulait pas s'amender! «Vous êtes libre de ne pas répondre aux questions», lâche, la juge.
Le jeune procureur, au contraire de l'avis partagé des inculpés a tout fait pour faire avaler à la présidente, «que les deux autres détenus ont été manipulés par le dealer» décontracté et rassuré sur l'état du «rebelle» qui a, visiblement, déjà regretté son geste apparemment dévastateur. Parlant des deux autres graves inculpations, le tribunal passera alors à l'inculpation première qui n'est autre que la détention de came. Ce «petit» délit n'est rien comparativement au trafic de came! D'avoir eu en sa possession, près de 30 kg de drogue!
Le verdict a été comme le prévoit la loi: Med Mounir et Med Saïd, ont écopé de 12 ans, et 8 ans d'emprisonnement ferme pour commercialisation de drogue et Abdelhafidh, 6 mois assortis du sursis pour usage de stups.
La juge ayant compris que le jeune avait été utilisé par le récidiviste Med Mounir L.

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