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La chronique judiciaire

Les filles s’y mettent aussi !

Mimi est condamnée à une peine de un an, dont deux mois ferme.

Les coups sur ascendants sont légion! Depuis le temps que cet espace évoque ce redoutable fléau, nous n'avons jamais assisté à un procès mettant aux prises un père à sa fille. Alors, que s'est-il passé dans la nuit du 12 du mois courant pour que Mimi. F. une fille de 29 ans dont les traits tirés, font plus que son âge, célibataire, dans un accès d'ire, ligota son vieux papa malade chronique, augmenta le son de la télé et le rossa comme jamais il ne l'avait été durant ses 72 ans. Mimi, l'inculpée de coups sur ascendant, fait prévu et puni par l'article 267 du Code pénal qui dispose (Ordonnance N°75-47 du 17 juin1975) dans ses alinéas 1 et 2 que, «quiconque, volontairement, fait des blessures ou porte des coups à ses père ou mère légitimes, ou autres ascendants légitimes, est puni ainsi qu'il suit:
1°) de l'emprisonnement à temps de cinq à 10 ans si les blessures ou les coups n'ont occasionné aucune maladie ou incapacité totale de travail de l'espèce mentionnée à l'article 264;
2°) du maximum de l'emprisonnement de cinq à 10 ans s'il y a eu une incapacité totale pendant plus de 15 jours.
3°) de la réclusion à temps de 10 à 20 ans si les blessures ou les coups ont été suivis de mutilation, amputation ou privation de l'usage d'un membre, cécité ou perte d'un oeil ou autres infirmités permanentes.
4°) de la réclusion perpétuelle, si les coups portés et les blessures faites volontairement, mais sans intention de donner la mort, l'ont pourtant occasionnée.
- Lorsquu'il y a eu préméditation ou guet - apens, la peine est:
le maximum de l'emprisonnement de cinq à 10 ans, dans le cas prévu au paragraphe 1° ci- dessus;
- la réclusion à temps de 10 à 20 ans, s'il est résulté des blessures faites ou coups portés, une incapacité totale de travail pendant plus de 15 jours.
- la réclusion perpétuelle, dans les cas prévus au paragraphe 3° du présent article», a mesuré avec beaucoup de retard, l'étendue des dégâts, qu'elle a commis en s'en prenant au parent le plus proche, après la maman.
Elle est décidée à en finir avec ce dossier épineux et sensible qui voit pour la première fois un père poursuivre sa fille unique. Ces poursuites l'ont été, pour avoir frappé, esquinté le vieux paternel qui porte une minerve... Une minerve dont s'en servira plus tard le représentant du ministère public dans son rude réquisitoire au cours duquel, il réclamera une lourde peine d'emprisonnement ferme de 4 années.
Une peine dure car, pour ceux qui ne le savent pas, un procureur s'appelle aussi et surtout un «magistrat debout!». Oh! Oui, son devoir est de veiller à l'opportunité des poursuites et selon le cas, demander l'application de la loi et seulement cela!
L'application de la loi est un concept qui a la forme d'un prisme. C'est-à-dire qu'elle a plusieurs faces: elle peut aller d'une sévère peine de prison ferme, si l'inculpé est coupable des faits reprochés, à la relaxe si les faits ne sont pas prouvés.
Les spectateurs de ces audiences pénales, eux, pourraient vous en toucher deux mots, à ce propos. Et quels mots!
Un fléau que n'importe quel autre gamin de la planète, condamnerait avec la plus grande des ires et même, des vigueurs. Vous vous rendez compte, une fille qui torture son propre géniteur!
Le parquet n'a pourtant pas retenu la torture! Cela aurait été catastrophique et donné l'application de «l'article 263 bis1. (loi n°04-15 du 10 novembre 2004 qui prévoit une peine de cinq à 10 ans de réclusion à temps et d'une amende de 100.000 DA à 500.000DA...»
La présidente pose... posément les questions. Elle est contente que Mimi réponde rapidement et sans vouloir esquiver certaines longues questions enfonçantes du genre: «Pourquoi, inculpée, avoir ligoté votre vieux père malade, avant d'entamer un véritable round de défoulement, sans le moindre remords. Là, l'inculpée se tord de douleurs dues aux regrets qui la rongent.
Le spectacle qui la montre devant une salle bondée, lui fait très mal: «Vous avez mal? Pas plus mal que votre papa qui a reçu une raclée qu'il a récitée devant le procureur de permanence, ici présent», dit la magistrate qui invite le parquetier à requérir.
Après quoi, elle se retire dans la salle de délibérations pour revenir un quart d'heure plus tard avec un verdict étudié qui ménage le «chou et la chèvre»: Mimi est condamnée à une peine de un an, dont deux mois ferme d'emprisonnement, le temps pour que la condamnée comprenne pourquoi elle est dans son nouveau statut.

De Quoi j'me Mêle

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